Le ministre des Affaires intérieures a présenté mercredi les nouvelles caméras-piétons, ainsi que leur modalité d’utilisation, qui équiperont bientôt les policiers luxembourgeois.
«Les agents de Police sont de plus en plus souvent confrontés à des situations de non-respect de consignes et de manque de coopération.» Face à ce constat, le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, a décidé d’équiper les agents de police de caméras-piétons afin d’assurer leur sécurité et celle des citoyens. Leur objectif est de contribuer à la prévention des incidents au cours des interventions, leur présence étant censée entraîner un effet dissuasif. «Il ne s’agit en aucun cas de créer un État de surveillance, mais de renforcer la sécurité», rassure le ministre.
Ces nouveaux dispositifs doivent entrer en vigueur le 1er juillet prochain. Les policiers pourront les activer en public dès qu’ils le jugent nécessaire, si un problème est en train, ou est susceptible, de se produire. Ils pourront aussi procéder à des enregistrements dans des lieux non-publics, surtout si la vie ou l’intégrité physique de personnes sont menacées. Elles pourront également être activées en cas de crimes ou délits flagrants, comme des violences domestiques, ou pour enregistrer des indices après une infraction.
Installées de manière apparente
Les body cams seront installées de manière apparente sur l’uniforme des agents qui doivent informer les personnes visées par l’enregistrement avant de lancer celui-ci (à moins que des raisons purement matérielles et indépendantes des motifs de l’intervention ne l’interdisent). Quand l’un d’entre eux lance sa caméra, celles de ses collègues à proximité se déclenchent à leur tour. Un signal sonore et une lumière clignotante indiquent alors que l’enregistrement est en cours. Celui-ci permet ensuite de consulter les images et sons recueillis avec la mention du jour et de l’heure, de l’identification de l’agent ainsi que du lieu où la vidéo a été prise.
Si la caméra n’enregistre pas en permanence, elle sauvegarde néanmoins les 30 secondes précédant son activation afin de documenter les circonstances ayant mené au déclenchement. Des images sont donc collectées en continu sur une mémoire intermédiaire mais écrasées toutes les 30 secondes tant que la body cam n’est pas activée.
Les images conservées 28 jours
Après l’intervention, les données sont transférées sur un support sécurisé garantissant leur intégrité ainsi que la traçabilité des consultations. Elles sont conservées durant 28 jours avant d’être effacées, à moins d’être utilisées dans le cadre d’une enquête préliminaire ou d’une instruction judiciaire, par exemple pour servir de preuve
Afin d’avertir la population de l’utilisation de ce nouveau dispositif, une campagne d’information a été lancée. Pour tout renseignement, une page dédiée aux body cams a été ouverte sur le site de la police.