L’OGBL et le LCGB vont à la rencontre d’un maximum de personnes pour leur expliquer l’importance de participer à la grande manifestation nationale.
Comment rallier le plus de personnes possible à la manifestation nationale du 28 juin? «C’est bien de mobiliser via des conférences de presse, des tracts, les réseaux sociaux, etc.», explique David Angel, le secrétaire central du secteur santé de l’OGBL. «Mais c’est toujours mieux d’aller vers les gens, là où ils travaillent et de faire le lien entre leur quotidien et les sujets politiques à l’ordre du jour», ajoute-t-il.
Présent hier dans le piquet mobile du front syndical OGBL-LCGB, lui et ses camarades sont partis à la rencontre du personnel hospitalier. Ils se sont d’abord rendus devant les bâtiments des hôpitaux Robert-Schuman, puis devant ceux du CHDN à Ettelbruck et du CHL à Luxembourg, avant d’arriver au CHEM d’Esch-sur-Alzette.
Choisir de venir à la rencontre du personnel des hôpitaux ne doit rien au hasard : «C’est un secteur traditionnellement fortement syndicalisé avec une forte capacité de mobilisation», rappelle David Angel. En 2016, quelque 9 000 militants étaient descendus dans la rue pour arracher la convention collective de ce secteur de la santé et des soins. Pourtant, dans le dernier discours sur l’état de la Nation, il n’y a pas eu un mot sur ce secteur, fustige le syndicaliste. Un oubli alors qu’il rencontre de plus en plus de difficultés, poursuit-il, si bien que la situation est «vraiment préoccupante au niveau du manque de personnel et des conditions de travail».
Et de rappeler les motifs de cette manifestation nationale : «Il y a plusieurs sujets, mais les sujets centraux, c’est évidemment la défense de notre système actuel de pensions publiques et solidaires. De nos conventions collectives négociées par des syndicats et de nos droits syndicaux, nos droits démocratiques». Pour résumer, «on défend aussi plus généralement la vision d’une société socialement juste, basée sur la solidarité, la démocratie, la justice sociale et qui est à l’opposé un peu de ce que préconise le gouvernement à l’heure actuelle».
Intégration de la société civile
Au cours de cette tournée militante, les syndicalistes distribuent des tracts, discutent avec les salariés disponibles – «qui ne sont pas en salle d’opération ou dans les étages». Jusqu’à présent, David Angel constate «de très bons retours, ceux qui peuvent sortir s’informent, discutent avec nous, écoutent un peu», se réjouit-il avant d’insister : «Le 28 juin sera déterminant pour l’avenir du pays et la suite de notre modèle social. Il marquera l’histoire de ce pays».
Ce piquet mobile mais aussi les prochaines actions d’informations (lire encadré) s’inscrivent dans une dynamique plus large d’intégrer la société civile. Une journée d’échanges et de travail réunissant le front syndical OGBL-LCGB et plusieurs organisations de la société civile s’est ainsi tenue le 5 juin à la Chambre des salariés, sous le mot d’ordre : «Proposer, manifester, gagner – Nos alternatives».
L’objectif affiché était de «construire des alliances durables entre le front syndical et les mouvements citoyens, afin de faire face ensemble aux attaques du gouvernement contre les droits fondamentaux, les acquis sociaux et le modèle social luxembourgeois», détaille un communiqué publié à la suite de cette rencontre. Les syndicats et les associations présentes lors de cette journée, parmi lesquelles l’ASTI, la plateforme JIF, l’Initiative pour un devoir de vigilance et le CELL, ont insisté sur «la nécessité de travailler ensemble, au-delà des cloisonnements sectoriels».
Une réponse collective «unie, déterminée et transversale» contre ce que le front syndical qualifie «d’offensive néolibérale qui attaque les droits sociaux, les libertés fondamentales et les conditions de vie des travailleurs».
Dans les prochains jours
Après un week-end à Esch-sur-Alzette aux Francofolies où «beaucoup de tracs ont été distribués et beaucoup de discussions ont eu lieu», rapporte David Angel et après la journée d’hier passée devant des établissements hospitaliers, des banques et au Kirchberg, d’autres endroits stratégiques seront investis par des membres du front syndical dans les prochains jours. Dès le 11 juin, des actions d’information et de sensibilisation en vue de la manifestation du 28 juin sont prévues au centre-ville de la capitale. Le lendemain, le 12 juin, opérations tous azimuts, puisque des militants seront présents dans plusieurs gares belges et du nord du Luxembourg, dans des galeries commerciales, là aussi au nord, ainsi que devant des lycées luxembourgeois.