Les sapeurs-pompiers professionnels et leurs syndicats continuent d’alerter : la maison brûle en Moselle ! Ils ne sont pas assez nombreux pour assurer la sécurité des citoyens ni la leur. Ils se sont entretenus avec Patrick Weiten, le président du Sdis.
Face au danger sur le terrain, les sapeurs-pompiers font front commun. Même chose ici : les trois syndicats du Sdis 57 (Service départemental d’incendie et de secours) réagissent en symbiose, après leur rencontre du 5 juin avec Patrick Weiten, le président du Département. On rappelle le problème : un manque « criant » de personnel. Un mal en réalité récurrent, tant l’engagement au service de son prochain est prégnant.
Après une première rencontre infructueuse avec des responsables du Sdis, mais sans le contrôleur général Vallier (le patron des pompiers) parti tout récemment dans le Nord, les syndicats exigeaient un rendez-vous avec Patrick Weiten dont la collectivité est le principal financeur des soldats du feu.
Délais d’intervention
À l’issue de cette réunion, la CFDT Sdis 57, le SNSPP-Pats 57 et la CGT Sdis 57 font savoir dans un seul communiqué avoir apprécié « l’écoute » de Patrick Weiten. Mais ils restent « vigilants » en l’absence de réponses concrètes : tant qu’un nouveau directeur du Sdis n’est pas arrivé, la situation est quelque peu… gelée. Or, comme le souligne l’intersyndicale, il n’est pas seulement question des conditions de travail et de sécurité des pompiers mais aussi de la protection de la population. Et pour cause : avec une ambulance ou un camion en insuffisance de personnel, c’est un engin venu de plus loin qui doit intervenir ou faire l’appoint. Du coup, les délais de déplacement sont rallongés.
Le président du conseil d’administration du Sdis minimise ce dernier point, expliquant une situation variant en fonction des casernes et des délais n’augmentant, dans le pire des cas, que de quelques secondes. Au terme de son rendez-vous de jeudi, Patrick Weiten avance surtout au Républicain Lorrain : « Une première action concrète a été décidée. Je me suis engagé à faire passer dix sapeurs-pompiers volontaires en contractuels pour une durée de six mois. » Cela peut paraître une goutte d’eau au regard des besoins en personnel [200 postes vacants selon la CGT, NDLR]. Le patron du Département souligne néanmoins : « Il ne faut pas négliger les 4 300 sapeurs-pompiers volontaires de Moselle. On ne parle pas assez d’eux alors qu’ils ont toute leur place. » L’élu rappelle aussi les deux formations 2025 qui vont amener sur le terrain près de 40 pompiers pros.
Faire plus avec moins
Mais bien sûr, chez les combattants des flammes comme partout ailleurs, l’argent est le nerf de la guerre. Et après une époque où le Département a ouvert le robinet, il lui faut maintenant se serrer la ceinture. Son premier représentant n’en fait pas une révélation : « Les dotations de l’État n’ont pas augmenté, contrairement aux charges liées à nos multiples missions. Les budgets sont de plus en plus compliqués à boucler. C’est difficile en 2025, ce le sera encore plus en 2026. »
Patrick Weiten tient néanmoins à rassurer les sauveteurs du quotidien : « Un nouveau directeur du Sdis a été choisi par le préfet et moi-même. On attend juste la validation du ministère de l’Intérieur. Une fois qu’il sera installé [d’ici la rentrée, NDLR], je lui demanderai de faire un audit. » Le président du Sdis n’attendra pas son arrivée pour rencontrer à nouveau les syndicats dès « la mi-juillet ». Le sous-effectif reste surveillé comme le lait sur le feu…
Grégory Ingelbert
(Le Répiblicain Lorrain)