La mort d’un enfant de 12 ans en trottinette lors d’une course poursuite avec la police a choqué la Belgique.

La mort d’un enfant écrasé par une voiture de police dans un parc de Bruxelles a révélé l’absence d’un cadre légal précis en Belgique sur les courses poursuites, un vide juridique que des députés ont appelé à combler jeudi. Cette course poursuite qui s’est soldée par un accident mortel a provoqué une vive émotion en Belgique.

Fabian, qui allait fêter ses 12 ans ce mois-ci, circulait dans un parc sur une trottinette lorsque des policiers ont voulu procéder à son contrôle lundi en fin d’après-midi. Il a essayé de s’y soustraire et une poursuite a alors été déclenchée, selon le parquet. L’enfant a chuté et la voiture de police qui le suivait n’a pas pu l’éviter, ont ensuite raconté des témoins. Une enquête a été confiée à la police des polices, le comité P.

Jeudi, le drame s’est invité dans les débats à la Chambre des députés, où a été pointée du doigt l’absence de loi définissant les conditions du déclenchement d’une course-poursuite par les forces de l’ordre. «Il faut que la course poursuite devienne une exception et pas la norme, et qu’on sache à partir de quand on en lance une» a déclaré Ridouane Chahid, élu bruxellois du PS.

Une étude lancée

Un autre député d’opposition a souligné que piloter une trottinette était interdit aux moins de 16 ans afin de garantir la sécurité de l’enfant. «Raison de plus pour ne pas le poursuivre et ne pas le mettre en danger», a enchaîné Julien Ribaudo (PTB, communiste). En guise de réponse, le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (libéral) a annoncé avoir demandé à la hiérarchie policière «une analyse poussée des pratiques entourant les courses poursuites». Cette étude devra porter en particulier sur celles impliquant «des deux-roues et des usagers faibles en milieu urbain».

«Ces modes de transport sont de plus en plus utilisés dans nos villes et par un public de tout âge, c’est une réalité à laquelle nous devons nous adapter», a ajouté Bernard Quintin. Jeudi matin, un rassemblement organisé par la famille de Fabian a eu lieu sur les lieux du drame autour du cercueil de l’enfant, avant que le corps soit transporté en Moldavie, «pays de ses ancêtres», a expliqué une porte-parole.

Interrogé par la RTBF, un responsable syndical, Anthony Turra, a regretté que les policiers ne soient «pas assez formés concernant les poursuites et techniques d’intervention à bord des véhicules».