D’après le dernier rapport Relis (Réseau luxembourgeois d’information sur les stupéfiants et les toxicomanies),14,6 % des adultes ont consommé du cannabis au cours des douze derniers mois.

Au niveau européen ou national, le marché de la drogue mute rapidement : les consommateurs de drogues sont de plus en plus nombreux et l’offre explose. C’est ce qui ressort des deux rapports diffusés ce jeudi 5 juin, l’un publié par l’EUDA pour l’Europe et l’autre par la direction de la Santé au Luxembourg.

Au Luxembourg, selon le rapport Relis 2025 (Réseau luxembourgeois d’information sur les stupéfiants et les toxicomanies), le cannabis reste la substance la plus consommée dans le pays. Un constat qui n’a pas changé depuis le dernier rapport du Relis datant de 2023.

Au total, 14,6 % des adultes en ont consommé au cours des 12 mois précédant l’étude et 11,5 % des consommateurs ont commencé à en cultiver à domicile. La consommation est plus fréquente chez les hommes et parmi les 15-34 ans, 32,7 % disent en avoir déjà consommé une fois dans leur vie. Dans le précédent rapport, 5,4 % des 15 à 64 ans indiquaient avoir consommé du cannabis (4,8 % en 2014). Parmi les 15 à 34 ans, le taux passait à 12 % (9,8 % en 2014).

Suivent la cocaïne et l’ecstasy.

De nouvelles substances

Il ressort aussi de ce rapport luxembourgeois que dans les contextes festifs, la polyconsommation est un phénomène marquant, puisque  87,1 % des répondants ont déclaré avoir combiné plusieurs substances. Neuf décès par overdose ont par ailleurs été enregistrés en 2023, un chiffre stable et inférieur à la moyenne européenne, explique encore ce rapport.

L’Europe, justement : dans le rapport européen basé sur les données de 29 pays, il est souligné l’augmentation de la disponibilité des substances psychoactives. Plus de 1 000 substances sont surveillées, dont 47 nouvellement détectées en 2024.

La diffusion de nouveaux opioïdes puissants, comme les nitazènes, inquiète en raison des risques d’intoxications graves et de décès. Le marché du cannabis évolue aussi : il est désormais plus concentré en THC élevé et enrichi de cannabinoïdes semi-synthétiques. Enfin, la consommation de drogues par injection reste un enjeu sanitaire majeur, avec plus de 500 000 usagers et plusieurs flambées de VIH signalées, notamment liées aux stimulants.

Face à ce constat, pour la ministre de la Santé, Martine Deprez, «il est essentiel de renforcer continuellement les actions de prévention, d’optimiser les offres de traitement et de consolider les mesures d’accompagnement destinées aux populations vulnérables».