La CNEL voit dans la décision du ministère de l’Éducation nationale un frein à l’égalité numérique.
Présentée le 19 mai par le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, la limitation de l’accès au réseau wifi eduroam – un réseau mondial sans fil permettant aux communautés éducatives d’avoir facilement accès à internet – pour les élèves de moins de 15 ans a fait réagir la Conférence nationale des élèves (CNEL).
Cette limitation, qui a commencé à la rentrée de la Pentecôte, est «une annonce qui a surpris de nombreux élèves», a indiqué la CNEL dans un avis rendu public hier. La mesure, dans la même veine que la limitation de l’usage des smartphones au sein des établissements scolaires, est censée «mieux protéger les élèves contre l’exposition à des contenus inappropriés, voire dangereux», a justifié le ministère.
La CNEL «salue l’effort du ministère» dans le cadre de la stratégie «Screen-Life Balance», mais estime que «cette décision n’est ni compréhensible ni soutenable» et qu’elle va à l’encontre d’un «accès équitable à l’éducation numérique». Priver les élèves du wifi ne renforce pas leurs compétences numériques, mais risque plutôt de «freiner le développement des compétences numériques» et de «créer une fracture numérique entre les groupes d’âge au lycée», juge-t-elle encore.
Les représentants élus des comités d’élèves des établissements du pays regrettent également de ne pas avoir été consultés dans un processus décisionnel qui concerne directement les élèves. «Nous avions déjà critiqué en février 2024 le manque d’encouragement aux compétences numériques à l’école. Nous constatons aujourd’hui qu’on s’en éloigne encore davantage», soulignent Luca Roettgers et Semir Honsic, respectivement président et vice-président de la CNEL.
Et de rappeler que «les jeunes ont besoin d’un environnement sûr, accompagné et pédagogiquement enrichissant pour apprendre à évoluer dans le numérique – et non de restrictions supplémentaires qui n’enseignent rien».