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Francofolies : «J’adore la musique, l’ambiance festival et le contact humain»


(De g. à d.) Après avoir passé la matinée à monter une scène, Victoria, Joris et Manu partagent un déjeuner, le symbole d’une convivialité chère aux bénévoles.

À deux jours du premier concert des Francofolies à Esch-sur-Alzette, ce sont les bénévoles qui donnent le la. Rencontre avec certains d’entre eux croisés ce mercredi dans le parc Gaalgebierg.

Sous les arbres du parc Gaalgebierg mercredi midi, aucune basse ni jeu de lumière ne trahissent encore la présence des Francofolies sur les hauteurs d’Esch-sur-Alzette. Deux jours avant l’ouverture des portes du festival, c’est le calme avant la tempête et trois jours de festivités, de demain à dimanche, où se succéderont, entre autres, Bigflo & Oli, Julien Doré, Michel Polnareff, Soprano, Hamza et Timmy Trumpet.

Pour l’instant, le concert qui se joue est celui du bruit des va-et-vient des monte-charges, des piliers de la scène qui s’élèvent et des caisses de boissons qui s’entrechoquent. Hormis les quelques prestataires, les artistes du jour sont, eux, des bénévoles. Accompagnée de Joris et Manu, Victoria vient de finir sa matinée au montage de l’une des trois scènes et part prendre une pause déjeuner bien méritée.

«C’est sportif mais j’aime bien, il y a une bonne humeur et tout le monde est sympa» sourit celle qui a intégré la troupe des «Grands rêveurs», nom donné aux bénévoles du festival, il y a à peine trois jours. Son compagnon de scène Manu est, lui, un rêveur pour la deuxième fois et semble également avoir été conquis par l’ambiance : «On me l’a reproposé cette année, j’ai accepté direct.»

De Thionville à Reims

Habitant à Esch, Manu est le local de l’étape tandis que Victoria et Joris font eux quelques bornes afin de venir donner un coup de main depuis Thionville et Hettange-Grande. Leur investissement est donc d’autant plus louable, bien que la palme du bénévole le plus éloigné revienne à Tracy. Cette dernière est originaire de Reims, à près de 200 kilomètres du Grand-Duché et vient pour la troisième édition consécutive.

«Je cherchais à faire des festivals par rapport à des artistes que j’aimais bien et l’année où je suis tombée sur les Francofolies, c’était avec des artistes que j’apprécie» explique-t-elle. Depuis, la programmation a changé mais Tracy continue malgré tout de faire la route «parce que j’adore la musique, l’ambiance festival et le contact humain».

Comment s’y rendre ?

Afin de se rendre au parc Gaalgebierg à Esch-sur-Alzette, divers moyens de locomotion s’offrent aux festivaliers venus des quatre coins de la Grande Région.

Citons d’abord le train, qui, en plus d’être gratuit, permet d’arriver au cœur de la ville, à environ 5 minutes à pied du site. Depuis le Luxembourg, la gare d’Esch-sur-Alzette est desservie régulièrement par des trains en provenance de Luxembourg et de Rodange (2 à 4 trains par heure). Depuis la France, des trains directs partent depuis Audun-le-Tiche et, pour les festivaliers de Nancy, Metz ou Thionville, un changement sera nécessaire à la gare de Bettembourg afin de monter dans un train direction Esch.

Pour le bus, également gratuit, plusieurs lignes desservent la ville et les informations sont disponibles sur le site Mobiliteit.lu. Les Français et Belges pourront également bénéficier des navettes payantes mises en place par le festival. Sur le site des Francofolies, des billets aller ou retour sont à la vente entre Nancy (30 euros l’aller-retour), Metz (26 euros), Thionville (20 euros), Arlon (20 euros) et la gare ferroviaire d’Esch. Les horaires et les lieux de départs sont à retrouver sur le site.

La voiture, oui mais…

Il est évidemment possible de venir en voiture, néanmoins, il faudra certainement prendre un train par la suite. Pour cause, le festival ne dispose pas de parking et le nombre de places en ville est très limité. Il est donc plutôt conseillé de se garer au P+R de Belval ou celui de Luxembourg-Sud (à Hespérange) puis de prendre un train. Malgré tout, la Ville dispose d’un système de guidage et d’occupation en temps réel des parkings, disponible sur le site citylife.esch.lu/systeme-de-guidage-park.

Enfin, le vélo est également une option pour les festivaliers les plus proches. Trois stations de Vël’OK (système de vélos en libre-service) sont situées à proximité du festival : Gaagelbierg, Gare CFL Esch-sur-Alzette, place de l’Hôtel de ville. Le festival possède également un parking à vélos pour ceux qui viendraient de plus loin avec leur propre deux-roues

Bénévole depuis une douzaine d’années dans un festival près de chez lui, Joris est lui aussi tombé amoureux de cet univers : «Ce que j’aime ce sont les rencontres et les discussions, que ce soit à propos de technique ou pour en apprendre plus sur l’autre». Parmi ce qui le motive à donner de son temps libre se trouve aussi le contact avec les artistes, source d’anecdotes «que ne je peux pas toutes raconter». Cet aspect plaît également à Manu, qui confie ne jamais savoir à quoi s’attendre «entre l’image que l’on a d’eux sur scène, dans la vie publique et comment ils sont en réalité». «Certains ne parlent pas, d’autres deviennent tes potes en cinq minutes» témoigne ce conducteur de navettes pour artistes.

«Voir l’envers du décor»

Sans l’intérêt d’une rémunération, on peut devenir bénévole par passion pour la musique, pour la dimension sociale, par solidarité ou aussi pour engranger de l’expérience. «J’ai envie de travailler dans la musique, dans la culture donc c’est sympa d’y avoir un pied et de voir l’envers du décor» illustre Victoria, 19 ans et qui se verrait bien journaliste, photographe ou chef de projet. Même son de cloche pour Tracy, déjà dans le milieu de l’événementiel mais hors festival «C’est pour cela que j’essaie de rentrer dans ce domaine afin de pouvoir y toucher à l’avenir» dit-elle.

Manu aimerait lui aussi travailler dans les coulisses des événements culturels, après avoir eu sa dose de bureau et d’entreprise : «J’ai quitté tout cela, car je n’en pouvais plus et typiquement j’aime bien l’ambiance avec des techniciens, des artistes, des gens qui se tutoient et qui n’ont pas la chemise dans le pantalon.» Informaticien, Stéphane, originaire de Pétange, vient lui aussi d’un monde loin des scènes et de la culture. «Je ne connais presque rien en musique» reconnaît-il, ce qui ne l’empêche pas de s’y plaire et de voir plus loin que le bénévolat : «Pourquoi pas si on me propose un poste de technicien?»

Au total, ils devraient être près de 600 à venir prêter main-forte gratuitement, soit presque une centaine de plus que l’édition précédente. Les organisateurs sont d’ailleurs encore à la recherche de personnes disponibles entre vendredi et dimanche afin de rejoindre les rangs des «Grands rêveurs» pour un week-end, voire plus.

Les «Grands rêveurs», une famille

Afin d’attirer et conserver ses bénévoles, l’équipe des Francofolies joue sur la carte de la proximité et de la convivialité. Le nom des «Grands rêveurs» illustre d’ailleurs cet attachement aux petites mains si précieuses. «Le nom vient d’une de la Nuit de la culture, notre second projet sur lequel on travaille, qui a eu comme thème le rêve et donc nous avons appelé l’équipe avec nous les « Grands rêveurs »» retrace Janane Boschian, chargée des bénévoles.

Depuis, le nom s’est étendu aux Francofolies et contribue à la création d’une communauté à Esch. «Toute l’année, on essaye de créer du lien avec eux, que ce soit une petite famille qui se retrouve tous les 8 du mois ou autour d’événements de la Ville. On les invite aussi à des concerts ou à des soirées apéro et pétanque.»

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