Journaliste de presse écrite, ancien patron de la radio française RTL, auteur de romans à succès, cinéaste et parolier de chansons, Philippe Labro est décédé à 88 ans, a annoncé mercredi RTL, dont il fut un pilier pendant 15 ans.
« C’est une immense figure de RTL qui disparaît et notre maison, ce matin, est traversée par une très grande émotion », a déclaré à l’antenne Hervé Beroud, directeur de l’information du groupe M6-RTL.
Yeux bleus, visage carré, personnage policé à la mise toujours soignée, il incarnait l’image d’un battant à l’américaine.
Né le 27 août 1936 à Montauban, dans le sud-ouest de la France, Philippe Labro a commencé sa carrière dans les années 1950 à la radio, chez Europe 1, et en presse écrite, à Marie-France puis à France-Soir.
Journaliste indépendant de 1968 à 1976, il entre alors à RTL, où il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de 13 heures.
Il est également présentateur du journal de la mi-journée de la chaîne Antenne 2 en 1981-82.
Il devient ensuite patron de radio. En 1985, il est nommé directeur général des programmes de RTL, puis vice-président en 1992, vice-président directeur général d’Ediradio-RTL en 1996 et vice-président du conseil d’administration en 2000.
Après quinze ans à la tête de RTL, il quitte la station et présente sur la chaîne France 3 « Ombre et lumière » et « Légende », deux émissions de portraits de personnalités.
Il lance ensuite en 2005, avec le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, la chaîne Direct 8, devenue C8. Il y a présenté jusqu’à la fin de l’antenne en mars 2025 « L’Essentiel », une émission culturelle.
Parallèlement à son travail de journaliste, Philippe Labro a mené une carrière prolifique d’écrivain. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres.
Après « Un Américain peu tranquille » (1959) et « Des Feux mal éteints » (1967), un roman autobiographique remarqué sur la guerre d’Algérie, il publie « L’Etudiant étranger » qui remporte un grand succès commercial et obtient le prix Interallié 1986. Il y raconte le choc de sa découverte de l’Amérique, mêlant fiction et souvenirs.
La réussite se répètera notamment avec « Quinze ans » (1992) puis avec « Un début à Paris » (1994). Suivront « La Traversée » (1996), « Manuella » (1999) ou encore « Franz et Clara » (2006).
À la fin des années 1960, il se lance dans le cinéma et réalise sept longs-métrages, inspirés par le polar à l’américaine. Parmi eux, « Tout peut arriver » (1969), « Sans mobile apparent » (1971), « L’Héritier » (1972), « La Crime » (1983) ou « Rive droite, rive gauche » (1984).
Marié à la journaliste Françoise Labro et père de quatre enfants, il a aussi été parolier de chansons, notamment pour Johnny Hallyday (« Oh ! Ma jolie Sarah », « Mon Amérique à moi »).