Accueil | A la Une | Marc Lies quitte son mandat de bourgmestre

Marc Lies quitte son mandat de bourgmestre


Marc Lies avait pris une pause politique en début d’année en raison d’un «stress intense». Sa santé s’est détériorée. 

Le député-maire de Hesperange a surpris tout le monde en annonçant sa démission, lundi, à l’issue d’un conseil communal, pour des raisons de santé.

L’annonce a laissé tout le conseil communal pantois, tant elle était inattendue. En fin de séance, hier après-midi, le bourgmestre de Hesperange, Marc Lies, a déclaré quitter son poste pour des raisons de santé. Un communiqué du CSV a suivi : «Marc Lies met fin à sa carrière politique locale après plus de 25 ans». Il conserve néanmoins son siège à la Chambre des députés, mais fait ses adieux à la politique locale.

À 56 ans, Marc Lies a avoué que sa santé mentale s’était dégradée pour justifier son départ. Le socialiste (ex-pirate) Mathis Godefroid va même jusqu’à dire que l’annonce avait «choqué» tout le monde. Malgré leurs nombreux différends, le conseiller de l’opposition lui souhaite de se rétablir, mais espère aussi trouver un nouveau bourgmestre «plus tolérant et plus ouvert» et «avec qui on peut discuter dans un langage normal».

Marc Lies s’était éloigné de la politique de janvier à mars dernier, pour cause de burn-out. Il avait encaissé une affaire de détournement de fonds commis par deux fonctionnaires de la commune. En 20 ans, ils avaient accumulé 5 millions d’euros.

Récemment, le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, avait annulé une décision prise en huis clos concernant le recrutement d’une proche de Marc Lies. Elle devait occuper le poste de coordinateur du pacte communal du vivre-ensemble interculturel, mais l’opposition n’avait pas hésité à rompre le huis clos pour contester la décision prise lors d’un conseil communal le 12 juillet 2024.

Marc Lies, c’est aussi la petite phrase malheureuse publiée sur Facebook, accusant la politique migratoire de Jean Asselborn. Il avait assimilé tous les demandeurs de protection internationale à des voleurs de poule, alors qu’un de ses administrés s’était plaint de la disparition de sa basse-cour.

Ses relations avec l’opposition étaient explosives. «Il y a toujours des dossiers sur lesquels on se pose des questions», déclare d’ailleurs Mathis Godefroid à l’issue du conseil communal d’hier. Il fait référence à des dépenses «qui dérogent à la loi».  Avant que Marc Lies n’annonce sa démission, des échanges ont eu lieu au sujet de l’absence d’appel d’offres dans la construction d’une école ou encore la somme de 23 000 euros versée à un fonctionnaire correspondant à son compte épargne-temps.

Les conflits ne manquaient pas et ne manqueront pas à l’avenir.  «Je pense qu’il n’y avait aucun moyen d’améliorer notre relation, et moi-même je n’étais pas prêt à renouer», explique Mathis Godefroid. Le socialiste a toutefois remercié Marc Lies pour les 26 années qu’il a consacrées à la commune. «Pendant son mandat de bourgmestre, il a fait des choses innovantes, même si nous avons eu des opinions divergentes», ajoute-t-il. Aujourd’hui, il pense surtout à la santé de Marc Lies et estime qu’il a pris la bonne décision en démissionnant.

Si Diane Adehm, deuxième mieux élue sur la liste, est logiquement désignée pour lui succéder, rien ne dit qu’elle acceptera cette charge. Elle est elle-même députée et présidente de la commission des Finances. En troisième position, il y a Georges Beck, qui a déjà refusé le poste d’échevin. Le CSV proposera peut-être Guy Wester, le président de la section locale du CSV. Mathis Godefroid attend le moment de l’élection, mais prévient déjà le futur bourgmestre que l’opposition ne changera pas ses idées.

«Le cœur lourd»

Pour des raisons de santé, il a décidé, «le cœur lourd», de démissionner de son mandat politique localMarc Lies a rejoint le conseil communal en 2000, a assumé la fonction d’échevin en 2005 et a prêté serment comme bourgmestre en janvier 2009, à la suite de la démission de Marie-Thérèse Gantenbein. «C’est très difficile pour moi de franchir ce pas», explique Marc Lies, via un communiqué. «La politique locale occupe une place centrale dans ma vie depuis plus de 20 ans. J’ai exercé les fonctions qui y sont liées avec beaucoup de joie et de passion. Cependant, ma santé ne me permet plus d’exercer cette fonction avec la force nécessaire. Je suis reconnaissant de la confiance qui m’est accordée depuis tant d’années et je consacrerai toute mon énergie à mon travail de député à l’avenir», écrit-il.

«Au fil des ans, il a été non seulement un maire fiable et engagé, mais aussi un dirigeant visionnaire et un représentant intègre des intérêts de la commune», communique le CSV local en ajoutant que  «sous sa direction, la commune de Hesperange n’a cessé de se développer».

Le CSV de Hesperange le remercie pour «son engagement exceptionnel, sa clairvoyance et sa volonté d’assumer ses responsabilités, même dans les moments difficiles».