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[ING Night Marathon] James Dunn, une première pour le Grand-Duché


James Dunn devient le premier Luxembourgeois à remporter l’ING Night Marathon. (photo Luis Mangorrinha)

Record d’affluence, vainqueur luxembourgeois et record grand-ducal explosé, tous les ingrédients étaient présents à Luxexpo pour passer une soirée magique.

Enfin un succès à domicile. Cette année, le premier coureur à franchir la ligne est un Luxembourgeois, une première en 18 éditions. L’ING Night Marathon est toujours un rendez-vous important, et cette année n’a pas dérogé à la règle. Malgré la fine pluie qui accompagnait les courageux à prendre le départ, c’est un record qui a explosé pour cette édition 2025. Dix-sept mille participants, presque 1 000 de plus que l’année passée, qui avait déjà cassé ce plafond.

L’évènement a recensé 117 nationalités, dans un climat qui évitait les grosses chaleurs, mais dont la menace orageuse inquiétait l’organisation en amont. Et de nombreux passants étaient déjà positionnés pour accueillir les grands champions, dans une ambiance de fête. Alors que le départ est lancé, des milliers de coureurs sont bloqués.

Il faudra attendre 20 minutes pour que la voiture-balai puisse franchir le départ de la course. Et les premiers hourras des supporters se font ressentir alors que les premiers hectomètres sont à peine entamés. Une foule qui ne s’est pas laissée intimider par le temps maussade qui traînait au-dessus du Kirchberg.

La grande fête du marathon est venue encourager ces héros, et le premier à franchir la ligne n’est autre que James Dunn. Doté d’une licence écossaise, il s’entraîne au Luxembourg et vient pulvériser le record grand-ducal de l’épreuve, précédemment enregistré en 2006. «J’étais partenaire de José Azevedo, je suis désolé de le battre aujourd’hui», affirmait le vainqueur, sur la plus haute marche du podium, encore le sourire aux lèvres.

Le champion a abordé la montée vers le Kirchberg en solitaire. Et son cavalier seul paraissait inarrêtable, malgré la difficulté des derniers kilomètres ardus, et cette montée infinissable avant d’arriver à Luxexpo. Il détruit donc le précédent record de 2 h 36’16« , un chronomètre que visait d’ailleurs Luc Scheller, qui s’y était déjà approché l’an dernier. Mais le natif du Grand-Duché était une nouvelle fois trop court pour atteindre cette marque.

Le Britannique a d’ailleurs provoqué une incertitude évidente à l’arrivée, lui qui est le premier Luxembourgeois à triompher dans cette épreuve. Licencié en Écosse, lui et son chronomètre de 2 h 29’04«  ont fait tourner la tête à l’organisation. Mais ses différentes expériences en juniors lui ont donné l’accord du grand record.

Des vainqueurs sur le podium, des héros à l’arrivée

Chez les dames, c’est l’Allemande Edith Stiepel qui s’est imposée en 3 h 12’32« . Entremêlée avec les arrivées du 21 km, dont le record a lui aussi été battu par le Français Benjamin Polin (1 h 05’56« ), elle affiche un grand sourire à son arrivée, face aux photographes. Au bout de l’effort, elle se dresse, fière de la performance accomplie.

Et c’est une Luxembourgeoise qui ne tarde pas à la rejoindre. Karine Schank, comme l’an dernier, peut lever les bras. Toujours aussi joviale, elle partage les premiers câlins avec ses proches avant de saisir une coupe de bière à la main, devant les journalistes, médusés mais amusés. Avec calme et aplomb, elle répond tranquillement aux questions alors que les suivantes s’écroulent de fatigue sur le tapis bleu qui accompagnait les courageux sportifs durant les dernières longueurs de ces 42 km.

Mais évidemment, pensée à tous ces coureurs qui ont franchi l’arrivée dans ce hall de Luxexpo garni, où une compilation de musique populaire rythme les dernières foulées des participants. Au total, 1 693 vaillants sont arrivés au bout de ce parcours du marathon. Dès que la ligne est franchie, les sourires contrastent avec l’épuisement de chacun. Au bout de l’effort, certains s’écroulent. D’autres arrivent groupés, afin de partager ce moment.

Parmi eux, difficile de ne pas mentionner certaines têtes, qui se distinguent parmi le peloton. Josy Simon, le vétéran de la course, termine devant des spectateurs ébahis. Tremblotant, la casquette vissée sur la tête, le champion du monde du 100 km marche en 1965 boucle cette course à 93 ans. Gilbert Dantzer, alias Jésus, s’est fait aussi remarquer durant cette course. Le Français a pu partager la route avec un coureur grimé, lui, en petit diable.

Enfin, médaille du courage pour Nicolas Lacambre, para-athlète qui a fini le marathon en 4 h 35’16« . Amputé depuis 2008, le para-athlète s’est lancé le défi de courir 10 marathons en une année. «Pour moi, ce genre d’évènement, je pars comme un enfant qui va voir un feu d’artifice. Mon état d’esprit est de communier», clamait-il avant le départ. Un évènement chaleureux où le partage est le seul mot qui nous vient à la bouche.