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[JPEE] Christophe Audot : «C’est un apprentissage accéléré»


Finn Kemp a éclaboussé le bassin de son talent. Et a régalé Christophe Audot (médaillon) par la même occasion. (photo dr)

Satisfait des performances de ses protégés, l’entraîneur national de natation, Christophe Audot, revient sur quatre jours de compétition riches en plusieurs points. Avec une mention spéciale pour les filles.

Quel bilan dressez-vous à chaud ?

Christophe Audot : Il est très positif. Je retiens les médailles individuelles et en relais chez les filles, chose qu’il n’y avait pas eu à Malte. Bien sûr on en attend toujours un peu plus, mais par rapport à la configuration qui se présentait, je pense qu’on tient la trajectoire haute de ce qu’on pouvait espérer. C’est bien. Il y a une cinétique qui va dans le bon sens avec une nouvelle génération de filles qui s’entendent très bien. Et c’est positif. Les garçons ont fait leur travail avec un programme chargé sur quatre jours, sans avoir de bassin de récupération à disposition. Ce n’est pas rien. Cela joue sur les organismes.

Est-ce que cela peut être une des explications sur le fait qu’il y a eu beaucoup de médailles le premier jour et peut-être un peu moins par la suite ?

En fait on connaît un jour hyper-fort, un jour moyen, puis de nouveau un jour hyper-fort et enfin un jour moyen. Donc oui, je pense que cela peut être l’une des explications. Par exemple, sur le 400 m 4 nages, les organismes sont clairement fatigués après les efforts fournis la veille par Florian (Frippiat) et Anton (Fedoseev). Mais les conditions sont les mêmes pour tout le monde. Après c’est vrai que sur la fatigue cumulée, cela a eu un impact. C’est évident.

Photo : luis mangorrinha

Le niveau de la compétition est-il relevé comme vous l’aviez annoncé ?

Nous avons la chance d’avoir une compétition de natation vraiment très intéressante. Cela a toujours été le cas, mais je trouve que c’est particulièrement vrai en termes de densité depuis Malte. Et là, je trouve que c’est encore plus vrai. Et cela nous permet de nous tester.

Indépendamment de cela, ce que j’aime tout particulièrement sur les JPEE, c’est le turnover générationnel. Il y a du partage et, donc, c’est un apprentissage accéléré pour les plus jeunes qui bénéficient de l’expérience des plus anciens. Et pour les internationaux, c’est clairement une compétition test, une compétition de travail pour prendre des repères.

Le moment qui vous a marqué au cours de la semaine ?

J’ai beaucoup aimé la journée d’hier (NDLR : jeudi) dans son ensemble parce que médaille d’or ou pas, les nageurs tenaient la ligne haute de ce qu’ils pouvaient faire. Par rapport à leur potentiel du jour, tous étaient vraiment à 100 %. Et j’ai vraiment apprécié la dynamique, c’était quelque chose de particulier.

Depuis Malte, je trouve qu’il y a encore plus de densité

Un mot sur Finn Kemp, qui a rayonné ?

Finn a eu une année un peu difficile. Et depuis qu’il est rentré au Luxembourg, nous avons travaillé très dur. De voir que cela paie aussi rapidement, c’est vraiment bien. Je me dois également de saluer Ralph (Daleiden) sur ses performances alors qu’il est arrivé avec un décalage horaire des États-Unis et qu’il reprenait la musculation. Et pour lui aussi, c’est bien d’arriver aussi vite à ce niveau de performance.

Vous l’avez déjà brièvement évoqué, les dames ont été nettement plus en vue que voici deux ans à Malte…

C’est prometteur. Je pense que pour qu’un groupe puisse évoluer, il faut un équilibre filles-garçons. Ce que j’ai toujours prôné. Chacun amène des bonnes choses. Et dans l’entente, c’est vraiment super, c’est quelque chose de différent, de plus équilibré.

On peut parler d’une dynamique de groupe chez les filles ?

Tous les pays des petits États sont concernés par la même chose : nous avons des petits échantillons. Alors chaque génération doit prendre soin de celle d’après. Et ce que j’aime bien, c’est la dynamique d’une Jackie (Banky), qui a pris soin de Leeloo (Reinesch) et de Maud (Allard), qui à leur tour ont pris soin d’Emma (Barthel) et de Joyce (Bleses). Je trouve ça superbe. Et puis on a aussi Lou (Jominet) que l’on avait moins vue à Malte, mais qui depuis a fait du très bon travail dans son club.