Anthony Moris, tout juste champion et élu meilleur gardien de Belgique, serait dans le viseur de quelques clubs de L1. Assez pour ne pas découvrir la C1 avec l’Union ?
Le soir d’Union – La Gantoise, après la remise du trophée de champion à l’Union Saint-Gilloise, qu’il a soulevé en capitaine et qu’il a embrassé trois fois, c’est un Anthony Moris toujours aussi professionnel qui a assuré le service après-vente auprès de la presse belge, assurant, les yeux pétillants que «c’est un rêve» de jouer la Ligue des champions. Il se peut que cela ait été dit sous le coup de l’émotion.
Plusieurs fois – dans ces colonnes y compris –, le portier des Rout Léiwen avait assumé une position et défendu un point de vue : les clubs belges n’ont plus la surface nécessaire pour exister en C1 (même si le Club Bruges a tordu un peu le cou à cette croyance, cette saison, avec un 8e de finale) et il préfère largement jouer la gagne le jeudi (les jours dévolus à l’Europa League) que perdre à coup sûr le mardi ou le mercredi (généralement jours de Ligue des champions).
Faut-il voir dans la perspective d’être au tirage de la phase de ligue, le 28 août, avec l’assurance de jouer des clubs huppés et de fréquenter des stades potentiellement mythiques, une raison évidente pour Anthony Moris de ne surtout pas bouger ? Relancé par le club saint-gillois envers lequel il se sent redevable puisqu’il lui a tendu la main alors qu’il se trouvait dans l’impasse virtonaise après le covid, un club saint-gillois dont il est le patron indiscutable depuis cinq ans et où l’attend une reconversion dans le secteur sportif à la fin de sa carrière de joueur, peut-il envisager de partir ?
Mais combien de millions d’euros vaut-il ?
C’est que les médias du plat pays se font aujourd’hui l’écho de plusieurs pistes en Ligue 1, émanant de clubs de la première partie de tableau et séduits par la régularité d’un portier de 35 ans, visiblement toujours aussi amoureux de son métier, malgré les sacrifices qu’il lui impose.
Le nom du Racing Club de Lens a été le premier à sortir du chapeau. Mais depuis vendredi, celui de l’OGC Nice est également apparu. Ce dernier envisage de céder le Polonais Marcin Bulka, valorisé 20 millions d’euros. Et le profil du club de cœur de Robby Langers n’est pas des plus déplaisants puisque après avoir fini 4e de la dernière saison de Ligue 1, ils joueront les barrages de… la Ligue des champions, ce qui laisse cette perspective ouverte.
Il y a aussi que Moris, après quatre années à changer de coach chaque été pourrait aussi finir par se lasser d’avoir à tout reconstruire, à chaque intersaison, sachant que Sébastien Pocognoli est très courtisé. Il lui reste un an de contrat au parc Duden et sa valeur marchande de 1,8 million d’euros pourrait être très largement revalorisée après sa fin de saison. L’Union cherchera-t-elle à faire un coup fumeux sur le marché des transferts ou s’entendra-t-elle à garder absolument son capitaine, pierre angulaire de l’équipe depuis 2020?