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Déi Lénk appelle à «stopper Luc Frieden»


Marc Baum, Carole Thoma et André Marques appellent le plus grand nombre à venir manifester le 28 juin.   (photo Julien Garroy)

Le parti d’opposition lance un appel pour descendre dans la rue le 28 juin, aux côtés du front syndical. Dei Lénk ne veut en aucun cas que les désirs de Luc Frieden deviennent réalité.

Sans prendre de gants, Carole Thoma fait ressurgir le passé de Luc Frieden et quelques-uns de faits d’armes dans les gouvernements successifs auxquels il a appartenu. Depuis l’opération Milano en 1999, pour renvoyer des demandeurs d’asile originaires du Monténégro et du Kosovo vers l’Italie, jusqu’au dépôt d’un budget d’austérité en passant par sa tentative d’influencer la justice.

Déi Lénk est à peine surprise de voir avec quelle «brutalité et impitoyabilité», Luc Frieden impose «ses visions apocalyptiques de l’avenir» en s’attaquant aux acquis sociaux. Il est urgent, selon le parti de gauche, de «stopper Luc Frieden» qui met en danger le modèle social. «Sans respect pour les travailleurs, les syndicats et la participation démocratique, il veut foncer et transformer les rêves des grandes entreprises en réalité», accuse Carole Thoma qui énumère les cadeaux fiscaux qui leur sont accordés, ainsi qu’aux propriétaires.

Le Premier ministre représente donc un danger qu’il faut combattre. La meilleure manière de manifester son désaccord avec cette politique, c’est de descendre dans la rue le 28 juin, comme l’incite le parti. La conférence de presse organisée mardi visait d’abord cet objectif, celui de faire comprendre à tout le monde que «Luc Frieden et sa politique destructrice sont à prendre au sérieux».

Le nouveau Luc n’était qu’un leurre et, pire encore, aucun des deux partis au pouvoir n’a annoncé dans les programmes électoraux une réforme imminente des pensions qui semble être aujourd’hui une des priorités du gouvernement, rappelle en substance le député Marc Baum. Depuis le discours du Premier ministre sur l’état de la Nation, déi Lénk a compris que «pour garantir les privilèges des riches et des puissants à l’avenir, les personnes qui travaillent et perçoivent une pension au Luxembourg aujourd’hui ou à l’avenir doivent saigner».

La vision n’est pas rose. Il faudra travailler plus longtemps pour, au final, avoir une pension moins élevée que les générations précédentes. Le patronat cherche à évincer les syndicats, au mieux les affaiblir pour que les salariés soient «soumis à la volonté de l’employeur». La liste que dresse déi Lénk comprend aussi la flexibilisation du temps de travail et le salaire minimum qui devrait être maintenu «artificiellement bas par une ruse».

Pour la Gauche, les syndicats n’ont pas d’autres choix que de lancer un appel à manifester. Les pensions revisitées façon Frieden ont fait bondir les jeunes, mais cette réforme va toucher toutes les générations avec le mécanisme des décisions prises en 2012, déjà. Aux côtés de Carole Thoma et de Marc Baum, il y avait aussi André Marques, le nouveau co-porte-parole du parti, pour rappeler que le chômage des seniors est déjà un signe indiquant que les entreprises ne sont pas intéressées par leur recrutement alors que les gens sont appelés à travailler plus longtemps.

Confiance rompue

Pourtant, il existe d’autres pistes à exploiter pour sauvegarder le système actuel des pensions, la Gauche les avait énoncées déjà en début d’année. Parmi ces propositions, figure le déplafonnement des cotisations sans augmentation équivalente des prestations, le prélèvement sur les heures supplémentaires, l’augmentation des cotisations à 3 fois 9 % à partir du milieu des années 2030.

Il y a aussi des économies à réaliser sur les dépenses de la Caisse nationale d’assurance pension, de l’ordre de 221,3 millions d’euros. Marc Baum rappelle que cette somme peut être transférée vers le budget de l’État.

Déi Lénk ne peut que constater que ces mesures ne vont pas dans le sens des désirs du Premier ministre qui soigne les riches, les propriétaires immobiliers, le patronat, alors que son plan pour lutter contre la pauvreté est réduit à une simplification administrative. Rien dans cette politique ne séduit la Gauche, et encore moins les tentatives de restriction du droit de manifester et de se réunir, ainsi que le fameux «Platzverweis» du ministre Gloden, qui «montrent également que le gouvernement est prêt à attaquer les libertés civiles fondamentales afin de briser la résistance».

Le parti accuse Luc Frieden et ses ministres Mischo et Deprez d’avoir piétiné le dialogue social et organisé des pseudo-consultations qui se sont révélées être des manœuvres de diversion, souligne le parti qui se demande «comment une collaboration fondée sur la confiance est-elle encore possible?».

Parce que «toutes les personnes qui doivent travailler ou ont dû travailler pour vivre sont concernées» y compris les jeunes étudiants, il est important pour déi Lénk d’aller manifester le 28 juin. «Nous sommes face à un gouvernement qui veut fermer la porte au progrès social. Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise et devons agir», conclut le parti.

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