Les enquêtes de conjoncture du Statec observent une croissance des prix plus faible au Luxembourg que dans le reste de la zone euro tandis que les conditions d’emprunt des ménages s’assouplissent.
Après une inflation difficile à maîtriser en 2022 et 2023, le Grand-Duché connaît une période plus tranquille depuis 2024. Le début de l’année 2025 confirme cette tendance avec une hausse des prix inférieure à celle mesurée dans la zone euro sur les quatre premiers mois de l’année (1,7 % pour le Grand-Duché contre 2,3 %). «Parmi les divisions qui connaissent une inflation plus importante au Luxembourg, on note surtout celle du „logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles“, ce qui s’explique principalement par le relèvement des prix de l’électricité suite à la levée partielle des boucliers tarifaires», analyse le Statec. Sur les prochains mois, l’inflation devrait néanmoins remonter quelque peu sous l’effet de l’indexation des salaires en mai dernier. Dans ses dernières prévisions, le Statec table ainsi sur une inflation à 1,9 % en 2025 et 2026
La situation continue de s’améliorer également au niveau des taux d’intérêts. La plupart des grandes économies ont continué à réduire leurs taux directeurs sur les derniers mois, entrainant une diminution des coûts d’emprunt pour les entreprises et les ménages, notamment au Luxembourg. «Le taux d’intérêt a atteint en mars 3,8 % sur les prêts immobiliers à taux variable (-1,1 point sur un an), 4 % sur les nouveaux prêts à la consommation (-0,5 point) et 3,1 % sur ceux aux entreprises (-0,5 point)», analyse le Statec Le taux fixe est quant à lui légèrement reparti à la hausse au 1er trimestre (+0,2 point entre mars 2025 et décembre 2024), porté par la remontée des taux à long terme en zone euro.
Les banques ont également assoupli les conditions générales de crédit à la consommation au 1er trimestre 2025. «Cet assouplissement s’explique principalement par la baisse des taux et le resserrement des marges sur les prêts.»
Les ventes de carburant continuent leur baisse
Les ventes de carburants au Luxembourg poursuivent la tendance à la baisse entamée depuis 2019. Sur les quatre premiers mois de l’année, elles ont reculé de près de 4 % par rapport à la même période en 2024. Les ventes de diesel, qui ont chuté de plus de 7 %, explique en grande partie ces chiffres. Le nombre de voitures roulant au diesel est en effet en baisse continue (un tiers de moins depuis 2019) tandis que le différentiel de prix avec les pays frontaliers s’est progressivement réduit. Une situation qui s’explique par la taxe CO2 mise en place au Luxembourg. «Les ventes d’essence ont cependant progressé de 6% au début de l’année, même si le nombre de voitures roulant exclusivement avec de l’essence au Luxembourg s’est stabilisé», ajoute le Statec.
En chute libre depuis 2022, la confiance commence à remonter dans le secteur de la construction. «Elle demeure toutefois à un niveau faible, bien inférieur à sa moyenne de long-terme.» Néanmoins, la part des entreprises estimant leur carnet de commandes insuffisant recule depuis janvier, alors qu’elle augmentait sans cesse jusqu’à fin 2024. Les perspectives d’évolution de l’emploi, qui ont atteint un creux en fin d’année dernière, tendent elles aussi à s’améliorer légèrement. La part d’entreprises déplorant un manque de main-d’œuvre, en nette baisse depuis la mi-2022, s’est également stabilisée récemment.
Les perspectives semblent moins positives du côté du secteur de la finance dont les créations d’emplois ont ralenti. «Les données du 1er trimestre montrent une progression de seulement 0,3 %, soit le rythme observé fin 2020, en pleine crise covid», affirme le Statec. La croissance annuelle passe quant à elle à 0,9 %, alors qu’elle était presque à + 4 % au dernier trimestre de 2022. Une tendance globalement inverse à celle de la zone euro où les créations d’emplois repartent légèrement à la hausse (+1 % sur un an fin 2024).