Des voisins en sont venus aux mains à deux reprises à cause d’un mur mitoyen séparant leurs propriétés. Les deux parties, se sentant menacées, se sont mutuellement citées en justice.
Le bâton s’est rompu sous les coups que Benvido aurait infligés à sa voisine et au fils de cette dernière. À l’origine de l’agression, une querelle de voisinage autour d’un mur mitoyen qui a dégénéré au fil du temps.
Benvido n’aurait pas apprécié que sa voisine y dépose des plantes, alors elle les a remplacées par des poubelles le 27 août 2020. Furibard, l’homme est sorti de chez lui armé du bâton et l’aurait frappée une première fois.
À la barre de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg vendredi matin, l’homme explique avoir d’abord donné deux coups dans les poubelles avant de s’en prendre à la voisine.
«Je posais ma boîte aux lettres sur mon mur et chaque jour je la retrouvais au sol. Je suis allé au cadastre pour faire comprendre à mes voisins que le mur m’appartenait», poursuit Benvido. La voisine s’est réfugiée chez elle et a prévenu la police, paniquée.
Deux ans plus tard, rebelote. Les voisins s’évitent et ne se parlent plus. Ne se regardent même plus. La bagarre est consommée. Le 1er août 2022, Benvido fulmine à nouveau. Sa voisine a installé un brise-vue sur le mur mitoyen en question. Il s’équipe d’une tenaille et commence à démonter la clôture.
Il est interrompu dans son entreprise par la voisine et son mari armés d’un bâton et d’une bêche. Les coups pleuvent de part et d’autre. Selon l’homme, ses voisins auraient donné le premier coup et il se serait défendu. Un peu trop. La voisine se retrouve avec trois côtes cassées et des hématomes. Son fils et son époux également.
De victime, faute de retenue, il est devenu bourreau. «Vous ne devez pas entrer dans le jeu de vos voisins. Sinon ils vont vous reciter et vous reciter face au tribunal. Il vaut mieux prévenir la police», lui conseille la présidente, qui lui reproche d’avoir eu une réaction disproportionnée.
Benvido fait l’objet d’une citation directe de la part de ses voisins, le parquet ayant dans un premier temps classé l’affaire pour troubles insuffisants. Le prévenu a également cité ses voisins face au tribunal.
«Il faut apprendre à vivre ensemble et ne pas se retrouver face au tribunal pour régler ses problèmes», estime son avocate, qui a plaidé en faveur d’une suspension du prononcé pour son client. Le parquet s’est rapporté à prudence du tribunal, qui rendra son verdict le 12 juin.
Il traite d’idiot un policier
Mauricio a, quant à lui, transformé en épave une voiture qui ne lui appartenait pas. «Mon ami m’a confié la clé et m’a dit de rentrer chez moi. Il voulait passer la nuit à Luxembourg-ville avant d’aller travailler le lendemain matin», explique le jeune homme.
Les deux amis avaient participé à une fête d’anniversaire ce 17 août 2024. Arrivé dans la rue des Martyrs à Rumelange, il s’endort au volant et perd le contrôle de la voiture, qui s’écrase contre deux panneaux de signalisation sur un îlot routier.
La police arrive sur les lieux et trouve un Mauricio paniqué au point d’en oublier les bonnes manières. «Tu penses que tu es plus malin que moi, espèce d’idiot», aurait-il lancé à un agent.
La présidente lui remonte les bretelles. On n’insulte pas les gens. «C’était irrespectueux de ma part. J’en ai pris conscience le lendemain et j’ai présenté mes excuses à l’agent en question», précise Mauricio, honteux.
Il risque une interdiction de conduire de 23 mois. Comme il s’agit de sa première infraction, le représentant du parquet a requis un sursis intégral. Reste la voiture.
Son propriétaire, l’associé de son ami, lui réclame 15 000 euros pour les dégâts et 10 000 euros de préjudice matériel. Il était en vacances au moment des faits et avait prêté sa voiture. Son assurance n’a pas pris en charge le sinistre étant donné que Mauricio circulait en état d’ivresse.
L’avocat du prévenu a souligné la responsabilité de l’ami de son client dans les faits. «Il l’a exposé en lui remettant les clés alors qu’il savait qu’il se trouvait sous l’influence de l’alcool», assure l’avocat, qui critique la partie civile «exagérée» et prie le tribunal de la réduire à de plus justes proportions. Soit 7 500 euros.
Le prononcé est fixé au 19 juin.