Présente dans la capitale, la LUGA rayonne également dans le nord du pays et permet ainsi au lycée technique agricole d’Ettelbruck de montrer son savoir-faire sur plusieurs installations paysagères. On vous emmène y faire un tour !

Tout récemment installée, la Luxembourg Urban Garden (LUGA) attire toujours autant de curieux, venus découvrir des installations paysagères et artistiques atypiques. Mais saviez-vous que le projet de jardins urbains ne concerne pas uniquement la capitale luxembourgeoise? Elle s’est également installée à l’autre bout du pays. À Ettelbruck plus précisément. L’occasion de mettre en lumière le travail des élèves du lycée agricole de Le Lycée Technique Agricole de Gilsdorf, proche de la commune. Mais pas que.

C’est par une journée ensoleillée que Danielle Goergen, chargée de projet, nous accueille dans «l’Agriculture Hub d’Ettelbruck», en face de la Daïchhal. «Le hub, c’est un espace d’accueil, mais également un espace d’ateliers et d’expositions», nous explique-t-elle devant la structure en bois de deux étages, appelée aussi «LUGA Pavillon», où il est possible de venir boire un verre et de déguster des produits locaux avec le bar le Chiche!.

Les cinq sens
sollicités

Pour Danielle Goergen, la concrétisation de la LUGA d’Ettelbruck sert surtout à mettre en avant le savoir-faire agricole de la ville. «C’est la possibilité d’avoir un aperçu des projets agricoles réalisés dans une collaboration entre différents partenaires, tels que le lycée technique agricole (LTA), l’Ourdaller ou l’administration des Services techniques de l’agriculture (ASTA).» Des acteurs de l’agriculture locale qui travaillent ensemble au sein de la LUGA – et qui seront également présents à la traditionnelle Foire agricole du 4 au 6 juillet prochain -.

Bien que certaines installations de la LUGA aient pris du retard, d’autres font déjà vivre la ville, à l’image des jardins sensoriels agricoles. Ces petits potagers, installés dans des bacs, sont présents le long de la Grand-Rue et s’étendent jusqu’à l’école Sainte-Anne.

«Ce sont des plantes senteurs, où pour chaque bac, on retrouve l’un des cinq sens (goût, odorat, toucher, ouïe, vue), chaque caisson a une utilité», détaille poétiquement Daniel Goergen. Pour des compléments d’information, des panneaux explicatifs avec un QR code sont accessibles en début de parcours.

Ces réalisations ont été imaginées par la classe de fin d’études du LTA et son Service Technique, puis construits par la ville d’Ettelbruck. Prévus pour durer six mois, il est envisagé que les bacs soient déplacés après ce délai. L’équipe LUGA espère ainsi que la ville et le lycée pourront les conserver.

Découvrir les champs
luxembourgeois

Direction maintenant le sud du parcours! Après un saut par le Daïchwisen et la traversée d’un pont mobile, plusieurs projets agricoles d’ampleur s’offrent à nous. «Le but est de représenter l’agriculture locale en se focalisant sur l’alimentation locale», précise Danielle Goergen, tout en se dirigeant vers l’installation «Démonstration de cultures agricoles».

«Dans la parcelle en collaboration avec l’ASTA, le Service Technique du lycée a notamment aidé à préparer le terrain dont celui comportant différents types de maïs, et la classe de fin d’étude du lycée a mis en place les panneaux explicatifs », décrit la chargée de projet. Dans une seconde parcelle, l’établissement s’est associé à Ourdaller, pour planter de la moutarde, du lin et du sarrasin, dont une partie est aux couleurs du drapeau du Luxembourg.

Anne Dirkse, cheffe de projet au LTA, revient sur les raisons d’un tel projet. «Le LTA est réputé pour ses champs d’essais de variétés de plantes. Donc l’idée est de montrer au public ce que comportent les champs au Luxembourg.» La démonstration de cultures agricoles a donc demandé beaucoup d’investissements, un long travail des élèves aux côtés de leurs professeurs. Le terrain a ainsi été préparé en amont par l’ASTA.

Parmi ces cultures, on retrouve également de nombreuses variétés de menthe, d’herbes de cuisine, des légumineuses de l’IBLA, comme des lentilles et des pois chiches ou encore différents types de graminées de l’ASTA. Danielle Goergen insiste bien sur l’aspect «démonstration» de la démarche. «Devant les plantations, le public peut venir lire les panneaux explicatifs, où il est indiqué comment utiliser ces récoltes, des informations sur le type de grains et sa provenance.» Il faudra toutefois patienter quelques mois pour apercevoir des terres bien plus fleuries!

Abeille, vache
et épi en bonus

Un peu plus loin, une dernière installation d’envergure se développe : le labyrinthe de maïs. Ce champ, initié par le groupement local Landjugend Zenter (LLJ Zenter), sera exceptionnellement aménagé pour la LUGA cette année. Il permettra aux visiteurs de s’aventurer dans une surface de la taille de deux terrains de football. Vu du ciel, les couloirs tracés du labyrinthe représenteront les contours du Grand-Duché avec une abeille dans la partie nord, une tête de vache et un épi de blé pour l’est et le sud.

Selon Anne Dirkse, les installations agricoles, en particulier celles du LTA, ont une mission d’éducation et de sensibilisation. «Pour le lycée d’abord, c’est une vitrine que l’on expose au public. Mais c’est aussi montrer notre agriculture, les terres cultivées que l’on peut trouver au Luxembourg et qui ont tendance à diminuer au fil des années.»