Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Avec cinq buts et deux passes décisives, l’attaquant français Valentin Fuss a flambé lors du festival offensif de Pétange à Hostert (1-8), dimanche lors de la 29e journée de BGL Ligue. Une prestation folle créditée d’un 10/10 dans nos colonnes.
Dimanche, le speaker du stade Jos-Becker n’a pas su retenir quelques ricanements au moment d’annoncer l’identité du septième buteur pétangeois à Hostert (1-8, 29e journée) : «Valentin Fuss», encore lui. À cet instant, l’attaquant français venait d’inscrire son cinquième but personnel face à une défense hostertoise dépassée. «Il va très vite, et allie son explosivité avec des appels tranchants, s’enthousiasme son coéquipier et ami dans la vie, Valentin Steinmetz. En plus, il est adroit devant le but. Dans le vestiaire, on était impressionné, parce que la performance est rare, mais pas non plus surpris par ces qualités.»
L’avant-centre a su profiter des errements défensifs pour se montrer chirurgical et inscrire des buts d’attaquant, lui qu’on a souvent vu jouer ailier ou milieu offensif depuis son arrivée à Pétange à l’été 2023. Sur sa première réalisation, le joueur formé à Strasbourg a sanctionné un ballon relâché par Chiotti pour ouvrir le score (0-1, 25e). Quatre minutes plus tard, il a récidivé en coupant un centre dangereux de Hermandung (0-2, 29e), et s’offrir un doublé qui a bien lancé bien l’après-midi des visiteurs.
«Il n’a pas toujours été utilisé au centre de l’attaque. Pour moi, il a été confronté à l’idée reçue sur les buteurs concernant la taille (1,75 m), qui n’ont pour moi pas de valeurs quand on voit les qualités du joueur. De mon point de vue, c’est son poste», juge Steinmetz, qui a assisté du banc à cette première période que Fuss aurait pu boucler avec trois buts au compteur, s’il avait remporté son duel avec Chiotti après avoir bénéficié même d’une passe en retrait mal ajustée de Macquart. Son seul échec de l’après-midi.
La défense de Hostert prise de vitesse
Hostert a certes réagi en première période, et réduit l’écart avant le retour aux vestiaires via Diogo Fernandes, auteur d’une frappe sublime (1-2, 45+2). Mais il en fallait plus pour calmer les ardeurs de Valentin Fuss, qui n’a mis que trois grosses minutes après la pause pour reprendre un ballon repoussé par Chiotti et refaire le break en faveur du Titus (1-3, 49e). Avant, dans la foulée, de délivrer sa première passe décisive du jour pour son capitaine Kamavuaka (1-4, 55e).
«J’ai beaucoup de satisfaction personnelle. Ça me fait du bien, je n’ai pas forcément eu la réussite avec moi lors des derniers matches», souriait le cauchemar de l’USH sur cette 29e journée. D’une superbe ouverture de 30 mètres, son camarade de jeu Valentin Steinmetz l’a ensuite lancé vers son quatrième but de l’après-midi (1-5, 68e). Et que dire du dernier où, de la ligne médiane, il s’offre un rush de quarante mètres sur le côté gauche pour faire trembler le petit filet de Chiotti, devant une défense de Hostert médusée (1-7, 79e).
Pour moi, il a été confronté à l’idée reçue sur les buteurs concernant la taille
«Il avait connu cela à Mondorf (1-4, le 5 novembre 2023) la saison dernière, se souvient Steinmetz. Il manquait de réussite et il avait planté trois buts (ses trois premiers en BGL Ligue, plus une passe décisive). Il est capable de nous sortir cela.» Altruiste, le n° 19 pétangeois a achevé son show et celui du Titus par une seconde offrande (sa 4e de la saison) pour son habituel compère de l’attaque, Florik Shala, après un nouveau débordement, côté droit cette fois-ci.
«Il y avait beaucoup de proches qui étaient dans les tribunes aujourd’hui. Je l’ai forcément un peu fait pour eux», confiait au coup de sifflet le final Valentin Fuss qui porte son total de réalisations en championnat à 13 (plus une en Coupe), lui qui avait marqué 7 fois en 2023/2024. C’est encore loin des sommets du classement des buteurs, dominé par le Brésilien Matheus (Strassen) et ses 23 pions, mais c’est suffisant pour en intégrer le top 10 (à la 9e place). Et pour s’adjuger un 10/10 dans nos colonnes aussi rare que ce quintuplé.
Un quintuplé, 13 ans après «Ibra»
Évidemment, un quintuplé est une chose peu commune dans une saison de BGL ligue. Ces dernières saisons, les gâchettes hesperangeoises Dominik Stolz et Rayan Philippe avaient tous deux inscrit des quadruplés, respectivement à Mondorf (0-4, avril 2023) et Rosport (0-4, mars 2022) pour l’Allemand, et à Käerjeng (0-6) pour Philippe, dernier joueur de BGL Ligue en date à réaliser pareille performance, le 23 avril 2023. En 2021, le Belge Jordy Soladio avait aussi réalisé cette prouesse avec Rosport, contre Wiltz (5-1).
Mais pour retrouver trace d’un quintuplé dans l’élite, il faut revenir 13 ans en arrière, au 22 avril 2012, date à laquelle le Bosnien Sanel Ibrahimovic avait flambé avec le RM Hamm Benfica. Ce jour-là, l’homonyme du grand Zlatan avait martyrisé Rumelange, 9-1, condamnant l’USR à redescendre en PH. Avant lui, la dernière «manita» avait été l’œuvre du Dudelangeois Tomasz Gruszczynski. C’était en novembre 2010, lors de la plus grosse victoire de l’histoire du championnat (15-0), face au Wiltz d’un certain… Sanel Ibrahimovic.
