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L’UE souffle un peu

Les pro-Européens peuvent souffler après les trois scrutins qui ont eu lieu, dimanche, à travers le Vieux Continent. En Roumanie, le maire de Bucarest, Nicusor Dan (53,6 %), est finalement parvenu à inverser la vapeur pour remporter l’élection présidentielle contre le candidat nationaliste George Simion (46,4 %), donné largement favori après être sorti gagnant des urnes au premier tour. Le maire pro-UE de Varsovie, Rafal Trzaskowski (31,36 %), a remporté de justesse le premier tour de l’élection présidentielle polonaise contre son adversaire nationaliste Karol Nawrocki (29,54 %). Au Portugal, la droite modérée a réussi à résister à l’extrême droite.

En y regardant de plus près, les choses s’avèrent cependant moins positives. Le futur président roumain Nicusor Dan devra ainsi «œuvrer à la réconciliation dans une société profondément polarisée, en colère, où le compromis et le dialogue semblent suspendus», affirme Sorina Soare, politologue à l’université de Florence. En Pologne, l’avance de Rafal Trzaskowski est inférieure à 2 points de pourcentage. S’y ajoute un autre facteur qui risque de faire basculer le résultat au deuxième tour : l’ensemble des candidats de droite comptabilisent 54 % des voix, contre 40,6 % pour la coalition proeuropéenne. Il est à espérer que les électeurs polonais se mobilisent autant lors du second tour que l’ont fait les citoyens roumains pour exprimer leur soutien à l’Union européenne.

Le défi de l’ancien, et probable futur, Premier ministre portugais Luis Montenegro sera d’enfin ramener de la stabilité politique, après trois élections législatives en trois ans. Malgré un meilleur score (32,7 % contre 28,8 % en 2024), son parti reste, avec 89 députés, loin d’une majorité absolue au Parlement (116 élus). Le parti d’extrême droite Chega signe un résultat record (22,6 %). Les socialistes sortent affaiblis du scrutin avec une chute à 23,4 % de soutiens. La droite modérée serait-elle tentée de briser le cordon sanitaire en s’alliant à Chega? Un tel scénario serait ni dans l’intérêt du Portugal, ni dans celui de l’Europe. Un probable nouveau gouvernement minoritaire devra donc, par la force des choses, se montrer suffisamment ouvert envers les socialistes pour éviter une nouvelle crise politique.

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