Pour améliorer le système d’alerte en cas d’intempéries et d’inondations, trois mesures ont été annoncées par le gouvernement.
Depuis les inondations de juillet 2021 et les ratés du système d’alerte national, le gouvernement planche sur des mesures pour protéger plus efficacement la population des risques climatiques.
Trois de ces améliorations ont été présentées ce lundi par le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, et le Haut-Commissariat à la protection nationale (HCPN).
Création de «RESC-LU»
Parmi les nouveautés, le ministre a évoqué la création d’une réserve de capacités spécifiques au sein du CGDIS. Nommé «RESC-LU», ce projet est encore en cours de développement. «L’idée n’est pas d’avoir une nouvelle entité, mais de faire contribuer celles déjà existantes, comme le centre de soutien logistique», a expliqué Paul Schroeder, le directeur du CGDIS.
Inspirée du modèle allemand, «RESC-LU», cette approche permettrait de mobiliser des personnes au niveau local, régional et national. Les profils des intervenants seront variés. Il pourra s’agir de pompiers qui ne souhaitent plus participer aux interventions contre les incendies, mais pas seulement.
«Nous souhaitons recruter des techniciens, des électriciens, des menuisiers, et d’autres professions, afin d’élargir le spectre des compétences disponibles», a détaillé Paul Schroeder.
Cette unité possédera aussi du matériel spécifique, comme des pompes à haute capacité, des machines de remplissage de sacs de sable ou encore des barrières anti-inondation. Un matériel, a précisé Paul Schroeder, qui sera compatible avec les exigences européennes pour une éventuelle intervention à l’étranger.
Un nouveau plan
Autre outil désormais en place, le «Plan gouvernemental de gestion de crise en cas d’intempéries et d’inondations», approuvé le 24 janvier dernier. Censé «simplifier les procédures, renforcer la coordination entre les acteurs et assurer une réponse plus efficace», il définit de manière précise «les organes de gestion de crise, les procédures d’alerte, les mécanismes d’informations au public et les conseils de comportement», explique le gouvernement.
Ainsi, en cas d’alerte météo orange, rouge ou violette, le HCPN convoque les administrations concernées pour suivre l’évolution de la situation et décider s’il y a lieu de communiquer. Si la situation l’exige, la cellule d’évaluation des risques avertit à son tour le haut-commissaire, qui informe le Premier ministre, lequel décide alors si une cellule de crise doit être activée.
Celle-ci coordonne et veille à ce que tout soit correctement exécuté sur le terrain. En plus de cette cellule de crise, la cellule de communication est aussi convoquée ainsi que les postes de commandements opérationnels commun et avancé.
Ce n’est pas un peu lourd, tout ça, administrativement, dans ce type de situation où il faut se montrer réactif? «Forcément, il y a beaucoup d’entités parce qu’en cas de crise, chaque administration peut avoir un rôle à jouer», sourit Paul Schroeder.
Lors d’une crise comme des intempéries, «les acteurs classiques qui sont MeteoLux, l’administration de la Gestion de l’eau, le CGDIS, les Ponts et Chaussées, la police, surtout pour la régulation de la circulation, et les communes aussi, bien sûr, ont un rôle à jouer. D’où l’importance de la coordination.»
Des alertes tous azimuts
Encore faut-il que la population puisse être avertie du danger qu’elle court. L’État peut aujourd’hui diffuser des alertes par plusieurs canaux, a encore expliqué Léon Gloden. Du plus traditionnel – comme le retentissement des 350 sirènes que compte le pays ou des alertes diffusées par les médias – jusqu’au plus moderne.
Et de citer l’envoi d’un message pour les détenteurs de l’application LU-Alert, mais aussi l’envoi de SMS géocalisés (autrement dit pour les téléphones qui se trouvent dans la zone visée) ou des messages par diffusion cellulaire (cell broadcast) pour tous les détenteurs de smartphone.
D’aucuns ont encore en mémoire les sonneries intempestives de leur montre connectée ou smartphone en octobre 2024. Car pour vérifier que ces systèmes sont efficients, le gouvernement procède à des tests réguliers.
Prochainement, pour compléter cette couverture, il est prévu que des panneaux informatifs soient installés dans les gares, par exemple, pour relayer ces alertes, mais aussi d’installer des sirènes supplémentaires.
Ce que la population pense de LU-Alert
Un sondage a été mené auprès de 3 518 personnes pour connaître leur ressenti vis-à-vis du système d’alerte, entre le 24 octobre et le 12 novembre 2024. D’abord, 85 % des personnes interrogées ont dit faire confiance au système LU-Alert.
Le sondage montre aussi que lors des tests d’octobre, il y a eu quelques problèmes initiaux, comme des SMS d’alerte trop lents. Mais un second test dans la même semaine a été beaucoup plus rapide.
Autre point marquant : 78 % des personnes ont reçu l’alerte par cell broadcast, un chiffre bien supérieur aux 50 % obtenus en Allemagne lors de leur premier test, confie Christine Bastian, chargée d’études au ministère des Affaires intérieures.
Une alerte qui a effrayé 36 % des répondants, tandis que 33 % ont déclaré avoir été immédiatement attentifs. Un nouveau test aura lieu le 6 octobre.