Foi de chroniqueuse judiciaire adepte de la flânerie de grands chemins, la Sécurité routière a encore une raison d’être et de beaux jours devant elle. L’association des compagnies d’assurances et de réassurances (ACA), son principal contributeur, a décidé de lui couper les vivres au motif que sa mission était accomplie. Un coup dur supplémentaire alors que l’Association d’assurance accident (AAA) venait de mettre un terme à son financement pour des raisons indépendantes de sa volonté. La Sécurité routière peut heureusement compter sur le soutien du ministère de la Mobilité qui a lancé son Plan national «Sécurité routière 2024-2028». Ce troisième plan d’action est axé, entre autres, sur la prévention et la sensibilisation. Deux compétences maîtrisées avec expertise par l’association. Il suffit de lire les statistiques et d’assister aux audiences des tribunaux consacrées aux délits routiers pour se convaincre qu’il reste du pain sur la planche en matière de sécurité routière. Certes, selon les statistiques du ministère précité, le nombre des accidents mortels a enregistré un recul de 42 % ces dix dernières années. À l’inverse, celui des victimes grièvement blessées continue d’augmenter et a enregistré un plus de 35 % en 2023.

Vitesse, alcool, téléphone, fatigue, manquements au code de la route, arbre au milieu du chemin… les causes des accidents sont à la fois nombreuses et souvent toujours les mêmes. Presque toujours humaines. On a beau savoir qu’il vaut mieux être prudent et qu’il vaut mieux tenir à la vie plutôt qu’à son terrible engin, le moment venu, on est saisi d’amnésie ou du fameux effet «cela ne m’arrivera pas à moi». Et c’est l’accident! Un accident de parcours irréversible, parfois terrible. Le policier ne fait plus peur. Les peines non plus. Certains automobilistes – pas la majorité – n’hésitent pas à récidiver selon le principe du «pas vu, pas pris». Ça passe ou ça casse. Pour ces têtes brûlées, les têtes en l’air et les victimes, le travail de la Sécurité routière est primordial, sinon vital.