Comme il l’avait fait en championnat, le FC Metz a forcé la décision dans le temps additionnel, ce samedi face à Dunkerque (1-0). Grâce à un but chanceux, il verra les barrages la semaine prochaine et peut donc continuer à rêver d’une remontée en Ligue 1.

Des célébrations qui s’étirent de longues minutes dans un stade aux anges. Un Alexandre Oukidja euphorique, qui amène sur la pelouse un fumigène chipé en tribune Ouest. Des accolades, des émotions… Le FC Metz n’a pas encore arraché son billet pour la Ligue 1 ce samedi. Tout juste a-t-il gagné le droit de disputer les barrages contre le 16e de Ligue 1. Mais le scénario vécu face à Dunkerque, en play-off 2, lui a donné le droit de savourer cette première étape validée au bout du suspense.

La soirée semblait prendre une vilaine tournure, celle d’une irrespirable séance de tirs au but, quand le temps s’est arrêté l’espace de quelques secondes. On jouait la 94e minute lorsque le ballon dévié malencontreusement par le Dunkerquois Yacine Bammou, après un dégagement de son propre coéquipier Geoffrey Kondo, s’élevait dans le ciel de Saint-Symphorien avant de retomber dans les filets du gardien, Ewen Jaouen (90e+4).

Les initiatives étaient messines

Ce but, « venu de nulle part », comme l’a admis Stéphane Le Mignan après la rencontre, a prolongé le rêve du FC Metz, celui de retrouver la Ligue 1 à l’issue de cette saison 2024-2025. Une juste récompense pour une équipe qui prouve, semaine après semaine, qu’elle ne renonce jamais. Et qui, il faut bien l’avouer, a montré plus d’initiatives dans le jeu que des Dunkerquois probablement émoussés après leur succès remporté sur Guingamp trois jours plus tôt (1-0).

Leur jeu collectif flamboyant, vanté par l’entraîneur messin au cours de la semaine, a plutôt laissé place, à Saint-Symphorien, à un bloc très compact que les Lorrains n’ont que trop rarement réussi à contourner, malgré toute leur bonne volonté. Il y a bien eu quelques situations, des tentatives de loin, des centres devant le but qui n’ont pas trouvé preneur, mais les Grenats se sont le plus souvent cassé les dents sur ce mur nordiste.

Dunkerque à dix

Et cette partie d’échecs grandeur nature ne s’est pas simplifiée lorsqu’Opa Sangante a vu rouge – grâce à l’assistance vidéo – pour une faute de main alors que Cheikh Sabaly filait au but (58e). Au contraire : Dunkerque, qui s’était montré dangereux par Ugo Raghouber (22e) et Gessime Yassine (54e) notamment, s’est alors recroquevillé un peu plus devant sa surface, avec un double-rideau que n’auraient pas renié les adeptes du Catenaccio. La solution ne pouvait venir que d’un coup de billard, d’un coup de chance sans doute, qu’a su provoquer Kévin Van den Kerkhof, entré en jeu quelques instants plus tôt.

Auteur de ce coaching gagnant, Stéphane Le Mignan a vu tous ses choix couronnés de succès ce samedi. Celui de faire entrer l’international algérien en lui annonçant que la lumière viendrait de l’un de ses centres. Celui de titulariser le jeune Alpha Touré au milieu plutôt que l’expérimenté Benjamin Stambouli – une option tactique très osée mais payante. Celui, enfin, d’aligner Pape Sy dans les buts après le forfait d’Arnaud Bodart, dont la saison est terminée. Le gardien sénégalais, préféré à Alexandre Oukidja, a été décisif sur plusieurs interventions et a réussi à garder sa cage inviolée. Le FC Metz – qui récupérait enfin Sadibou Sané pour ce play-off 2 – n’avait plus réalisé pareille performance depuis le 15 février ! Juste avant les barrages, la semaine prochaine, ce renouveau défensif ne pouvait pas mieux tomber.

Angelo Salemi
(Le Républicain Lorrain)