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[Eurovision] Qui sont les demi-finalistes de ce jeudi soir?


Avec Serving, la chanteuse maltaise Miriana Conte porte un titre franchement contagieux, qu’elle défendra ce soir en demi-finale.

Ce soir, la deuxième demi-finale de l’Eurovision verra défiler seize artistes et autant de nationalités différentes. Dont la Luxembourgeoise Laura Thorn, mais aussi quelques favoris de l’épreuve. Petit tour d’horizon des candidats.

Go-Jo – Milkshake Man (Australie)

Avec sa coupe «glam», sa moustache bien taillée et son marcel à paillettes, Go-Jo apparaît comme un cousin éloigné du DJ-performeur Marc Rebillet – comme ce dernier, d’ailleurs, Go-Jo est né d’un père français et possède la double nationalité –, voire même du chanteur Günther, qui avait parodié l’eurodance au milieu des années 2000.

Mais l’Australien, de son vrai nom Marty Zambotto, fait moins dans l’expérimental et la franche comédie que dans une electropop débridée aux paroles goguenardes, qui emprunte, de façon plus ou moins dissimulée, à Scissor Sisters ou Elton John. Son Milkshake Man, taillé sur mesure pour l’Eurovision, n’a besoin que de simples ingrédients, mais c’est un délice.

Dobrodošli – Nina Žižić (Monténégro)

Depuis une vingtaine d’années, d’abord au sein d’un groupe pop-rock, puis en solo, Nina Žižić s’est imposée comme une artiste à succès au Monténégro. À 40 ans, l’artiste opère son retour sur la scène de l’Eurovision, douze ans après être apparue aux côtés du groupe de rap Who See – leur chanson, Igranka, ne s’était pas qualifiée pour la finale en 2013, mais est devenue avec le temps un titre culte pour les fans de l’évènement.

Dobrodošli, avec ses arrangements amples et soyeux qui lui donnent un faux air de thème de James Bond, fait la part belle à la puissance et à la précision de la voix de l’artiste. Autant dire que le Monténégro compte sur Nina Žižić pour offrir à son pays – absent du concours depuis 2022, et qui ne compte que deux participations en finale depuis son adhésion au concours en 2007 – un retour remarqué.

Emmy – Laika Party (Irlande)

En 1957, l’URSS envoie le premier être vivant en orbite autour de la Terre : la chienne Laïka, qui meurt quelques heures après le lancement de l’engin spatial Spoutnik 2. Emmy préfère se la figurer bien vivante, en pleine teuf depuis 70 ans dans le vide intersidéral, sur un rythme effréné dans la plus pure veine eurodance.

L’Irlande, pays le plus titré de l’histoire de l’Eurovision (7 victoires, ex aequo avec la Suède), a donc donc misé cette année sur cette Norvégienne de 24 ans, inconnue et éliminée du processus de sélection à l’évènement dans son pays, et il faut dire que les deux se sont bien trouvés. Reste à savoir si, sur la scène de la St. Jakobshalle, la performance sera à la hauteur.

Tautumeitas – Bur Man Laimi (Lettonie)

Qu’on définisse leur musique comme «folk-world» ou «ethnopop», les six chanteuses et instrumentalistes qui forment le groupe Tautumeitas semblent plutôt s’en remettre à des esprits supérieurs. Fans de Björk comme de Stromae, elles rendent hommage aux airs traditionnels lettons en les mariant à des «beats» hip-hop ou aux rythmiques électroniques.

Le nom de leur groupe, en letton, renvoie à la beauté, à la fierté et au pouvoir féminins : c’est assurément sous ces auspices que ces six fées, fortes d’une mise en scène immersive déjà testée sur des scènes prestigieuses (dont Glastonbury), chercheront à obtenir une place en finale.

PARG – Survivor (Arménie)

Dans la lignée de Twenty-One Pilots et Imagine Dragons, PARG livre sa version d’un phénomène récurrent à l’Eurovision, et très présent cette année : le mélange de mélodies traditionnelles et d’electropop moderne.

Chez lui, cependant, l’association fait un peu datée, et ses paroles, pourtant pas mystérieuses, ne sonnent pas moins étranges. Le côté hymne pourrait être bénéfique à la chanson mais, au vu de la concurrence, PARG pourrait bien ne pas survivre à ces demi-finales.

JJ – Wasted Love (Autriche)

L’ultrafavori de cette demi-finale est aussi au coude-à-coude avec le trio comique KAJ et leur hymne au sauna, Bara Bada Bastu, en tête du classement final prévisionnel.

Deux salles, deux ambiances : JJ, lui, mise sur ses époustouflantes prouesses vocales et un univers singulier, avec cette ballade mélangeant le chant lyrique et la techno. Un ovni pop qui évoque autant l’icône baroque Klaus Nomi que le Suisse Nemo, vainqueur de la dernière édition du concours. Donc, un sérieux prétendant à Bâle.

Klavdia – Asteromáta (Grèce)

Longue robe noire, cheveux tirés en arrière, lunettes à monture épaisse, la Grecque Klavdia assume le minimalisme formel de sa performance, qu’elle délivrera perchée sur un rocher devant une projection vidéo. Si l’air est très beau et l’exécution irréprochable, la mise en scène, elle, gagnerait sans doute à être moins statique.

Un pari d’autant plus osé que les deux dernières balades traditionnelles envoyées par le pays à l’Eurovision et chantées en grec (Utopian Land, d’Argo, en 2016, et Oniro Mou, de Yiánna Terzi, en 2018), ne sont pas arrivées jusqu’en finale. Klavdia conjurera-t-elle le sort ou donnera-t-elle raison au dicton «jamais deux sans trois»?

Katarsis – Tavo Akys (Lituanie)

Cette 69e édition de l’ESC manque cruellement de guitares et de mélodies rock. Le groupe lituanien Katarsis y remédie, se portant ainsi volontaire pour «une expérience», selon les mots du chanteur.

Soit Tavo Akys, un curieux hymne rock installant une atmosphère sombre pour gagner en puissance, jusqu’à un final libérateur. La proposition est assez unique cette année, si bien que l’on serait curieux de voir son parcours se poursuivre en finale.

Miriana Conte – Serving (Malte)

Pour Miriana Conte, qui a participé aux présélections nationales à cinq reprises depuis ses 16 ans (!), l’Eurovision est un rêve qui devient réalité. Avec Serving, qui évoque tout à la fois Nicki Minaj, Beyoncé et les collaborations David Guetta-Sia, la Maltaise porte un titre excessif, ultraséduisant et franchement contagieux.

Un joyeux chaos organisé qui entend mettre tout le monde d’accord, bien loin des ballades et bonbons pop qui ont fait la réputation du pays insulaire au sein du concours. Ce qui pourrait paradoxalement lui coûter cher…

Mariam Shengelia – Freedom (Géorgie)

Amateurs, spécialistes, candidats, tous s’accordent à dire que la Géorgie est l’un des pays qui prend le plus de risques à l’ESC, explorant toutes les possibilités qu’offre l’héritage musical du pays. Rarement arrivées en finale, les chansons qui ont représenté la Géorgie ont toutefois toujours trouvé leurs fans.

On ne pourra sans doute pas en dire autant de Mariam Shengelia, dont le morceau, trop fouillis et désarticulé, peine à convaincre – et ce, même si l’artiste donne une performance immense.

Sissal – Hallucination (Danemark)

Dans le champ de l’electro nordique qui porte l’héritage de l’eurodance tout en donnant la possibilité à l’artiste de démontrer ses hautes qualités vocales, Sissal n’a rien d’une Hallucination. La Danoise, native des îles Féroé, incite chacun à se revendiquer unique et à briser les codes, tout en restant cantonnée aux siens.

La chanson, un brin répétitive, fonctionne malgré tout très bien, mais sur scène, sa performance solo risque de faire un peu vide.

ADONXS – Kiss Kiss Goodbye (République tchèque)

Avec notamment Miriana Conte et Go-Jo, le candidat tchèque est l’un des outsiders qu’il faudra garder à l’œil dans cette demi-finale. Au contraire de ses deux collègues cités ci-dessus, lui opte pour la sobriété, avec une ballade qui rappelle l’une des icônes de l’ESC ces dernières années, le Néerlandais Duncan Lawrence.

Mais ADONXS ne mise pas tout sur son impressionnante voix, comme le prouve un «break» de danse au milieu de la chanson, qui dédramatise le côté grandiose du titre.

Yuval Raphael – New Day Will Rise (Israël)

Autre favorite de l’épreuve, la candidate israélienne livre une ode aux survivants, chantée en trois langues (hébreu, anglais et français) et tout en puissance. La performance minimaliste, qui repose essentiellement sur le timbre de l’artiste, impressionne malgré tout, mais n’enlève en rien la sensation d’avoir entendu le morceau mille fois.

Ce qui ne l’empêchera pas, si elle est qualifiée, d’arriver en finale en comptant parmi les favoris.

Princ – Mila (Serbie)

Surnommé le «miracle vocal de Vranje» – la ville dont il est originaire –, le candidat serbe a une revanche à prendre : en 2023, il avait perdu de peu le concours national et, donc, l’opportunité de représenter son pays à l’Eurovision.

Mila, sa chanson d’un amour perdu, semble cependant un peu légère face aux concurrents de choix qui défileront en demi-finale. Ce qui ne lui fermera peut-être pas la porte de la dernière étape du concours : après tout, à l’Eurovision, on dit rarement non à une ballade des Balkans.

Erika Vikman – Ich Komme (Finlande)

Une demi-finale qui démarre sur les chapeaux de roues avec Go-Jo et son Milkshake Man ne peut que conclure en arsouille sur l’autoroute du sexy-kitsch. C’est en tout cas ainsi qu’Erika Vikman compte clôturer cette dernière phase éliminatoire avant le grand soir, puisque Ich Komme («Je viens», mais, en fait, «Je jouis») est la chanson la plus explicite, et sa performance la plus osée, du concours.

Même après que la Finlandaise a accepté de se plier à la demande des organisateurs de «cacher ses fesses», à l’origine laissées nues dans son costume de cuir. De quoi bien faire monter la température avant la finale.