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État de la Nation : la CGFP s’insurge, Trump applaudit Frieden


(Photo : Editpress)

Ce mercredi, en réaction au discours sur de l’état de la Nation du Premier ministre, Luc Frieden, les critiques positives et négatives ont afflué.

Les jeunes sont inquiets

Le Jugendrot, le conseil réunissant les associations de jeunes, se réjouit que deux de ses propositions aient été retenues pour réformer les pensions. À commencer par le maintien des années d’études dans le calcul de départ à la retraite. L’augmentation de l’âge effectif de départ à la retraite sans modifier l’âge légal de 65 ans est aussi salué.

«Cependant, nous devons exprimer nos profondes préoccupations quant à la proposition d’une augmentation progressive du nombre de mois d’assurance requis pour le départ à la retraite. Cette mesure pénaliserait de manière disproportionnée (…) les jeunes, qui ne sont pourtant pas responsables de l’insoutenabilité actuelle du système (…)», fustige un communiqué.

La proposition de recourir aux recettes issues de la taxe carbone pour compenser le déficit structurel du régime des pensions inquiète aussi le Jugendrot.

«Nous appelons le gouvernement à présenter une réforme (…) qui garantisse un financement durable à long terme et assure une répartition équitable de l’effort entre les générations», conclut le communiqué.

L’agriculture sur ses gardes

Dans un communiqué, la Centrale Paysanne «reconnaît que la situation géopolitique actuelle nécessite plus que jamais de miser sur des partenariats forts dans tous les domaines, y compris le commerce». Le syndicat regrette toutefois que «les préoccupations légitimes de l’agriculture luxembourgeoise vis-à-vis de l’accord dit Mercosur n’aient pas été prises en compte dans le discours».

Si elle salue le fait que le Premier ministre a souligné l’importance de la production alimentaire nationale, la Centrale Paysanne déplore que le secteur agricole ne soit pas «perçu comme un partenaire d’égal à égal». L’accord de libre-échange conclu entre l’UE et des pays de l’Amérique du Sud contiendrait toujours des «inconnues». «Le secteur agricole (…) a le droit de connaître les conséquences à moyen et long termes de l’accord». Le syndicat s’attend à des informations concrètes sur les mesures de soutien possibles pour l’industrie nationale de la viande, qui pourrait être lésée par le Mercosur.

La Baueren-Allianz souligne que le libre-échange ne doit pas se faire au détriment de l’agriculture.

Greenpeace vent debout

L’annonce du feu vert accordé par le Luxembourg à l’accord Mercosur n’inquiète pas seulement le secteur agricole. Greenpeace Luxembourg fustige aussi le support du Premier ministre pour cet accord de libre-échange qui «ne bénéficiera qu’aux grandes entreprises, au détriment de la protection de l’environnement, du climat, des consommateurs et consommatrices, ainsi qu’au monde paysan».

L’ONG ne partage pas l’avis de Luc Frieden, qui affirme que «la version finale offre davantage de garanties que notre marché ne sera pas inondé et que nos normes sanitaires et environnementales en matière de santé et d’environnement ne seront pas compromises. Pour Greenpeace, l’accord est «toujours aussi néfaste pour la nature, le climat et les droits humains».

«L’accord incitera à importer davantage de produits agricoles européens d’Amérique du Sud, produits selon des normes différentes et à des coûts de production inférieurs, soit une concurrence déloyale pour les (…) exploitations européennes», estime l’ONG, avant de lancer un appel au gouvernement : «Le Luxembourg doit clairement rejeter cet accord toxique».

Le Mouvéco se dit irrité

Le Mouvement écologique (Mouvéco) estime que la déclaration du Premier ministre est «décevante, et même inquiétante d’un point de vue du développement durable».

L’ONG ne cache pas que Luc Frieden a certainement évoqué des mesures positives, avec en tête les simplifications administratives pour accélérer la construction d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.

Mais, plus globalement, le Mouvéco estime que le Premier ministre ne reconnaît toujours pas l’urgence d’agir davantage pour la protection de l’environnement. «Les termes « politique environnementale« , « développement durable« , « protection des ressources naturelles«  et « biodiversité«  n’ont pas été mentionnés une seule fois. Ils semblent être des mots étrangers», déplore un communiqué.

L’ONG juge aussi «inacceptable» le choix d’user des fonds générés par la taxe carbone pour financer une partie de la réforme des retraites.

La critique est en outre grande par rapport au feu vert accordé à l’accord de libre-échange UE-Mercosur. La décision «lapidaire» provoque de l’«irritation» auprès du Mouvement écologique.

L’OTAN et Trump applaudissent

Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN, n’a pas tardé à saluer l’annonce affirmant que le gouvernement compte encore atteindre cette année l’objectif d’investir au moins 2 % de son Revenu national brut (RNB) dans la défense. «Bonnes nouvelles du Luxembourg! J’ai discuté avec le Premier ministre Luc Frieden de son projet (…) Une initiative cruciale à l’approche du sommet de l’OTAN à La Haye! Nous devons tous investir davantage dans notre sécurité commune», souligne-t-il.

Dans un bref message, publié sur les réseaux sociaux, l’ambassade des États-Unis au Luxembourg «salue» également l’initiative d’augmenter dès cette année l’effort de défense à 2 % du RNB. Cet investissement supplémentaire ne serait toutefois qu’un «bon début». L’ambassade rappelle, en effet, que le président Donald Trump réclame à ses alliés de l’OTAN de consacrer 5 % de leur PIB à la défense. «Les États-Unis attachent de la valeur à de forts alliés compétents qui assument la responsabilité pour leur sécurité et qui sont prêts à affronter des défis complexes», souligne encore ce message.

La CGFP s’insurge à son tour

L’OGBL et le LCGB ont, dès mardi soir, lourdement fustigé les annonces du Premier ministre en ce qui concerne la réforme des pensions. Hier, la CGFP s’est jointe aux sévères critiques formulées par ses homologues du secteur privé.

Le syndicat de la fonction publique estime que «le gouvernement montre enfin son vrai visage». Pendant de longs mois, un «semblant de débat» aurait été mené, alors que les plans concrets pour une réforme du système étaient déjà prêts. «La coalition CSV-DP révèle qu’elle s’engage à des détériorations de l’assurance-pension, sans vraiment tenir compte d’autres options, comme la recherche de nouvelles sources de financement», s’insurge la CGFP.

Le fait qu’il faudra travailler à l’avenir plus longtemps avant de pouvoir partie à la retraite est plus particulièrement critiqué par la CGFP. «Même si les détails font encore défaut, les plus jeunes générations seront le plus lourdement impactées. Ils doivent d’ores et déjà se préparer à devoir aller travailler plus longtemps», déplore le syndicat.

Hier, le Premier ministre, Luc Frieden, a d’ailleurs confirmé que la réforme du régime de pensions du secteur privé va aussi se répercuter sur le régime de la fonction publique.

La CGFP dénonce aussi que le chef du gouvernement prise ses propres efforts pour mener un véritable dialogue social. «La réalité est malheureusement toute autre. Un vrai dialogue social ne consiste pas uniquement à être à l’écoute, mais à chercher des solutions communes», martèle le syndicat.

La fédération syndicale de la fonction communale (FGFC) remet aussi en question les plans du gouvernement pour une réforme des pensions. Aucune des propositions soumises lors de la large consultation n’aurait été reprise dans les plans. Le processus participatif est remis en question.

La FGFC s’inquiète aussi de l’impact d’une réforme sur le secteur public.

 

 

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