Le groupe luxembourgeois a dressé le bilan de son année 2024, marquée par une hausse des bénéfices, mais aussi par de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables et l’hydrogène.

Avec 193 millions d’euros de bénéfices, soit 22 millions de plus que l’année précédente, le groupe Encevo ne peut que se montrer satisfait de son année 2024. Si le chiffre d’affaires est en baisse de 26 %, passant de 5,1 milliards d’euros à 3,8 milliards en un an, l’EBITDA (le résultat réalisé avant que n’en soient soustraits les intérêts, les impôts, les dotations aux amortissements et les provisions sur immobilisations) repart à la hausse avec 471 millions d’euros contre 316 millions en 2023.

Présentés par Marco Hoffmann, président du conseil d’administration d’Enovos, la filiale du groupe chargée de l’approvisionnement en énergie, ces chiffres ont été au centre du bilan annuel dressé hier par les cadres d’Encevo au domaine du Schlassgoard. Mais le groupe est aussi revenu sur les investissements réalisés au cours de l’année dernière. 288 millions d’euros ont ainsi permis de financer un certain nombre de projets comme la modernisation des infrastructures du réseau pour 205 millions d’euros (dont 160 millions uniquement pour le Luxembourg).

Ces efforts ont permis de renforcer les réseaux électriques afin de développer de nouvelles initiatives comme Leneda, la plateforme nationale des données énergétiques. Lancée le 20 mars dernier, celle-ci offre aux consommateurs un accès plus facile à leurs données dans le but d’optimiser leur consommation.

Une baisse des prix en 2026

Face à la hausse des prix de l’électricité, à la suite de la levée partielle du bouclier tarifaire au début de l’année, les initiatives se sont multipliées pour aider les ménages et les entreprises à mieux gérer leurs factures. En 2024, l’application MyEnovos a été mise sur le marché afin de pouvoir suivre aussi bien sa consommation que sa production d’énergie et les coûts qui y sont liés. Car si la situation semble se stabiliser sur le marché de l’énergie, il semble impossible de retrouver les prix d’avant-crise. «La vue des marchés montre une légère baisse pour 2026 par rapport aux prix actuels, note tout de même Erik von Scholz, CEO d’Enovos. Mais il est très difficile d’anticiper concrètement l’évolution.» La nouvelle a tout de même de quoi rassurer les consommateurs qui sont nombreux à avoir vu leur facture d’électricité augmenter en début d’année. D’après le Statec, les prix ont bondi de 43,9 % en janvier après une baisse de 13,6 % en décembre.

Si le Premier ministre, Luc Frieden, a annoncé, lors de son discours sur l’état de la Nation, une enveloppe supplémentaire de 150 millions d’euros pour que «l’énergie reste abordable», la fin du plafonnement partiel des prix en fin d’année a de quoi inquiéter les ménages. Pour s’adapter à cette situation, Encevo a rappelé qu’Enovos a développé de nouveaux tarifs pour aider ses clients à s’adapter aux fluctuations du marché et aux besoins de chacun.

Avec 45 millions d’euros investis, les énergies renouvelables ont également été l’un des chantiers importants de 2024, notamment dans le photovoltaïque, avec le parc solaire Südeifel en Allemagne, et l’éolien, avec CondrEole en Belgique. Ces investissements ont permis une augmentation record de la capacité d’énergie renouvelable qui a atteint les 761,5 MW, soit une hausse de 40 % par rapport à 2023. Ils répondent aussi aux plans de décarbonation du groupe issus du Green Deal européen et des objectifs luxembourgeois.

Nouveau vecteur énergétique, l’hydrogène s’inscrit de la même manière dans cette stratégie. Creos Deutschland a ainsi poursuivi la mise en œuvre du projet de construction du réseau mosaHYc, tandis que Creos Luxembourg poursuit le développement d’une nouvelle infrastructure au Grand-Duché. Baptisé HY4Link, ce projet consiste en un réseau de transport d’hydrogène traversant le Grand-Duché et développé en collaboration avec les projets NaTran, en France, et Fluxys, en Belgique.

Tous ces investissements seront prolongés dans les années à venir afin de s’adapter au mieux aux évolutions du marché dans un contexte où de plus en plus de consommateurs souhaitent maîtriser leur facture de gaz et d’électricité.