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[BGL Ligue] Sanctions-monstres pour «pyrotechnie» : les clubs ont le sentiment de se faire enfumer


En quelques semaines, Strassen a écopé de 1 200 euros d’amendes cumulées pour l’usage, par ses fans, de fumigènes.

Les amendes pour «usage de matériel pyrotechnique» atteignent des montants fous, ces dernières semaines. Les clubs s’insurgent.

Echternach doit en faire des cauchemars dans le brouillard. Jeudi dernier, le tribunal fédéral a frappé : il a infligé au club de Division 1 une amende de 800 euros pour usage de matériel pyrotechnique par ses supporters (ou assimilés comme tels) en état de récidive.

Le carton jaune-rouge, c’est 5 euros. Une équipe qui ne se présente même pas pour son match? On est sur une base de 23,50 euros. L’insulte ou l’injure? On part sur un petit 30 euros. La voie de fait, elle, monte à 50 euros. La fumée aux abords du terrain, cela peut s’approcher, donc, en fin de saison… des 1 000 euros quand on est en état de «récidive». Et ça grimpe par tranche de 200 euros, match après match.

Mieux vaut donc, pour un club proche de ses sous, un tacle trop appuyé, un manque de respect avéré voire même une petite claque… qu’une ambiance trop visible et à répétition. Même ne pas se pointer à son match coûte finalement moins cher que manifester un enthousiasme un peu trop débordant.

Plus de 6 000 euros en un mois!

Manque de pot pour les nerfs des trésoriers de BGL Ligue, c’est la fin de saison et c’est en général le moment précis où les supporters partent en sucette. Derniers tours de Coupe, qualifications européennes, maintiens, barrages… le fan lambda cherche le frisson et le moyen de s’exprimer.

La nouvelle tendance, au Grand-Duché, semble être de s’éclater de manière pyrotechnique alors à Mondercange, le tiroir-caisse fait un boucan de tous les diables. En un mois, on est sur du 6 000 euros récoltés «grâce» aux feux d’artifices. Extrêmement lucrative, la fumée.

Fin avril, le Progrès a lui aussi atteint les 800 euros après son match contre le F91. L’UNA a fait 1 200 sur plusieurs rendez-vous mis bout à bout, tout comme Differdange. Rosport a émargé à 200 euros, Wiltz à 150… Or certains de ces clubs ont encore des choses à jouer, justement.

La Coupe ce soir, par exemple. Leurs présidents doivent-ils déjà se résoudre à sortir le chéquier? En tout cas, ils n’envisagent pas de démarcher leurs supporters. Ils ne sauraient d’ailleurs même pas par quel bout prendre le problème.

Michaël Schenk, à Wiltz, qui a couru pour intervenir – trop tard – dès qu’il a vu un fumigène partir deux minutes avant le coup de sifflet final de son quart de finale victorieux (3-2 a.p.) contre le Progrès, en Coupe, indiquant qu’«ils n’y arrivent déjà pas dans les grands stades d’Europe, à empêcher les fumigènes d’entrer. Comment on ferait, nous?». La fouille? Au Grand-Duché? Vous imaginez les coûts et la publicité?

«C’est aberrant et ça m’agace! Dans notre pays, le spectacle est sanctionné!», s’étrangle Fabrizio Bei, président de Differdange, qui s’attend à une grosse affluence ce soir au Parc des sports d’Oberkorn, pour la réception de Wiltz en demi-finale, et à voir débarquer plusieurs milliers de spectateurs dimanche, contre le RFCU, pour la fête du titre.

«La saison passée, on est montés à plus de 1 000 euros, nous concernant. Mais là, on rentre dans une période festive alors je ne vais sûrement pas demander à nos fans d’arrêter. C’est plutôt la FLF qui devrait se poser des questions.»

«Un enfant de 3 ans peut l’allumer»

Un peu plus loin, à Niederkorn, on veut évoquer le problème très concrètement, dès le début de saison prochaine. «Je n’ai pas envie d’empêcher les fumigènes, assène Thomas Gilgemann. On vient justement de les autoriser pour faire revenir le public, pour l’ambiance, pour remobiliser. Nous sanctionne-t-on parce que c’est dangereux? Les nouveaux modèles ne nécessitent même pas de mise à feu. Un enfant de 3 ans pourrait le faire fonctionner! Au maximum, ça pique un peu les yeux! Mais nous infliger ce genre d’amendes alors qu’on est en pleine rebudgétisation, qu’on peine à atteindre l’équilibre…»

«Oui, c’est énormément d’argent pour les petits clubs qui travaillent avec les moyens du bord», concède Michaël Schenk. Pour autant, pas question de céder à la pression financière et d’abdiquer son amour des ambiances chaudes : «Moi, les fumigènes, je trouve ça beau. Cela crée de l’émotion. Ici, on a l’impression que les tambours qu’on adore à l’étranger sont un dérangement dans nos stades, parce qu’ils font trop de bruit». Ça promet pour les demi-finales!

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