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Post Luxembourg : une année 2024 marquée par la durabilité


Après une année 2024 à la croissance modérée, les perspectives de Post pour l’année 2025 sont «compliquées».

Le groupe Post boucle 2024 avec une croissance modérée de ses résultats financiers et des investissements durables.

Après une année 2023 marquée par un résultat financier «remarquable», le groupe Post continue sur sa bonne lancée avec une année 2024 en croissance modérée. «Nous sommes ravis du résultat», se réjouit Claude Strasser, directeur général du groupe. «Les deux principaux chiffres à retenir de ce rapport annuel sont le chiffre d’affaires, en petite croissance par rapport aux années précédentes, et le bénéfice net très bon, car aidé par une situation financière favorable.»

Le chiffre d’affaires de Post atteint 978 millions d’euros, en hausse de 1 % par rapport à 2023. Le bénéfice net consolidé, de son côté, s’élève à 50 millions d’euros. Le groupe, dont l’effectif se monte à 4 518 collaborateurs – dont seulement 27 % de femmes, a aussi réalisé des investissements à hauteur de 131 millions d’euros, notamment dans les infrastructures et solutions informatiques de télécommunication et ICT.

La grande nouveauté du rapport annuel 2024, c’est l’ajout d’un rapport de durabilité, structuré selon la directive CSRD de l’Union européenne. «Cette directive nous demande combien d’énergie nous utilisons en tant qu’entreprise… La question peut paraitre bête, mais elle ne l’est en réalité pas, parce que nous ne savons pas vraiment combien nous consommons», développe Serge Allegrezza, président du Conseil d’administration. Elle a donc amené le groupe à réfléchir aux manières de réduire son impact environnemental et de lancer un plan de décarbonation.

Et si l’application obligatoire de la directive ne sera pas effective avant 2028, Serge Allegrezza souligne l’importance de la suivre dès à présent : «C’est important de faire le premier pas, de prendre ça au sérieux et d’anticiper pour savoir où aller dans l’avenir», souligne-t-il.

L’envoi de lettres en chute libre

Avec un chiffre d’affaires de 518 millions d’euros (contre 509 millions en 2023), le secteur télécom & ICT continue à s’imposer comme le moteur de Post en termes de recettes. «Il représente deux tiers de notre chiffre d’affaires et la quasi-totalité des résultats du groupe», souligne Claude Strasser. Pour renforcer son positionnement, Post a d’ailleurs lancé deux nouvelles marques en 2024 : POP et Deep. La première regroupe les offres mobile, internet fixe et TV sous une seule identité, tandis que la deuxième intègre les expertises de 4 filiales pour proposer un portefeuille complet de services télécoms et ICT aux clients professionnels.

«Mais il ne faut pas négliger les autres métiers pour autant», nuance le directeur général. Comme dans tous les autres pays européens, les métiers du secteur postal sont en chute libre, et le Luxembourg ne fait pas exception. Avec un chiffre d’affaires de 176 millions d’euros, en baisse de 2 millions par rapport à 2023, le secteur postal n’est plus qu’à la troisième position des activités du groupe. «Les gens n’écrivent plus», rit jaune Serge Allegrezza. Le nombre de lettres envoyées continue effectivement sa chute fulgurante entamée ces dernières années.

«Nous essayons de trouver d’autres créneaux pour ces métiers, tels que les colis et l’activité logistique», explique Claude Strasser. En 2024, 8,4 millions de colis ont été envoyés, soit plus d’un million de plus qu’en 2023, un volume en augmentation de 15 %. Le service de PackUp Home, qui attire toujours plus de clientèle – passée de 30 069 à 88 115 clients en un an – pourrait être l’une des solutions.

Des perspectives «compliquées»

De son côté, Post Finance ne représente qu’un chiffre d’affaires de 76 millions d’euros. Et bien que ce dernier ait augmenté de 10 millions d’euros entre 2023 et 2024, la finance n’est toujours pas un secteur clé pour Post : «Notre modèle économique est trop exposé à la volatilité du marché financier», explique le directeur général.

C’est d’ailleurs l’un des gros risques actuels pour Post : «Avec les États-Unis, on ne sait plus sur quel pied danser… Mais nous savons déjà que les taux d’intérêt vont baisser, et si c’est bien pour l’économie, ça ne le sera pas pour nous», déplore Serge Allegrezza. Les perspectives pour l’année 2025 sont donc «compliquées» pour Post. En cause : un taux directeur en baisse, un ralentissement de l’activité économique et une pression accrue sur les coûts.