Les élections municipales se tiendront en mars 2026. Une échéance à long terme pour beaucoup d’électeurs. Mais elle taraude déjà les candidats potentiels, à Metz comme ailleurs. Ils sont nombreux à lever le doigt et à tâter le terrain. Une seule chose est sûre : la campagne s’annonce dense et musclée.
Pour bon nombre d’observateurs, François Grosdidier n’a jamais vraiment cessé de l’être : le maire de Metz depuis 2020, et leader incontesté de la droite locale depuis bien plus longtemps, est en campagne pour sa réélection. Ce « deuxième mandat », il en parle quasiment depuis ses premiers mois place d’Armes.
Son nom est le seul qui, sauf erreur, est à ce jour assuré de se retrouver inscrit sur les bulletins de vote dans les bureaux messins, en mars 2026.
Retour en 2020
En juin 2020, le deuxième tour des élections municipales s’était déroulé au sortir du premier confinement. Conséquence : un taux de participation édifiant, à seulement 32 % des inscrits. François Grosdidier, ancien député et maire de Woippy, avait été élu avec seulement 197 voix d’avance sur la liste d’union de gauche.
Cinq ans plus tard ? Difficile pour l’heure de voir qui pourra faire de l’ombre à celui qui semble bien attaché à son double fauteuil de maire et de président de la Métropole. À moins que…
Les options sur l’échiquier ?
Quel visage pour l’extrême droite ? En 2020, dix listes s’affrontaient. Une triangulaire avait émergé du premier tour. Au deuxième, Françoise Grolet pour le Rassemblement national avait totalisé 10,6 % des suffrages.
L’année prochaine, est-ce qu’un même scenario, de triangulaire, modifierait la fin du film ? À Metz comme ailleurs, le parti de Marine Le Pen progresse. Lors des dernières élections européennes, la liste menée par Jordan Bardella avait accumulé 7 701 bulletins messins, loin devant toutes les autres formations.
Certes, 2026 sera une année d’élections locales. Le RN y a toujours fait des scores nettement moins conséquents. Si un visage fort, une personnalité, portait une liste d’extrême droite, elle grignoterait sans doute au passage les suffrages des électeurs de droite qui pourraient reprocher à François Grosdidier certains engagements ( comme celui en faveur de la grande mosquée ).
Laurent Jacobelli, député de Moselle, porte-parole du RN, aurait pu être le candidat naturel. Il semble refuser l’invitation. Conscient sans doute que la victoire parait inaccessible. En réalité, une candidature forte du RN pourrait faire les affaires… de la gauche.
L’union est-elle toujours possible à gauche ?
Pour l’heure, de ce côté de l’échiquier, c’est un peu l’école des fans. Tous les mouvements plébiscitent leurs candidats pour forger « une union ». Pour mener les discussions, l’ancien maire de Thionville et avocat de Dominique Gros, Bertrand Mertz, a été adoubé par le PS. LFI sera représentée par l’ancienne députée Charlotte Leduc et le conseiller municipal Jean-François Secondé. La fidèle et expérimentée Danielle Bori et le jeune Julien Rock porteront les couleurs du PC. Jéremy Roques celles d’EELV… Certains espèrent plus que d’autres tirer la couverture, après le départ de l’homme de 2020. Le chef de file d’alors, Xavier Bouvet, parti en Estonie , annoncé sur le retour dans les mois à venir, reste silencieux sur ses intentions.
Une chose est sûre, ils espèrent tous aussi surfer sur une réalité : lors des dernières élections législatives, ce sont les candidats de gauche qui sont sortis en tête dans les bureaux messins. S’en donneront-ils les moyens ? À cette date, on imagine mal une liste commune se former, incluant toutes les teintes de feue la Nupes…
Et si les socialistes se tournaient davantage vers le centre ? C’est l’autre hypothèse : virer de cap, si ce n’est vers les Macronistes (comme l’actuel député Ludovic Mendes) mais vers les déçus du Président, comme le député dissident Belkhir Belhaddad. Des outsiders sortiront encore du bois. Il reste beaucoup d’incertitudes mais une chose est sûre, cette campagne s’annonce longue, dense, musclée et pleine de surprises, même pour les principaux intéressés.