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[BGL Ligue] Hesperange «en roue libre complète» ?


«Vous ne pouvez pas vous imaginer dans quelles conditions on joue depuis des mois, s'est désolé Ricky Delgado, dimanche. (photo Gerry Schmit)

Battu 4-0 pour la deuxième fois de suite (et pour la quatrième fois sur les cinq dernières journées de BGL Ligue), dimanche à Mondorf, le Swift n’y est plus. «Quelques garçons ont lâché», atteste son coach, Hakim Menaï.

À ceux qui suggéraient que les joueurs hesperangeois avaient faussé le championnat en ne montant pas sur le terrain pour y affronter Mondorf le 1er décembre, ce qui avait entraîné leur défaite par forfait (0-3, 14e journée), le président mondorfois, Christian Strasser, avait répondu la chose suivante dans nos colonnes, la semaine suivante : «Qui vous dit qu’on n’aurait pas gagné 5-0 ?»

Cinq mois et demi plus tard, les deux formations se sont bien affrontées pour le compte de la 28e journée, dimanche, et le strict résultat du match a donné raison au boss de l’USM, qui s’est imposée 4-0 pour revenir à un point du Swift à la 7e place de BGL Ligue.

Mais dans le fond, personne au Grand-Duché n’est dupe, et ce dirigeant d’un club de l’élite résume en ces mots l’avis général face à ce résultat, révélateur de la crise dans laquelle le club hesperangeois est enfoncé depuis un semestre, sur fond de salaires impayés : «Mondorf est une bonne équipe, mais ils (le Swift) sont en roue libre complète.»

C’est globalement ce qu’a admis, en d’autres termes bien sûr, Hakim Menaï, l’entraîneur de ce Swift qui vient de prendre deux 4-0 d’affilée (après celui concédé face au F91 le 3 mai) alors qu’il ne s’était jamais incliné dans de telles largeurs depuis sa remontée dans l’élite en 2020 : «J’ai l’impression que quelques garçons ont lâché dans la tête.»

«La situation actuelle du club prend le dessus»

Cela devait finir par arriver, alors que la menace d’une nouvelle grève revient, grosso modo, toutes les deux semaines à Hesperange, c’est-à-dire à chaque échéance de paiement fixée par les joueurs à leurs dirigeants, que les retards de salaire continueraient de s’accumuler et que la course à l’Europe s’est arrêtée début avril, quand le club a officiellement renoncé à solliciter la licence UEFA pour la saison 2025/2026.

«Vous ne pouvez pas vous imaginer dans quelles conditions on joue depuis des mois, s’est désolé Ricky Delgado après le coup de sifflet final, dimanche. On essaie de jouer au foot parce qu’on aime ce jeu, mais la situation sportive et financière actuelle du club prend le dessus.»

Longtemps, les joueurs ont pris sur eux et fait le métier, ne perdant qu’un seul des neuf matches ayant suivi leur grève du 1er décembre. Et encore, c’était face au champion differdangeois (0-2, le 16 mars). Mais leur professionnalisme et leur résilience ont leurs limites, évidentes ces dernières semaines où le Swift s’est incliné quatre fois en cinq rencontres de championnat.

«C’est très difficile d’aller sur le terrain dans ces conditions, rappelle Dominik Stolz. Nous n’avons pas lâché, nous avons fait notre boulot, alors que l’on aimerait seulement un signe de la part de notre comité. On a l’impression qu’ils ne prennent pas leurs responsabilités.»

Alors, de son côté, l’attaquant allemand aux 109 buts sous le maillot hesperangeois (dont 18 cette saison) depuis 2020 prend son temps : «Pour l’instant, je n’ai pas encore signé, je n’ai pas encore pris ma décision.» Un flou qui entoure tous les joueurs, mais aussi Hakim Menaï, qui préfère manier l’humour pour évoquer son avenir : «Je serai encore entraîneur la saison prochaine, mais où, je ne sais pas encore !»

Ni dans quelles conditions, si cela doit être au Swift. En attendant, il y a un exercice à boucler, et cela commence dimanche par la réception d’un Progrès contraint au sans-faute après sa défaite contre Pétange (0-1), et qui espère bénéficier du même laisser-aller que le F91 ou Mondorf.

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