Du 12 mai au 15 juin, une campagne de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles sera déployée au Luxembourg, dans l’espoir d’enrayer leur progression.
Syphilis, gonorrhée, VIH, hépatite B, herpès génital, infections à mycoplasmes, à chlamydias, au papillomavirus… Dans une interview datant de mars, Laurence Mortier, chargée de direction du HIV Berodung, nous confiait que pour lutter contre les maladies sexuellement transmissibles, «être alarmiste, ça n’a jamais fonctionné». Certes, le préservatif reste un des meilleurs outils de se prémunir de la vingtaine de ces infections transmissibles, expliquait-elle, mais le dépistage demeure le seul moyen de savoir si l’on est infecté ou pas. Et donc de se faire soigner et d’éviter de contaminer l’un de ses partenaires sexuels.
La campagne lancée dès ce lundi par l’Agence nationale pour l’information des jeunes (ANIJ), en étroite collaboration avec la direction de la Santé, suit ces deux préceptes : d’une part en lançant une campagne nationale de sensibilisation jusqu’au 15 juin destinée aux jeunes de 15 à 25 ans qui vise à informer, sensibiliser et encourager des comportements sexuels responsables. Et, d’autre part, en proposant des dépistages gratuits, anonymes et sans ordonnance dans différents lieux au Luxembourg du 19 au 26 mai dans le cadre de l’European Testing Week (semaine européenne du dépistage).
En effet, les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent se transmettre lors de relations sexuelles avec ou sans pénétration ou par contact avec des liquides corporels infectés, et certaines provoquent peu de symptômes, voire aucun, mais peuvent entraîner des dommages à l’organisme. C’est pourquoi toutes les personnes sexuellement actives, en particulier celles ayant des partenaires occasionnels ou multiples sans usage systématique de préservatif, sont encouragées à se faire dépister.
La campagne se veut créative et participative : vidéos, podcasts, Q&A et autres contenus sur les réseaux sociaux. Mais aussi affiches et flyers dans les lycées, maisons des jeunes et services pour les jeunes. Ou encore organisation d’ateliers et d’un évènement ciblé pour les jeunes, qui aura lieu le 24 mai au bar Atmos, à Luxembourg.
Une campagne nécessaire, car le nombre de cas d’IST ne cesse d’augmenter en Europe, mais aussi au Luxembourg. D’après les dernières données du rapport épidémiologique des maladies transmissibles au Luxembourg de 2023, rapporté dans un communiqué du ministère de la Santé, une augmentation des cas d’IST a été observée par rapport à l’année précédente : 606 cas de gonorrhée (+28 %), 122 cas de syphilis (+16 %) et 1 635 cas de chlamydia (+6,8 %). Seul le VIH a connu une baisse au Luxembourg en 2023, avec 53 nouveaux cas diagnostiqués contre 68 cas en 2022, soit une baisse de 15 %.
L’agenda et les lieux de dépistage contre les IST et le VIH sur ce site et celui de l’ANIJ.