Le monde catholique a un nouveau pape depuis jeudi. Encore une fois, le résultat de ce conclave, très rapide, a été une surprise. Le successeur de François, Léon XIV, est donc issu du grand continent des Amériques. Mais cette fois-ci, le souverain pontife vient de Chicago et non de Buenos Aires. Va-t-il donc y avoir un changement de politique au Vatican? C’était la grande question après le règne du pape argentin qui a bousculé la Curie et peut-être creusé un peu plus le fossé entre les conservateurs et ceux qui voulaient une Église plus ouverte. Eh bien, les observateurs restent aujourd’hui perplexes. La plupart ont dû chercher dans leurs fiches d’où venait ce nouveau souverain pontife et surtout ce qu’il avait fait avant de monter sur le trône de saint Pierre. Une biographie décortiquée afin de tenter de savoir vers quelle direction il allait se diriger. Et ce n’était pas une mince affaire.
Il est encore bien tôt pour savoir quel chemin Léon XIV va emprunter. Dans sa première prise de parole sur la place Saint-Pierre, il a exhorté à la paix dans le monde et au désarmement. Il y aura fort à faire de ce côté-là alors que des blocs antagonistes se sont reconstitués et cherchent l’affrontement pour étendre leur territoire, leur influence, leur domination. Le pape «américain» regardera aussi fortement vers son pays, même si seulement moins d’un quart de la population est catholique. Il a déjà tancé J. D. Vance et Donald Trump pour leurs prises de position sur les migrants et leurs initiatives sur cette thématique. Pour cela, Léon XIV s’inscrit dans la même ligne que le pape François. Par contre, il est beaucoup plus, dirons-nous, conservateur sur la position à avoir concernant la communauté LGBT, que son prédécesseur. Ces prochains jours, au fil des homélies et des interviews, la politique papale se dessinera plus clairement.
Les débats autour du nouveau souverain pontife se sont multipliés depuis son élection, preuve de la curiosité mais aussi du questionnement autour de Léon XIV. Certains ont indiqué que les cardinaux avaient trouvé, lors de ce conclave, le «mouton à cinq pattes» pour guider l’Église dans ses nombreux défis, c’est-à-dire un pape qui a convenu à tout le monde. Devant les défis qui l’attendent, pas sûr que cette unanimité va durer.