Douze nouveaux bus électriques des CFL ont officiellement été mis en service ce jeudi sur le site bus de Bonnevoie, le groupe ayant comme objectif le remplacement de tous les véhicules diesel d’ici 2030.
Une nouvelle ère s’ouvre pour le volet bus des CFL qui ont officiellement mis en service 12 bus électriques flambant neufs ce jeudi 8 mai. Conçus par Mercedes-Benz, ces modèles «eCitaro» marquent le début de l’électrification de la flotte de bus et illustrent ainsi la promesse d’effort de décarbonation que le groupe mène sur différents tableaux. Bien que le réseau ferré constitue le cœur de métier des CFL, le service de bus n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis sa première course de substitution en 1952, jusqu’à comprendre aujourd’hui près de 80 véhicules pour 10 lignes.
Complémentaire au train à ses débuts, le bus est désormais «un pilier très important de notre offre de mobilité» souligne Marc Wengler, le directeur général, à l’image des «800 trajets réalisés chaque jour l’été dernier en raison des travaux». Forcément, l’impact écologique est à prendre en compte et c’est pourquoi le contrat de fourniture de services publics d’autobus signé entre le gouvernement et les CFL sur dix ans, de janvier 2025 à décembre 2034, a comme objectif le remplacement de tout le parc de bus diesel par des bus électriques d’ici 2030. «C’est très important, car nous avons besoin de pouvoir assurer une mobilité soutenable» insiste Yuriko Backes, ministre de la Mobilité et des Travaux publics et présente à l’inauguration.
1 651 tonnes de CO2 évitées
Concrètement, «ces bus électriques éviteront le rejet dans l’atmosphère de 1 651,37 tonnes de CO2 par an pour le même trajet avec un diesel» fait savoir Marc Wengler, en prenant compte l’expérimentation des deux bus électriques pilotes que possédaient déjà les CFL. De quoi assurer une mobilité écologiquement plus responsable, à l’instar des trains qui circulent depuis 2008 avec de l’électricité provenant de sources renouvelables.
Sur le plan technique, les 12 bus sont répartis en deux catégories. Huit d’entre eux mesurent 12 mètres et disposent de 38 places assises et 47 debout tandis que les quatre autres mesurent 18 mètres pour 50 places assises et 88 debout.
Tous les modèles possèdent trois batteries situées sur le toit qui offrent une autonomie moyenne de 250 kilomètres, pour une vitesse maximale de 80 km/h. Selon les estimations et les standards actuels, «la durée de vie des nouveaux bus est estimée à huit ans à raison de 90 000 kilomètres par an ». Cela implique donc un renouvellement assez régulier de la flotte électrique dont le coût d’un véhicule est d’environ 644 166 euros (7,73 millions d’euros pour les 12).
Des investissements ont également été réalisés afin de former le personnel à la manutention et l’entretien des modèles
électriques ainsi que pour installer les 14 nouveaux emplacements de recharge et les deux pantographes installés sur le site bus des CFL à Bonnevoie. À l’avenir, des emplacements de chargement décentralisés seront installés sur le réseau des 10 lignes RGTR desservies par les bus des CFL.
«J’ai hâte de les conduire»
Outre l’enjeu écologique, les bus électriques possèdent l’avantage d’offrir «un meilleur confort aux usagers» annonce le directeur général. La ministre de la Mobilité et des Travaux publics a eu l’occasion de brièvement conduire l’un des «eCitaro» et confirme qu’«ils sont très silencieux».
«J’ai hâte de les conduire» confie Eric, l’un des 250 conducteurs des CFL, qui parle d’une amélioration des conditions de travail. «Nous n’avons pas de rapport à passer, il n’y a pas de bruit et nous avons juste un câble électrique à brancher, ce n’est pas comme remettre du carburant» énumère celui qui ne regrette pas les modèles diesel.
Il est aussi question d’une meilleure sécurité «pour que les chauffeurs travaillent dans de meilleures conditions, car les comportements agressifs n’évoluent pas dans la bonne direction» regrette la ministre. Après une multitude d’incidents à bord, dont l’agression d’un chauffeur le 18 mars dernier au terminus de la ligne Luxembourg – Villerupt, les autorités ont décidé d’investir 7 millions d’euros dans l’installation de cabines de protection. Ces équipements sont d’ores et déjà installés dans les bus électriques qui comportent une vitre protectrice rétractable, des caméras 360 degrés et huit écrans de contrôle.
En considérant que les 12 nouveaux bus représentent environ 15 % de la flotte totale, les CFL devront en acquérir une quinzaine chaque année d’ici 2030. «Nous sommes confiants afin d’atteindre le 100 %» assure Marc Wengler, qui annonce qu’une commande de 12 véhicules a déjà été passée.