[Karate] Warling en finale!

Jenny Warling disputera, samedi la finale des championnats d’Europe. Ce jeudi, elle s’est  qualifiée à l’issue d’un parcours impressionnant.

«Ma poule n’est pas facile. Mais si on veut faire une médaille, il faut battre tout le monde.» Avant son entrée en lice aux championnats d’Europe d’Erevan, Jenny Warling savait que sa tâche ne serait pas facile. L’ancienne championne d’Europe des -55 kg arrivait en Arménie plutôt rassurée sur son niveau. Mais consciente que la concurrence serait rude. Et la Walferdangeoise avait une idée en tête : décrocher une médaille pour s’offrir un billet direct pour les championnats du monde.

Sur le papier, c’était possible. Encore fallait-il le démontrer sur le tatamis. Au premier tour, elle héritait d’une adversaire largement à sa portée même si la Danoise Nicoline Olsen est une jeune prometteuse. Un premier point marqué permet à Jenny Warling de prendre l’avantage et de gérer son match pour l’emporter 2-0. Mais c’est surtout au deuxième tour où elle était attendue au tournant. Face à elle? Rien moins que la meilleure karateka du monde, numéro un mondiale depuis des années, l’Ukrainienne Anzhelika Terliuga. Une adversaire que la Luxembourgeoise a, certes, déjà battue. Mais qui a le plus souvent eu l’avantage sur sa rivale grand-ducale. Seulement, en ce jeudi 8 mai, Jenny Warling est déchaînée. Elle prend immédiatement l’avantage au score et surprend son adversaire avec un mawashi (coup de pied) au corps : «Elle ne s’y attendait pas! Et j’ai recommencé tout de suite après. Du coup, je menais 5-0.» Une avance qui va fondre suite à une action où les deux jeunes femmes scoreront, un point pour Warling contre trois à l’Ukrainienne, qui revient au score (6-3). Sentant le danger, Warling ne relâche pas sa pression et s’échappe au score : «Ensuite elle devait vraiment aller chercher les points et je me suis dit que j’allais tenter d’abréger le combat. Car, contre elle, c’est toujours dangereux.» Tactique payante, elle marque le 11-3 pour mettre un terme au combat alors qu’il reste une poignée de secondes au chrono.

La numéro un mondiale écartée de sa route, rien n’était encore fait pour Jenny Warling. Qui devait enchaîner avec une Russe qu’elle n’avait jamais battue jusque là, Anna Chernysheva : «Elle est très forte. Elle a déjà battu Anzhelika 8-0 en K1 à Paris. Il ne faut pas se fier à son ranking (NDLR : 44e mondiale) car, comme elle est Russe, elle ne peut pas participer à toutes les compétitions. Mais elle a battu tout le monde. Moi y compris», confie la combattante luxembourgeoise. Il s’agira d’ailleurs de son combat le plus compliqué : «J’étais sur l’élan de ma victoire contre Anzhelika, ça m’a donné un coup de boost. J’ai marqué les premiers points grâce à la révision vidéo. Elle a mis un ura puis un poing au visage. Finalement je l’emporte 6-4, ce n’était vraiment pas facile.»

Après ce parcours sans faute, la voilà en demi-finale. Où elle affronte la Géorgienne Lizi Zviadauri : «Je ne la connaissais pas du tout. J’ai juste regardé son combat précédent qui s’est terminé à 0-0 par la disqualification de la Polonaise.» Une nouvelle fois, c’est elle qui prend les devants dans le combat, toujours avec ses jambes. Elle mènera les débats de bout en bout même si elle se verra comptabilisé un coup de pied circulaire contre elle alors que son adversaire ne l’a pas touchée : «Je me suis dit que j’étais encore bien devant. Je ne voulais pas me déconcentrer. J’ai géré mon combat.» Résultat, une journée de rêve qui s’achève par un succès sur le score de 9-4. Et qui lui ouvre les portes de la finale, samedi.

Une performance qui lui permet donc officiellement de valider son billet pour les championnats du monde, qui se tiendront en Egypte fin novembre.

En finale, pour tenter d’aller chercher un deuxième titre continental, elle fera face à l’Allemande Mia Bitsch, la tenante du titre : «Je l’ai déjà battue, elle m’a déjà battue. Ce sera du 50-50. Celle qui marquera le premier aura un avantage.» Ça tombe bien, ce jeudi, c’est à chaque fois Jenny Warling qui avait ouvert le compteur. Pourvu que ça dure!

Romain Haas