Le fait que tous les regards sont actuellement tournés vers la réforme des pensions fait oublier l’intention du gouvernement de poser, dès juillet, les bases d’une réforme fiscale d’envergure. Le but est une individualisation de l’imposition. L’ancien ministre des Finances Pierre Gramegna (DP) avait évoqué le premier ce projet, avec la promesse qu’aucun contribuable n’en sortirait «perdant».
Comme le fait remarquer Romain Wolff, le président de la CGFP, dans notre Interview du lundi de cette semaine, il sera intéressant de voir si l’actuel ministre des Finances, Gilles Roth, poursuit ce même objectif. L’autre question est de savoir si la volonté existe de rendre plus équitable le régime d’imposition, sachant que pour le moment les ménages supportent toujours jusqu’aux trois quarts de la charge fiscale.
Si le gouvernement a déjà entrepris d’importants efforts pour soulager financièrement les personnes physiques, il a aussi décidé une baisse du taux d’imposition des entreprises. Un rééquilibrage est-il envisageable, sachant que l’exécutif conservateur-libéral ne cesse de clamer que la croissance économique doit être dopée afin de financer l’État providence.
De premières pistes devraient être présentées avant les vacances d’été, en parallèle au dévoilement des lignes directrices d’une réforme du système des retraites. Il n’est pas encore très clair si et à quel moment la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, déposera un projet de loi pour garantir la viabilité à long terme de l’assurance pension, menacée de devenir déficitaire dès l’an prochain.
Le ministre des Finances est censé soumettre en 2026 un projet législatif concret pour réaliser l’ambitieuse réforme fiscale. Peu importe le moment précis de la mise en œuvre de ces projets de grande ampleur, tous les deux vont avoir un impact considérable sur les finances publiques. Le fait que le Luxembourg devra, selon toute vraisemblance, porter plus rapidement que prévu son effort de défense à 1,5 milliard d’euros va encore accentuer la pression financière qui pèse sur l’État.
Gilles Roth exclut un endettement excessif pour résoudre l’équation. Il ne compte également pas toucher aux prestations sociales. Au plus tard à l’automne, les cartes devront être mises sur la table.