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La ferme Kass-Haff en ébullition à Rollingen pour sa fête annuelle


Véritable tiers lieu rural, Kass-Haff veut incarner un modèle inspirant pour l’agriculture et l’éducation environnementale. (Photos : Julien Garroy)

Bien plus qu’une ferme, Kass-Haff est comme un mini village où chacun se reconnecte à la nature et aux animaux. Sa traditionnelle fête a attiré dimanche près de 1 500 visiteurs.

C’est sous un beau soleil et en musique que la ferme Kass-Haff a célébré hier sa traditionnelle journée de fête, sur son site de cinq hectares à Rollingen, avec près de 1 500 participants.

Clients fidèles, sympathisants, membres de la communauté qui s’est créée depuis 25 ans autour de la famille Kass, ou simples visiteurs : tous ont apprécié les rencontres avec les animaux, la dégustation de produits locaux, les animations et le marché d’articles bio de seconde main.

Toutes les recettes du jour étaient destinées à soutenir la ferme, labellisée Société d’impact sociétal (SIS) en 2023.

Une armée de bénévoles 

Reconnaissables à leur T-Shirt jaune floqué «Nondikass», une cinquantaine de bénévoles fourmillent aux quatre coins de l’exploitation, souvent en famille – enfants et ados compris – chargés de gérer l’accueil, la restauration ou la coordination des nombreux stands.

«On a tout un réseau de bénévolat autour de nous, des gens qui nous aident lors d’événements ponctuels ou qui tiennent notre café, ouvert toute l’année», explique Romain Gauthier, responsable levée de fonds, partenariats et communication de Kass-Haff.

Parmi eux, Josée s’affaire à la plonge. C’est une bénévole un peu particulière puisqu’il s’agit de la mère de Tom Kass, propriétaire des lieux avec sa femme Anja.

Elle se souvient, comme si c’était hier, de ce jour où le jeune couple leur a annoncé, à elle et son mari, qu’il souhaitait convertir la ferme familiale à l’agriculture biologique.

«Au début, ça n’a pas été simple», euphémise-t-elle dans un éclat de rire. «On avait peur pour eux, qu’ils se lancent comme ça dans le bio. C’était nouveau, et très différent de ce que nous faisions depuis 50 ou 60 ans. Aujourd’hui, je suis vraiment fière de tout le travail accompli, et de voir tous ces sourires!»

50 000 passages par an

Dans l’une des granges, une partie du stock de foin a été déplacée pour laisser place au pique-nique, tandis que dans une autre, les enfants sont invités à grimper et à sauter sur les énormes bottes de paille. L’aire de jeu rêvée!

«L’une des vocations de la ferme, c’est ça : être un lieu vivant et ouvert à tous, tous ceux qui se veulent plus respectueux des animaux et de la nature», poursuit notre guide.

Entre les visites scolaires, les groupes, les clients de Naturata, et les familles qui se promènent le week-end, le site est constamment en ébullition avec pas moins de 50 000 passages par an.

Double casquette

Les fermiers ont donc ici une double casquette, jonglant entre leur métier d’un côté, et le volet transmission, si important pour eux, de l’autre. Ils exploitent une centaine d’hectares aux alentours, destinés à la production de nourriture pour leurs animaux, aux pâturages, sans oublier les vergers, les terres réservées pour le maraîchage et des zones de biodiversité.

Loin des fermes conventionnelles, Tom et Anja n’ont que 80 vaches laitières de la race montbéliarde, 50 cochons, quelques chèvres et des poules : du mutliélevage à l’ancienne, avec la volonté de limiter la production et de fonctionner en cycle court.

«On est en autosuffisance : le fumier sert à nos trois maraîchers pour nourrir la terre, les champs produisent les aliments pour nos animaux, le lait de nos vaches va directement dans notre fromagerie où il est transformé, puis vendu au magasin Naturata. Même le petit lait ne se perd pas : les cochons en raffolent», confie Romain Gauthier.

«Super de voir les gens heureux»

Occupée à servir des salades pour ravitailler les troupes, Anja Staudenmayer prend une minute pour apprécier l’instant.

«Je mesure le chemin parcouru depuis notre toute première fête, il y a 15 ans. On était encore installés au village à l’époque et on a dû recevoir 30 ou 50 personnes», sourit timidement la co-fondatrice de Kass-Haff.

«On s’est agrandi en 2013 avec ce nouveau site où a pu développer notre activité comme on l’entendait. C’est super de voir les gens heureux et passer un bon moment ensemble», se réjouit-elle.

Une structure unique au pays

Aujourd’hui, la ferme combine à la fois une production bio locale avec vente directe, de nombreuses activités pédagogiques pour sensibiliser les jeunes générations – une classe préscolaire de l’école Waldorf est même intégrée sur place – et un fort engagement social, en accueillant chaque semaine des patients du CHNP d’Ettelbruck ainsi que des élèves à besoins spécifiques pour différentes tâches thérapeutiques au contact des animaux.

Un concept que découvre Denis, aux côtés de ses filles Cléa et Lya : «Je ne connaissais pas, c’est ma belle-soeur qui nous a convaincus de venir», explique le père de famille originaire de Mondercange. «Je suis passionné par les animaux et mes filles adorent aussi : elles ont pu donner à manger aux petits cochons, ça leur a bien plu!»

Et nul besoin de patienter jusqu’à l’année prochaine pour profiter de ce petit paradis : la ferme Kass-Haff est accessible au grand public tous les jours sans exception.