L’équipe SD Worx-Protime, même réduite en nombre, sera d’assez loin la plus forte d’un peloton réuni autour du Luxembourgeois pour deux jours de course avec les deux épreuves du Festival Elsy Jacobs.

C’est une tradition, une course désormais solidement inscrite dans l’histoire du cyclisme luxembourgeois. Une petite institution. On se souvient de la première édition, à Garnich en 2008 où l’Italienne Monia Bacaille avait battu au sprint la Luxembourgeoise Nathalie Lamborelle alors que Christine Majerus terminait quatrième.

Cela sera d’ailleurs pour le moins curieux, étrange de voir un Festival Elsy Jacobs partir sans Christine Majerus, laquelle fut jusqu’ici, de toutes les éditions, de tous les combats sur des routes qu’elle connaissait comme sa poche. En tant que membre du club organisateur du SAF cessange, l’ancienne multiple championne nationale y mettait tout son cœur, même si traditionnellement, la date, située une semaine après la fin des classiques de printemps, ne lui convenait guère.

La désormais retraitée était viscéralement attachée à cette course dont elle avait fini par remporter le classement général final en 2017, ce qui n’est jamais le plus simple lorsqu’on évolue à domicile. Car oui, le Festival Elsy Jacobs qui propose cette année deux épreuves d’un jour de catégorie 1.1 distinctes l’une de l’autre, fut à son apogée, une épreuve par étapes de trois jours.

Elle a même appartenu à la catégorie Pro Series, un label contraignant pour les organisateurs. Puis est venu le temps de la désillusion avec l’émergence sur la même date du Tour d’Espagne qui va d’ailleurs s’élancer dimanche.

L’évolution du calendrier féminin a ses effets pervers. C’est peu de relever que les valeureux organisateurs ont assez mal vécu cette concurrence déloyale alors qu’ils s’étaient pour le moins démenés pour faire de leur épreuve ce qu’elle était devenue. Avec beaucoup d’ingénuité et de travail.

D’où cette décision abrupte et tranchée, l’an passé de stopper la course par étapes et de proposer deux épreuves de catégorie 1.2. Ce qui n’avait pas empêché au Festival Elsy Jacobs de continuer à réunir un beau peloton, réglé les deux jours au sprint par la Polonaise Marta Lach, alors coéquipière de Nina Berton.

Un an plus tard, Marta Lach est toujours sur la liste de départ alors que les deux courses d’un jour sont remontées au niveau de la catégorie 1.1. Mais la Polonaise est désormais la coéquipière d’une certaine Marie Schreiber.

SD Worx avec quatre filles

De toute évidence, même réduite à quatre unités, l’équipe SD Worx-Protime de l’actuelle championne nationale sera la grosse équipe présente au départ. Avec de grands noms même si contrairement avec ce qu’elle avait prévu, la championne du monde Lotte Kopecky ne sera pas au départ. À la veille de Liège-Bastogne-Liège qu’elle a terminé cinquième, la lauréate du dernier Tour des Flandres avait expliqué à la télévision belge son désir de venir s’aligner au Festival Elsy Jacobs, histoire de rallonger d’une semaine sa saison printanière qu’elle jugeait alors trop restreinte en nombre de jours de course (huit jours seulement…). Finalement, elle s’est ravisée au lendemain de la Doyenne et a préféré rentrer dans sa semaine de repos depuis lundi.

Évidemment, la présence de son homonyme, la Tchèque Julia Kopecky, ne sera pas équivalente, mais l’équipe néerlandaise de Marie Schreiber aligne l’Italienne Barbara Guarischi (34 ans) qui s’essaie au gravel, mais elle a terminé cette saison quatrième du Grand Prix de l’Escaut. Elle possède chez les pros, neuf succès. Par contre, Marta Lach, qui s’était doncx imposée samediu et dimanche en 2024, a remporté voici peu Nokere-Koerse.

Quant à Marie Schreiber, la vice-championne du monde espoirs de cyclo-cross, elle n’a que deux courses sur route derrière elle. On rappellera qu’elle a longuement animé le Grand Prix de l’Escaut pour sa reprise et qu’elle possède déjà un bon état de forme. Même si robustesse de l’adversité est toute relative pour ces deux jours de courses, rappelons-le, distincts l’un de l’autre, l’équipe SD Worx-Protime  sera de nouveau l’attraction numéro une.

Notons encore la présence d’une belle équipe Uno-X avec l’Italienne Maria Giulia Confalonieri, sixième du dernier paris-Roubaix.

Enfin, Frank Schleck supervisera une équipe nationale (Liv Wenzel et les sœurs Barthels, Maïté et Layla) mixée avec l’Autriche. Quatre Luxembourgeoises seront donc présentes en 2025 sur le Festival Elsy Jacobs.