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Pas de double peine pour Gerson?


Mercredi, la justice luxembourgeoise a confirmé en appel la condamnation à 18 mois de prison avec sursis dont il avait fait l’objet le 27 mars (Photo : Editpress)

La confirmation en appel, mercredi, de la peine de 18 mois de prison avec sursis dont il avait écopé fin mars, va-t-elle remettre en cause le statut de Gerson Rodrigues en sélection? Pas sûr.

D’un point de vue sportif, Gerson Rodrigues traverse le printemps comme une ombre, jusqu’ici. Sorti à la 75e minute du dernier match du Luxembourg, le 25 mars en Suisse (défaite 3-1), en raison d’une blessure aux adducteurs, le meilleur buteur de l’histoire des Rout Léiwen (23 buts en 70 sélections) n’a plus rejoué depuis. Sans lui, son club, 16e et barragiste en Liga portugaise, n’a pris qu’un point en cinq journées, alors qu’il en avait pris sept en autant de rencontres disputées avec lui avant le rassemblement international de mars.

Puisqu’on parle fatalement moins d’Aves que du Benfica de Leandro Barreiro, son dernier bourreau (6-0 le 27 avril), du Sporting ou du FC Porto dans la presse portugaise, il faudra attendre la conférence de presse d’avant-match de son coach Rui Ferreira, ce week-end, pour en savoir plus sur son état physique du moment. Et sa capacité à tenir sa place lors d’un duel importantissime dans l’optique du maintien pour AVS Futebol (24 pts), lundi face au premier relégable, Boavista (17e, 21 pts), dans le cadre de la 32e journée.

En attendant, c’est sur un autre terrain que celui de l’Estádio do CD Aves, futur théâtre de ce match couperet, que Gerson Rodrigues a fait parler de lui, cette semaine. Mercredi, la justice luxembourgeoise a confirmé en appel la condamnation à 18 mois de prison avec sursis dont il avait fait l’objet le 27 mars pour des violences commises, dans des affaires distinctes, envers son ex-petite amie et envers deux individus aux abords de boîtes de nuit de Luxembourg-Ville, ainsi que des injures à l’encontre de policiers.

La FLF laisse Holtz trancher le débat

Et relancé du même coup ce débat, qui dépasse largement le cadre sportif puisqu’il a déjà fait l’objet de questions parlementaires : un joueur condamné par la justice peut-il porter le maillot du Luxembourg? Ou doit-il être exclu de la sélection au nom du devoir d’exemplarité auquel devrait être soumis un représentant de la nation? Jusqu’à mercredi, la culpabilité de Gerson Rodrigues dans ces affaires n’avait pas été reconnue. C’est désormais le cas, et un éventuel pourvoi en cassation, puisqu’il aurait pour unique but de déterminer si la procédure comporte des vices de forme ou de droit, n’y changera rien.

Pour autant, la Fédération luxembourgeoise de football ne semble pas encline à infliger une «double peine» à Gerson Rodrigues. «Si c’était une nouvelle affaire, il faudrait réfléchir, mais il s’agit ici de la confirmation d’une peine, replace son président, Paul Philipp, sollicité par nos soins. On va en parler en conseil d’administration la semaine prochaine, mais on va partir du principe de laisser le sélectionneur faire à sa convenance.»

Depuis le conflit auquel il s’est livré avec Maxime Chanot par voie de presse en novembre, Luc Holtz limite sa communication avec les médias luxembourgeois aux seules conférences de presse – au cours desquelles il joue, précisons-le, totalement le jeu. Réponse, donc, le 23 mai, à l’annonce des joueurs retenus pour les rencontres amicales de juin face à la Slovénie (le 6) et l’Irlande (le 10). D’ici-là, «GR10» aura trois à cinq matches (selon qu’Aves joue les barrages de relégation ou non) avec son club pour retrouver un minimum de rythme.