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Un jardinier accusé d’avoir volé un massage à sa collègue


Larbi prétend que ses collègues et lui avaient l’habitude de se toucher. (Photo : sophie kieffer)

Sandy et Cindy prétendent avoir été victimes de comportements déplacés et graves de la part de deux hommes : un collègue de travail pour l’une et un compagnon pour l’autre.

Larbi avait déclaré à la police qu’il était habituel entre collègues de se masser ou de se toucher pour se titiller après une journée de travail. Le jardinier d’origine algérienne est accusé d’atteinte à l’intégrité sexuelle de Cindy, 32 ans, ainsi que de coups et blessures volontaires.

Le 8 novembre dernier, les deux collègues étaient en pause. «Il est descendu de la camionnette, en a fait le tour pour ouvrir ma portière et me proposer un massage du dos.» La jeune femme prétend avoir refusé, mais Larbi aurait insisté. Il l’aurait massée au point de lui infliger des ecchymoses dans le dos, passant ses mains sous son t-shirt et effleurant sa poitrine au passage. «Il avait déjà tenté sa chance par le passé, mais n’avait pas insisté.»

Les faits commis, Larbi aurait tendu un billet de 50 euros à Cindy en échange de son silence. «Voici l’opinion que Larbi se fait des femmes. Il prend la victime présumée pour une péripatéticienne», a commenté le procureur. La jeune femme ne s’est pas laissé corrompre et a confié ce qu’elle venait de vivre à son chef de service et à la police.

Pour le magistrat, «il ne s’agissait pas d’un simple massage. Larbi en a profité pour lui donner un bisou dans le cou». Il a requis une peine de 20 mois de prison avec sursis et une amende appropriée à l’encontre de Labri.

Le jardinier conteste les faits, ainsi que toute connotation sexuelle. Il n’a pas souhaité répondre aux questions de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, mercredi après-midi. Larbi est convaincu que Cindy voulait le faire licencier pour se venger de lui. Elle lui avait confié avoir eu une relation extraconjugale avec un autre collègue et il l’avait dénoncé.

L’avocat du prévenu a demandé sa relaxe. «Le parquet se base uniquement sur les déclarations de Cindy.» L’avocat regrette que l’enquête dans cette affaire n’ait pas été plus poussée. «Trois collègues nous ont écrit dans des attestations testimoniales qu’après les faits, elle était joyeuse, elle rigolait, comme si de rien n’était.»

La défense a choisi de plaider le doute face à ses deux versions contradictoires des deux protagonistes. «Je voulais juste jouer avec elle», finit par expliquer Larbi après beaucoup d’insistance de la part de la juge. Ce n’est pas une excuse pour le procureur qui précise que «le fait que Madame joue avec d’autres collègues ou que les autres collègues la massent, qu’elle était consentante. Je suis mal à l’aise quand on essaye de décrédibiliser les victimes».

Lanceur de couteaux

«Au début, il me poussait. Toujours un peu plus fort, jusqu’à ce que je tombe. Puis c’était une gifle, puis deux, puis trois… puis un coup de poing, puis deux… et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il se serve d’un couteau», raconte Sandy. «Il en avait toujours un sur lui.» Entre janvier et mai 2021, la jeune femme de 43 ans prétend avoir subi les coups, les menaces de mort et les insultes de la part de Gilssander, absent à l’audience de mercredi après-midi.

La jeune femme a prévenu la police le 8 mai 2021, mais son ancien compagnon n’a pas lâché prise tout de suite. «Il continue de me téléphoner encore aujourd’hui. Je le bloque ou je ne répond pas», poursuit la jeune femme qui a eu de mal à se remettre de sa relation. «Il grimpait le long de la gouttière pour arriver jusqu’à mon appartement.» Elle demande 10 000 euros de dommages et intérêts pour remplacer les meubles qu’il a abîmés en lançant des couteaux.

Gilssander la prenait pour cible et la menaçait de la toucher. Heureusement pour elle, les lames s’enfonçaient dans les meubles. «Il y a encore des traces dans la tête de mon lit», précise Sandy. Le représentant du ministère public a estimé que Gilssander méritait une peine d’emprisonnement de 20 mois et une amende appropriée pour la multitude d’infractions, dont des violences domestiques et des menaces de mort, qu’il a commises.

«S’il avait été présent, j’aurais requis le sursis probatoire avec une obligation de soins. Il en a visiblement besoin», a poursuivi le magistrat qui aurait préféré avoir pu expliquer ses tords les yeux dans les yeux au prévenu. Surtout après avoir consulté les photographies «choquantes» des blessures infligées à Sandy.

Les prononcés des deux affaires sont fixés au 22 mai.