Eschborn-Francfort sera, jeudi, la dernière classique World Tour du printemps. L’opportunité de sauver la mise.
Il suffit de compulser la liste provisoire des engagés pour comprendre que parmi les grands noms inscrits figurent surtout des coureurs qui n’ont pas eu l’opportunité de s’imposer dans les récentes classiques de printemps. Hormis Ben Healy, épatant troisième dimanche de Liège-Bastogne-Liège, bien peu des coureurs présents ont eu la joie de monter sur les derniers podiums. Ce n’est pas pour autant que le plateau n’est composé que de seconds couteaux. Mais pour les principaux leaders, la saison de classiques de printemps s’achève au soir de la Doyenne, à Liège.
Quatre jours plus loin, Eschborn-Francfort, anciennement Grand Prix de Francfort, reste une classique du World Tour, mais sans le relief des rendez-vous précédents, c’est une évidence.
Il n’empêche qu’il reste des têtes d’affiche. Parmi elles, impossible de manquer Julian Alaphilippe. Le leader de l’équipe Tudor n’a pas eu le rendement escompté dans les classiques ardennaises. Vingtième de l’Amstel après avoir lancé l’attaque qu’a accompagnée Tadej Pogacar, le triple vainqueur de la Flèche Wallonne n’a pu faire que 22e en haut du mur de Huy, puis a terminé 58e à Liège, bien loin de ses attentes. «J’ai eu un bon feeling durant toute la course, mais je me suis mis dans le rouge dans la côte de La Redoute. Et là, face à des Pidcock ou des Ciccone, cela se paie (…) J’ai été victime de crampes. Les jambes ont parlé, c’est comme ça. C’est frustrant, mais à deux mois du Tour (de France), je dois rester patient», avait-il expliqué.
Son coéquipier suisse Marc Hirschi n’a pas été plus en réussite (40e de l’Amstel, 49e de la Flèche et 45e à Liège). La mission du Luxembourgeois Luc Wirtgen sera donc de permettre à ses deux leaders de se positionner au mieux dans le final, où ils retrouveront à coup sûr des finisseurs comme Michael Matthews.
L’Australien de l’équipe Jayco-AlUla, auteur comme toujours d’une campagne de classiques honorable jusqu’ici (4e de Milan-San Remo, 13e du Tour des Flandres, 5e de l’Amstel et 11e de Liège-Bastogne-Liège), ne s’est jamais imposé à Francfort alors qu’il possède assurément toutes les qualités qu’il faut (il a signé en Allemagne trois top 10, dont une deuxième place en 2018).
Lidl-Trek et EF Education ont des atouts
Par contre, la présence de Thibau Nys (Lidl-Trek) aux côtés du Danois Soren Kragh-Andersen, vainqueur en 2023, est pour le moins intéressante. Le jeune Belge, vainqueur de manière éloquente du Grand Prix Indurain début avril, a accumulé les places (12e de l’Amstel, 8e de la Flèche et 5e à Liège) sans atteindre le podium, mais il a montré de belles dispositions. Avec Andrea Bagioli (6e à Liège), Lidl-Trek est armé.
On peut également citer des hommes comme l’Espagnol Alex Aranburu (Cofidis), récent quatrième de la Flèche Brabançonne et deuxième à Francfort l’an passé derrière le Belge Maxim Van Gils. Le coureur de Red Bull-Bora revient à Francfort, mais il est passé complètement à côté de son début de saison après un succès d’étape dans la Ruta del Sol pourtant prometteur.
On a hâte de voir à l’œuvre le duo Schachmann-Magnier chez Soudal Quick-Step. Mais, à l’évidence, il faudra encore compter avec la belle équipe Ef Education. Si Ben Healy, cinquième de la Flèche et troisième à Liège, a les mêmes jambes, il ne sera pas loin du compte, alors que son coéquipier Neilson Powless, vainqueur d’À Travers la Flandre et dixième à Liège, possède le profil type d’un potentiel vainqueur.
Comme toujours, il faudra tenir à l’œil la pléthorique équipe UAE (Politt, Morgado, Wellens), Magnus Cort (Uno-X), Simone Velasco (XDS Astana), Ivan Garcia Cortina (Movistar) et évidemment Jasper Philipsen (Alpecin).
Enfin, outre Luc Wirtgen, côté luxembourgeois, Michel Ries (Arkéa-B&B Hotels), qu’on devrait retrouver sur le Giro comme ses compatriotes Kevin Geniets et Alex Kirsch, figure sur la liste de départ de la course, longue de 198,7 km. Il n’a plus couru depuis son bon Tour de Catalogne (33e).
MODE D’EMPLOI
62e édition. Eschborn – Francfort-sur-le-Main (198,7 km)
Principaux engagés : Van Gils, Herzog, Pellizzari (Red Bull-Bora), Aranburu, Teuns (Cofidis), Healy, Powless, Battistella (EF Education), Nys, Kragh Andersen, Bagioli, Teutenberg (Lidl-Trek), Schachmann, Warlop, Magnier, Cattaneo (Soudal Quick-Step), Meurisse, Philipsen (Alpecin-Deceuninck), Alaphilippe, Hirschi, Eriksson, Wirtgen (Tudor), Politt, Covi, Morgado, Veermersch, Wellens (UAE), Mohoric, Zambanini (Bahrain), Matthews, Schmid (Jayco AlUla), Cort, Johannessen, Hoelgaard (Uno-X), Williams, Ackermann, Lutsenko (Israel-Premier tech), Garcia Cortina, Moro, Guerreiro (Movistar), Barguil, Andresen (Team Picnic), Zimmermann, Rustch, Rota (Intermarché-Wanty), Teunissen, Kanter, Velasco (XDS Astana), Vader, Christen, De la Cruz (Q36.5), Sénéchal, Biermas, Ries (Arkéa-B&B Hotels)
Derniers vainqueurs :
2024 : Maxim Van Gils (2024)
2023 : Soren Kragh Andersen (DAN)
2022 : Sam Bennett (IRL)