À travers l’initiative «DiWäin», la commune de Diekirch et les acteurs locaux vont faire revivre les vignes disparues depuis 300 ans.
Disparues depuis près de 300 ans, les vignes Diekirch sont sur le point de renaître. Hier, lundi 28 avril 2025, la ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture (AAV), Martine Hansen, a donné le premier coup de pelle aux pieds des jeunes plantations.
Ce projet de renouveau vini-viticole, dénommé DiWäin, est le fruit d’une collaboration, dont Charles Konnen, ancien président de l’Office national du remembrement, et figure de proue du projet, souligne l’importance. «C’est le renouveau d’une tradition diekirchoise. La commune et des associations ont entrepris la mission de faire revivre les vignes qui existaient il y a 300 ans.»
Après la bière, le vin
Les vignobles de Diekirch, ce sont dix-sept sites, entre 50 et 100 hectares, sur des pentes exposées plein sud. Dans l’optique de faire réapparaître les étendues de vignes disparues, le projet pilote DiWäin, débuté en janvier 2025, va s’étendre sur quatre années.
L’ASBL «Dikricher Wäifrënn» coordonne ainsi les opérations de viticulture et de vinification, et assurera par la suite la commercialisation. À côté, la ville de Diekirch finance le projet et met à disposition gratuitement les terrains et les installations pour l’association. «Ce qui a été planté, ça représente trente ares, l’équivalent de 2 000 litres en tout», indique Guy Krier, président de l’Organisation professionnelle des vignerons indépendants (OPVI).
Ce dernier détaille les perspectives du projet DiWäin. «D’ici octobre 2028, pour la première année, ça sera du vin nouveau, il y aura des petites quantités de « Fiederwässen« , ou « premier Rosé« ».
D’après Charles Konnen, il faudra ensuite attendre cinq années pour que les vignes soient bien développées, puis ils envisageront des crémants blancs, rosés, ou des vins blancs et rouges. L’exploitation deviendra alors potentiellement un système «auto-financé». «Bientôt, Diekirch ne sera plus uniquement connu pour la bière, mais aussi pour son vin!», s’amuse à dire Guy Krier.
«Quatre cépages PIWI»
Aux côtés de Martine Hansen, de l’échevin Paul Bonert, du député Charles Weiler, et devant le panorama de Diekirch, Charles Konnen met en avant la robustesse des sortes PIWI. Ces plants sont produits de manière durable, élaborés pour résister contre les moisissures et les maladies fongiques.
«Nous avons planté quatre cépages PIWI, du blanc et du rouge, dont du Souvinier Gris, du Johanniter, du Divico et du Pinot Nova», énumère Charles Konnen. Le vin produit portera ainsi le label Bio Triple Plus, garantissant une réduction des émissions de CO2 et favorisant la biodiversité. La ministre de l’AAV tenait donc à féliciter cette initiative locale.
«Il y a eu un travail remarquable avec les vignerons de la Moselle et avec l’institut vinicole pour choisir ces quatre cépages. Ils ont fait revivre cette culture disparue après l’hiver rude de 1708». Mais avec la hausse constante des températures, les zones de production vigneronne se sont déplacées.
Désormais, les vignes se développent aussi dans le Nord. Avec DiWäin, la commune prévoit donc des visites du vignoble et espère devenir la première ville luxembourgeoise renommée pour son vin et sa bière.
De notre collaborateur, Quentin Theophile