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[Basket] Et à la fin, c’est Etzella qui gagne…


Quatarrius Wilson a réalisé une véritable démonstration de puissance pour porter Etzella, dimanche. 

Les Nordistes ont bouclé, en trois manches sèches face au T71, une saison exceptionnelle. Au cours de laquelle ils ont été pratiquement invincibles.

La saison d’Enovos League a pratiquement (il reste le barrage entre Musel Pikes et Black Frogs) pris fin dimanche, au Deich, où Etzella a été sacré pour la 16e fois (un record) champion du Luxembourg. Retour sur un sacre prévisible.

VOIR ETZELLA CHAMPION EST-IL UNE SURPRISE ?

Évidemment non ! En étant tout à fait objectif, Etzella était la meilleure équipe du pays. Une armada redoutable, taillée pour gagner et qui n’a laissé que des miettes à ses adversaires. Certes, ils sont tombés sur un os en finale de la Coupe face à un Basket Esch en mission. Mais sinon, c’est une saison parfaite avec seulement deux petites défaites au compteur en championnat, sur les parquets de l’Amicale et de Contern. Le reste, ce ne sont que des victoires, des victoires et encore des victoires. Et en finale, Dudelange, comme la Résidence au premier tour puis l’Arantia en demi-finale, n’a pas réussi à battre une seule fois son prestigieux adversaire.

EST-CE MÉRITÉ ?

Là encore, difficile de répondre par la négative. On l’a dit, Etzella a été la meilleure équipe tout au long de la saison. Meilleure attaque, troisième meilleure défense, meilleure réussite à trois points, Fritz Gutenkauf et ses coéquipiers ont complètement mérité leur titre. Et comme l’explique Thomas Henkel, leur inattendue recrue qui a fait beaucoup de bien aux Nordistes : «On a travaillé dur toute la saison pour ça.» Et c’est même la récompense de trois ans de travail acharné sous la houlette de Gavin Love : «Année après année, on a progressé. C’est une joie d’offrir ce titre à Etzella, aux fans et aux sponsors»,  confiait le technicien britannique quelques minutes après le sacre.

ETZELLA A-T-IL ÉTÉ AIDÉ PAR SES ADVERSAIRES ?

Oui, d’une certaine manière. Au premier tour, les Nordistes ont hérité d’une équipe de la Résidence à l’agonie, traumatisée par l’affaire Leon Ayers et qui ne s’est jamais relevée de ce sordide fait divers. En demi-finale, face au voisin de l’Arantia, les hommes de Karolis Abramavicius ont dû jouer le second match sans Scott Lindsey, qui avait été le bourreau du Basket Esch au premier tour. Et en finale, Etzella a bénéficié pendant les deux premiers matches de l’absence du maître à jouer dudelangeois Brandon Randolph, remplacé par Temple Gibbs. Lequel a fait ce qu’il a pu. Sans toutefois vraiment peser dans cette finale.

Il est évidemment impossible de dire ce qu’il serait advenu s’ils avaient tous été au complet. On peut seulement se dire que la tâche aurait été peut-être plus compliquée pour les Ettelbruckois… ou pas. Et Etzella a également dû composer avec une absence. En effet, le jeune Eric Zenners qui s’était installé dans la rotation (5 pts et 4 rebonds par match) s’est blessé et n’a pu jouer le moindre match depuis la finale de Coupe perdue face à Esch. Un joueur en moins qui a obligé Gavin Love à changer ses plans et à mettre Yann Wolff dans le cinq de base, au lieu d’utiliser l’intensité et l’énergie de l’international luxembourgeois en sortie de banc.

LE T71 A-T-IL RÉUSSI SA SAISON ?

Oui! Les Dudelangeois ont réalisé une saison magnifique. Et tous s’accordent sur un point : «En début de saison, personne ne nous aurait imaginés en finale.» Et pourtant, à partir de la mi-décembre, un déclic s’est produit et les hommes d’Yves Defraigne ont enchaîné les succès. Pas moins de neuf victoires de rang pour être longtemps dauphin au classement d’Etzella. Avant deux défaites au Filano puis face à… Etzella qui a repoussé les joueurs de la Forge du Sud au troisième rang de l’Enovos League à l’issue de la saison régulière.

En play-offs, ils ont ensuite écarté en deux manches Contern, avec notamment un deuxième match très compliqué où ils s’en sortent de justesse alors qu’ils sont privés lors des dernières minutes, de Brandon Randolph, qui s’est blessé sérieusement. Les dix jours de pause avant la demi-finale contre l’Amicale leur permet de recruter en catastrophe Temple Gibbs, qui fera le boulot. Et derrière un Eddie Colbert stratosphérique (43 pts, 15 rebonds) et face à une équipe de Steinsel très tôt privée de Jarvis Williams, les Dudelangeois vont arracher leur place en finale. Face à Etzella, si on oublie le premier match : «On n’était pas prêts», expliquera le capitaine Christopher Jack, les Dudelangeois n’ont rien lâché. Mais ça n’a pas suffi face à l’armada ettelbruckoise.

A-T-ON VU UNE BELLE FINALE ?

Si on met de côté le premier match, on peut répondre par la positive. Comme l’expliquait le capitaine Christopher Jack dimanche  : «On a vraiment, vraiment tout donné. Je suis très fier des gars.» Malheureusement, la série a été lancée sur de mauvaises bases, avec un non-match du T71, complètement hors du coup au Deich pour la première manche. En revanche, c’est un Dudelange remonté comme une pendule qui s’est présenté sur son parquet du Grimler mercredi. Et quand on voit les locaux prendre 8 longueurs d’avance alors qu’il ne reste que quatre minutes à jouer, on se dit qu’on va assister à un petit événement : «On a vraiment cru qu’on avait gagné. Et je pense que si on l’avait fait, ça aurait pu tout changer», revient d’ailleurs Nelly Stephens, toujours après le match 3. Mais Etzella ne lâche jamais rien. Et peut compter sur ses individualités et son expérience pour revenir de situations très compliquées. Jimmie Taylor, tout simplement intenable, a joué un vilain tour à ses anciens coéquipiers pour permettre à Etzella de finalement mener 2-0. Et de faire peser une épée de Damoclès sur Dudelange. Qui s’est encore une fois battu comme un lion dimanche, comptant jusqu’à 9 pts d’avance… avant de céder dans les dernières minutes.

QU’EST-CE QUI A FAIT LA DIFFÉRENCE DANS CETTE FINALE ?

Si on regarde le scénario des trois matches et les stats, la première chose qui frappe est le nombre de fautes. A chaque fois, les Dudelangeois ont été beaucoup plus sanctionnés qu’Etzella : «Ils jouent de manière très agressive. Peut-être même un peu trop. Et ça leur porte préjudice», constatait d’ailleurs Gavin Love, dimanche.

Et force est de constater que ces fautes ont lourdement pesé dans la balance. Au premier match, Dino Ceman et Temple Gibbs atteignent la pause avec trois fautes à leur compteur personnel. Et juste après le retour des vestiaires, l’Américain pète les plombs et se fait expulser. Dès lors, la tâche était grandement facilitée. Mercredi, le T71 semble sur la bonne voie. Mais trois joueurs ont quatre fautes. Et ça ne loupe pas : le match se termine sans Nelly Stephens, Temple Gibbs et Dino Ceman. Ce qui facilite le boulot d’Etzella.

Enfin, dimanche alors que les débats sont vraiment très équilibrés, ce sont encore une fois les fautes qui vont coûter très cher. Alors que Dino Ceman a été exclu pour cinq fautes dès le début du quatrième quart, Joe Kalmes, qui a trois fautes, s’en fait siffler une quatrième. L’intérieur international, qui n’a pas vraiment pesé dans cette finale (6 pts, 4 rebonds de moyenne), s’estime lésé. Il le fait savoir de manière un peu trop véhémente et écope d’une faute technique, synonyme de cinquième faute et de fin de match prématurée. Une expulsion qui laisse la raquette du T71 bien vide, surtout avec un Quatarrius Wilson en feu (33 pts, 15 rebonds). D’une manière générale, d’ailleurs, les Américains d’Etzella ont pris le dessus sur leur pendant dudelangeois. Et ça a aussi fait la différence.

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