Vainqueur du T71 pour la troisième fois en trois matches (87-80), Etzella remporte son 16e titre de champion.
Un peu plus d’une semaine après une première manche dominée de la tête et des épaules par Etzella, les Nordistes et le T71 se retrouvent au Deich. Pour Dudelange, c’est déjà le match de la dernière chance. Battus sur le fil mercredi au Grimler, les hommes d’Yves Defraigne ont en effet une épée de Damoclès sur la tête : pour eux, c’est la victoire ou les vacances!
Et pour ce match qui pourrait potentiellement être le dernier de la saison, le coach du T71 a décidé de prendre tous les risques. Exit Temple Gibbs, qui n’a pas démérité mais n’a pas terminé un match. Et rebonjour Brandon Randolph. C’est même avec trois Américains que les visiteurs débutent le match puisqu’on retrouve, outre Randolph, Eddie Colbert et Nelly Stephens, associés au capitaine Christopher Jack et à Joe Kalmes.

Toute la détresse se lit dans les yeux de Christopher Jack et ses coéquipiers, auteurs d’une superbe saison. (Photo : gerry schmit)
Et tout de suite, on sent que ça fonctionne bien. Randolph se met immédiatement dans le rythme, tout en s’occupant du cas Sticky Gutenkauf. En ce début de match, les attaques ont clairement du mal de part et d’autre, notamment à trois points. Malgré tout, Etzella, grâce au seul tir de loin du quart signé Fritz Gutenkauf, termine les 10 premières minutes avec un tout petit point d’avance sur le T71, qui semble dans le bon tempo, à l’image de ses deux ogives signées Dino Ceman et CJ (16-15).
A la reprise, Etzella donne l’impression de prendre les commandes, avec un missile de Jimmie Taylor, qui rate dans la foulée l’occasion de donner une avance plus large. Mais c’est sans compter sur une énorme réaction dudelangeoise. Sous l’impulsion de Brandon Randolph, les joueurs de la Froge du Sud, menés 23-17, alignent un cinglant 12-0 qui leur permet de passer devant (23-29).
Etzella paraît bafouiller son basket à l’image d’un Thomas Henkel à côté de la plaque, qui commet coup sur coup deux fautes. Etzella plie. Mais ne rompt pas. Même s’il vit une première mi-temps très compliquée, Sticky Gutenkauf parvient à trouver la mire à longue distance. Un jeu rapide conclu par un gros dunk signé Quatarrius Wilson qui ajoute un dernier panier dans la foulée et c’est bien Etzella qui vire en tête à la pause (37-36).
Mais clairement, contrairement à la première manche, rien n’est joué! Et comme mercredi, où Dudelange est passé tout près de la victoire, on a le sentiment qu’il n’y aura pas une grande différence à la fin du match.
Confirmation au retour des vestiaires. Les gâchettes dudelangeoises sont de sortie, à l’image de Brandon Randolph, qui effectue décidément un retour tonitruant et qui plante deux banderilles longue distance, dont une en déséquilibre à la fin des 24″. Etzella souffre face à la défense des visiteurs mais s’en remet au talent individuel. Et après Jimmie Taylor mercredi au Grimler, c’est au tour de « Q » Wilson de montrer ce qu’il sait faire : trois gros dunks, un panier à trois points et les Nordistes reprennent des couleurs. Mais les débats sont toujours aussi serrés. Et bien malin celui qui peut dire qui va l’emporter.
Des fautes qui coûtent cher
Sur le parquet, c’est plutôt Dudelange qui donne le sentiment de dominer les affaires. Christopher Jack repart sur sa lancée du match 2 à trois points et Brandon Randolph continue son énorme prestation. Etzella flanche. Vacille. Mais reste toujours dans le coup. Et immédiatement après la quatrième faute de Dino Ceman, Jimmie Taylor remet le nez à la fenêtre et signe deux exploits personnels pour remettre Etzella devant au score. Quelques instants plus tard, les deux équipes rejoignent le banc alors que tout reste à faire (58-59).

Quatarrius Wilson a été énorme, ce dimanche au Deich (Photo : gerry schmit)
Mais alors qu’on imagine un match serré jusqu’à la toute dernière minute, on avait oublié une donnée qui a beaucoup pesé dans cette finale : les fautes. Et une nouvelle fois, c’est le T71 qui est concerné. Au bout de deux minutes, Dino Ceman commet sa cinquième faute. Au bout de cinq, on assiste à une séquence lunaire : Joe Kalmes, qui a déjà trois fautes et qui est outrageusement dominé sous les paniers par Quatarrius Wilson, conteste une décision arbitrale. Dans la foulée, il pète un plomb et balance le ballon dans les airs. L’arbitre n’a d’autre choix que de le sanctionner d’une technique. Dudelange vient de perdre son seul joueur intérieur qui peut ferrailler avec la machine Wilson.
Cette fois, on a le sentiment que la messe est dite. Sentiment confirmé quand « Q » rate deux lancers francs, prend le rebond, la balle atterrit dans les mains de Jimmie Taylor, à trois points, qui ne loupe pas la cible. Et comme s’il sentait le goût du sang, Sticky Gutenkauf, plutôt discret jusque là, y ajoute son ogive qui donne pour la première fois 12 points d’avance à Etzella (77-65, 36e).
Il reste encore un peu de temps. Mais Etzella n’est jamais aussi fort que quand il mène les débats à quelques minutes de la fin du match. Le T71 ne lâche rien, Davide Grün met un tir à trois points. Mais Etzella ne lâchera pas sa proie. Quelques instants plus tard, Sticky Gutenkauf peut exulter : Etzella est champion!
Romain Haas