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Cruauté sans filtre

Une nouvelle vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a suscité la colère et l’indignation. On y voit une élève du lycée Bel-Val être humiliée et frappée par des camarades. Une enquête a été ouverte et l’école examine l’incident en interne.

Ce n’est pas, malheureusement, la première fois que ce type d’évènement frappe une communauté scolaire au Luxembourg. Malgré les efforts de pédagogie, malgré les programmes de sensibilisation pour faire du monde de l’éducation un espace de paix, ces actes se répètent et se répèteront.

Espérons que le dossier soit rapidement traité et les personnes impliquées lourdement sanctionnées. Au-delà de condamner les tortionnaires, il faudra aussi épauler la victime.

L’arrivée des nouvelles technologies a bouleversé nos vies pour le meilleur et le pire. Les cas de violences dans les écoles ou dans les lycées ont toujours existé.

N’imaginons pas que le monde, avant l’invention des smartphones et des réseaux sociaux, était idyllique. Ne nous leurrons pas. Ce n’est pas le téléphone portable qui a rendu, tout d’un coup, les jeunes générations avides de brutalité.

Mais, dorénavant, filmer ces méfaits semble être devenu une seconde nature et dévoile au grand jour les violences que peuvent subir des élèves dans le cadre de leurs études. Et, ce qui est souvent choquant, c’est la passivité des témoins de la scène qui filment les faits et gestes du ou des agresseurs.

Comme au spectacle, comme pour avoir un souvenir et bien souvent le partager avec des connaissances sans mesurer la gravité de ses actes. Ce qui a changé ce n’est pas la violence, malheureusement, mais la façon de l’appréhender. C’est devenu comme une sorte de normalité. Et cela concerne toutes les générations.

Combien de vidéos effarantes avons-nous vues, dévoilant des personnes dégainer leur smartphone pour immortaliser un drame au lieu d’aller porter secours aux victimes ou d’aider une personne en situation de détresse. Le premier réflexe est de sortir cet appareil, comme si capter ces instants et les laisser durer était plus intéressant que les stopper immédiatement.

Intéressant pour qui? Pour que ça change, peut-être que les actions de sensibilisation devraient-elles concerner tout le monde, et pas que les jeunes.