Les carrières dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont encore trop peu investies par les jeunes filles. Une journée a été organisée pour faire bouger les choses.
Quelque 80 lycéennes étaient réunies ce mercredi au Lycée des arts et métiers au Limpertsberg. En compagnie d’une poignée de camarades masculins et de plusieurs de leurs enseignants, elles ont assisté à une conférence intitulée «Girls in ICT Day» organisée à l’occasion de la Journée internationale des jeunes filles dans le secteur des technologies de l’information et de la communication. L’idée de cette grande réunion étant de les sensibiliser aux opportunités offertes par les études et les carrières dans le numérique et les STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).
L’événement, sous l’égide du ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité, du service des médias du ministère d’État et de l’entreprise sociale Wide andco, a permis de dévoiler les résultats d’une étude intitulée «Identifier les causes de la faible présence des filles et des femmes dans les filières et les métiers des TIC».
Cette enquête a mis en évidence l’impact des stéréotypes de genre persistants dans les choix d’orientation des jeunes filles dès le secondaire et souligné l’influence des parents et de l’école. Elle a aussi montré qu’une fois entrées dans le monde professionnel, les femmes doivent faire face à divers obstacles : le sexisme ordinaire, le manque de modèles féminins et un environnement de travail souvent peu inclusif.
Un constat qui ne laisse pas indifférente la ministre de l’Égalité des genres, Yuriko Backes. Cette dernière, citée dans un communiqué, a rappelé «l’importance de la créativité, de l’ingéniosité et de la détermination des jeunes filles et femmes qui contribuent chaque jour à l’innovation et à la transformation numérique». Avant d’ajouter : «Nous devons aussi reconnaître qu’il existe encore des barrières qui empêchent beaucoup d’entre elles d’exprimer tout leur potentiel».
Des retours d’expérience
Avec seulement 20 % de femmes parmi les spécialistes en TIC en Europe, il est temps qu’une «prise de conscience» ait lieu, a indiqué la ministre chargée des Médias et de la Connectivité, Elisabeth Margue. D’autant que les métiers des TIC représentent une opportunité majeure dans les années à venir. «Pour atteindre les objectifs de la décennie numérique, 20 millions de spécialistes TIC (seront nécessaires) jusqu’en 2030», a-t-elle souligné.
Cette journée a aussi été marquée par une table ronde dynamique où plusieurs professionnelles du secteur numérique ont partagé la richesse de leurs parcours respectifs, les expériences marquantes de leur trajectoire ainsi que les défis surmontés grâce aux technologies. Leurs interventions ont illustré la pluralité des profils et des fonctions dans le domaine du digital.
Enfin, le gouvernement en a profité pour présenter l’initiative gouvernementale «Girls Deploy Your Digital Talent», dont le lancement est prévu à la rentrée 2025. Ce programme proposera à des lycéennes de s’impliquer activement dans des missions numériques concrètes, en partenariat avec des entreprises ou des administrations, pour renforcer leurs compétences et leur confiance en elles et leur faire découvrir la diversité des métiers liés au numérique.
«À travers cette initiative, les partenaires institutionnels ont réaffirmé leur volonté commune de contribuer à la construction d’un écosystème numérique plus inclusif, plus paritaire et pleinement aligné sur les ambitions européennes», a conclu le ministère de l’Égalité.