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La «success-story» de Cargolux continue


(De g. à d.) Richard Forson (CEO), Tom Weisgerber (Chairman) et Maxim Strauss (CFO Review) ont présenté le bilan 2024 de Cargolux dont le résultat financier est historique.  (photo Alain Richard)

Porté par une hausse de son activité grâce à l’e-commerce en provenance d’Asie, le groupe Cargolux a réalisé des bénéfices record en 2024. Seule ombre au tableau : les futurs tarifs douaniers des États-Unis.

À quelques jours de fêter les 55 ans du premier vol de son histoire, réalisé entre Stockholm et New York le 11 mai 1970, Cargolux va pouvoir souffler ses bougies d’anniversaire avec le sourire compte tenu des résultats de son exercice 2024. Ces derniers ont été dévoilés ce mercredi par la compagnie de fret dont le président du conseil d’administration, Tom Weisgerber, qualifie l’année 2024 comme «notre meilleure année».

Avec un chiffre d’affaires de 3,324 milliards de dollars réalisé l’an passé, il s’agit plus précisément de «nos meilleurs résultats en dehors des années covid». Certes, le record des 5,1 milliards de dollars établi en 2022 est encore loin mais, dans un contexte «normal», l’année 2024 surpasse largement 2023 (2,9 milliards) et 2019 (2,2 milliards). En termes de bénéfices, le dernier exercice a rapporté 448 millions de dollars (393 millions d’euros), soit une augmentation de 56 % en une année.

Les nuages noirs annoncés lors de la présentation des résultats 2023 n’ont donc pas eu l’impact redouté. Un an auparavant, Cargolux pointait du doigt la hausse des tensions géopolitiques à l’échelle mondiale, le retour de la volatilité et les préoccupations croissantes en matière de durabilité afin d’expliquer leurs difficultés à prévoir la demande pour 2024.

L’e-commerce principal client

Afin de quantifier les bons résultats de 2024, l’affréteur luxembourgeois met notamment en avant l’évolution de la demande avec un nombre de tonnes vendues qui a augmenté de 12,7 % un an (1 123 801 tonnes). Pourtant, la guerre en Ukraine et les conflits au Moyen-Orient ont eu «un impact à la fois sur les coûts et l’efficacité opérationnels, ainsi que sur la confiance des clients». Afin d’y faire face, Cargolux a pu compter sur la demande en provenance du commerce en ligne depuis l’Asie du Nord-Est, les principaux acteurs étant les plateformes chinoises Shein, Temu et Alibaba.

«La demande record enregistrée pour les vols charters, y compris pour l’e-commerce, a également contribué de manière significative aux résultats de 2024» précise Richard Forson, président et CEO.

Autre indicateur significatif de la bonne santé : les «block hours». Ces derniers rendent compte du temps passé en vol par les avions, et celui-ci a grimpé de 10,7 %, illustrant ainsi une plus grande activité. Le tout avec une flotte légèrement plus chargée (0,9 point de pourcentage en plus).

Fort de ce bilan financier positif et de sa diversification réussie (lire ci-contre), Tom Weisgerber parle d’une «success-story et qui est aussi celle des actionnaires». Avec Luxair (35,1 % des parts), la compagnie aérienne chinoise HNCA (35 %), les banques Spuerkeess (10,9 %) et SNCI (10,7 %) ainsi que l’État luxembourgeois (8,3 %), «les relations sont excellentes» souligne-t-il, en rappelant qu’ils vont bénéficier d’une hausse de la distribution des dividendes de 25 % par rapport à 2023.

«L’avenir est incertain»

Ces bénéfices tombent à point nommé puisqu’ils vont être majoritairement mis de côté afin de préparer le renouvellement de la flotte prévue à partir de 2028 ainsi que pour se préparer au pire dans un futur plus proche. «Il faudra être résilient, car l’avenir est incertain» prévient Richard Forson en évoquant la politique douanière de Donald Trump.

Alors que Cargolux a bénéficié de l’activité florissante de l’e-commerce depuis la Chine et Hong-Kong, le gouvernement américain prévoit le retrait de l’exemption de droits de douane dont bénéficiaient les colis de moins de 800 dollars envoyés depuis la Chine. «L’imposition de droits de douane à l’importation par les États-Unis à leurs partenaires commerciaux devrait avoir un impact négatif sur la demande de capacité de fret aérien et perturber les voies commerciales traditionnelles.»

À quelques jours de l’échéance, la direction ne cache pas que «la situation est totalement trouble» puisque l’instabilité du président américain ne lui permet pas de dire si la surtaxe de 145 % envers les produits chinois sera appliquée la semaine prochaine. «Nous devons attendre de voir le 2 mai, qui sera une date importante pour l’industrie de l’e-commerce» confie le CEO mais «nous sommes bien placés financièrement pour faire face» assure Tom Weisgerber.

Bons débuts pour les filiales

Dans son bilan 2024, Cargolux se félicite également de la réussite de sa récente filiale Luxcargo Handling qui, depuis le 1er mai dernier, «a repris sans problème les activités d’assistance en escale de fret de Luxair à l’aéroport de Luxembourg».

L’été dernier, la première mission d’Aquarius Aerial Firefighting (AFF), autre filiale qui fournit un soutien aérien de lutte contre les incendies au gouvernement espagnol, a également été «un succès» et sera suivie d’un agrandissement de la flotte, actuellement composée de trois avions et de l’équipage.

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