Pour se mettre en conformité avec la loi Climat, qui prévoit l’interdiction de l’artificialisation nette des sols à l’horizon 2050, les collectivités doivent anticiper leur production future de logements. Elles peuvent désormais s’appuyer sur le rapport de l’Aguram, qui tend à démontrer que la vallée de la Fensch regorge de réserves foncières, notamment parmi les friches industrielles.
L’échéance approche. En 2050, les collectivités ne pourront plus artificialiser leurs sols sans compensation. Un horizon qui les oblige à anticiper et à se poser les bonnes questions : comment concilier le besoin impérieux de produire de nouveaux logements sans sacrifier les espaces naturels ?
Pour les accompagner dans leurs réflexions, l’Aguram (agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle) a publié à l’automne dernier un Observatoire de l’habitat et du foncier. Un document que les collectivités doivent désormais obtenir dans les trois ans suivant l’adoption du PLH (plan local de l’habitat). Objectif : mettre en relation les projets des collectivités avec les disponibilités foncières à l’intérieur de l’enveloppe urbaine. Justement, la vallée de la Fensch en regorge.
Les friches
Elles figurent parmi les principales réserves foncières du territoire. Terre industrielle, la vallée dispose de près de 520 ha de friches. Elles ne sont pas toutes dédiées à l’habitat : seuls 80 ha (soit 9 friches) pourraient accueillir de nouveaux logements ( hors Patural à Hayange dont la vocation doit encore être définie ). Parmi elles : le crassier du Konacker à Nilvange , l’ancienne école Schweitzer de Nilvange , la ZAC de la Paix à Algrange , le site de la Champagnerie à Uckange ou encore la rue de Ranguevaux à Fameck.
Certaines friches sont déjà en cours de transformation (Bureau central de Hayange , rue de Ranguevaux à Fameck…). Seules 7 % ont déjà fait l’objet d’un permis de construire. Autant dire qu’il reste de la marge. Toutefois, l’Aguram prévient : « En raison de leurs contraintes (pollution) et de leurs vocations (acquisition des terrains), toutes ne sont pas propices à la création de logements. » À titre d’exemple, le crassier de Marspich, situé sur un espace naturel, pourra difficilement accueillir de l’habitat.
Les sites en reconversion
L’Aguram liste 54 bâtiments ou lieux qui pourraient faire l’objet d’un changement de destination. Il s’agit de bâtiments ou de parcs municipaux qui pourraient potentiellement être reconvertis en habitations, soit une quarantaine d’hectares au total. Florange et Hayange sont les deux communes qui disposent de plus de potentiels de mutation. Par ailleurs, 120 locaux commerciaux vacants ont été identifiés sur le territoire. Tous ne pourront pas être transformés en logements mais plus du tiers présente des caractéristiques optimales pour une mutation.
Les dents creuses
Plus de 30 hectares de dents creuses ont été recensés (243 au total), dont une majorité (18,5 ha) propices à la création de logements.
Les zones à urbaniser
Les communes disposent, au total, de près de 100 hectares de terrains constructibles à l’intérieur des enveloppes urbaines, soit un potentiel de 2114 logements. À ce jour, seuls 218 permis de construire ont été accordés sur ces terrains. Il faut ajouter à cela près de 123 ha de terrains situés en zone à urbaniser (zone AU), donc en extension urbaine : sur ces réserves, seuls 5,2 ha ont obtenu un permis de construire.
Contrairement à l’image souvent dépeinte d’une vallée engoncée dans sa torpeur, la Fensch est dynamique sur le plan immobilier. Toutes les communes ont produit de nouveaux logements depuis 2020. Parmi elles, Florange est celle qui en concentre le plus (331, et 727 permis de construire délivrés) , suivie de Fameck (276 pour 338 permis de construire) et Hayange (244 pour 465 permis de construire). Fameck est celle qui a construit le plus de surface (15 ha) suivie de Florange (8 ha).
Au total, 1 209 logements ont été commencés et 2 258 ont été autorisés. Parmi eux, 348 logements ont été aménagés dans des bâtiments déjà existants (29 %), soit 10 % des surfaces de ce type encore disponibles. 88 % d’entre eux l’ont été dans l’enveloppe urbaine des communes, et 95 % en zone urbaine (zone U). 4 % seulement des logements ont été construits sur une friche.