La saison touche à sa fin. Et elle a été tout simplement exceptionnelle côté luxembourgeois.

Et si le hockey sur glace était tout simplement le sport co n° 1 au Grand-Duché ? Si la question prête à sourire, il n’empêche qu’à chaque match du Tornado, ce sont plusieurs centaines de personnes qui se déplacent. Une affluence qui n’a rien à envier aux footeux. Bien au contraire.

UNE VITRINE QUI S’APPELLE TORNADO

Si le hockey se porte aussi bien, c’est, d’abord, grâce aux résultats de sa vitrine, à savoir le Tornado. Les joueurs de Christer Eriksson ont réussi leur première saison en D2 française en assurant rapidement leur maintien et en se hissant en play-offs. Et semblent avoir les moyens de s’y installer durablement. Avant de regarder vers le haut.

DES ÉQUIPES JEUNES QUI BRILLENT

Mais le Tornado n’est pas seul. Loin de là : «C’est la vitrine. Mais derrière, il se passe plein de choses», confie d’ailleurs Loïc Darras, le team manager. C’est ainsi que la saison a été tout simplement exceptionnelle pour les jeunes pousses du hockey grand-ducal. C’est simple, jamais les équipes de jeunes, nommées les Huskies, n’ont été aussi performantes. Ainsi, les U13 ont atteint le final 3 de la Ligue Nord-Est avec Rouen et Amiens, les U15 ont perdu le week-end dernier en finale contre Le Havre-Caen, les U18 se sont inclinés en finale de la play-offs zone contre Amiens. Et samedi, les U20, vainqueurs la semaine dernière de l’Entente Besançon-Dijon, jouent à Kockelscheuer la finale du championnat contre Amiens : «C’est quelque chose d’unique à tous les niveaux», se réjouit Christer Eriksson.

CHANGEMENT DE MENTALITÉ

Ce dernier a pu mesurer le chemin parcouru depuis son arrivée, il y a trois ans : «Quand je suis arrivé, c’était un peu du hockey à la carte. Je viens, je ne viens pas. Un jour c’est les vacances, l’autre, l’anniversaire de mon voisin, la troisième fois la grand-mère… On peut dire qu’il y avait presque 50 % de va-et-vient. Maintenant, on approche de 90 % de présence», se réjouit le technicien. Et de préciser : «Quand j’ai commencé au Luxembourg, tout le monde voulait tirer la couverture à soi. Maintenant, on travaille ensemble avec le même objectif de développer le hockey au Luxembourg.»

UNE ÉNORME POPULARITÉ

Visiblement, le hockey fait recette au Luxembourg : «On a des équipes dans toutes les catégories à partir des U7. Et on a la capacité de faire deux équipes pour chaque catégorie. Il y a quelques jours, il y avait un stage chez les U9. Il y avait 70 gamins sur la glace. C’est fantastique!»

DES INFRASTRUCTURES À AMÉLIORER

Le Tornado est en D2 française. Mais ses installations n’ont malheureusement rien à voir avec celles de ses adversaires : «Si on regarde Roanne, ils ont un vestiaire, une buanderie, un atelier, un bureau pour les entraîneurs. Nous, on doit faire nos réunions dans la douche avant les entraînements.» Les hockeyeurs doivent en effet cohabiter avec les autres disciplines de glace. Et n’ont pas de local propre pour, par exemple, entreposer leur matériel, autrement plus imposant que celui des patineurs, par exemple. Bref, il y a clairement des pistes d’amélioration pour permettre au Tornado de continuer de performer. Et de viser, un jour, la montée à l’échelon supérieur : «Mais d’abord, il faut augmenter le niveau le plus bas du hockey luxembourgeois. On doit avoir des bases stables. Comme une table qui aurait ses quatre pieds. Tout doit grossir pour construire une culture plus forte. Avec, on l’espère, un public fidèle. On aimerait jouer à guichets fermés.»

UNE ÉQUIPE B SUR LES RAILS

Les règles de la D2 française sont très strictes. Ainsi, seuls 5 étrangers ont le droit d’être aligné en compétition. Et comme l’équipe a de nombreux jeunes joueurs qui cirent la plupart du temps le banc, l’idée est venue d’inscrire une équipe B du Tornado en D1 belge. Un projet en bonne voie qui permettrait aux jeunes d’avoir du temps de jeu ainsi qu’à des anciens de rester en forme : «Ces joueurs, qui portent l’identité du club, ont toujours envie de jouer. Avec cette deuxième équipe, qui serait composée de deux tiers de jeunes formés localement et d’un tiers d’anciens pour les encadrer, ils auraient cette possibilité.» Et certains jeunes pourraient même, le cas échéant, disputer trois matches dans le week-end, avec l’équipe 1 du Tornado, avec l’équipe B et avec les Huskies U20.

DES JOUEURS DE NHL CET ÉTÉ?

Cet été, le club de Färjestad, l’un des plus grands clubs de Suède, va venir avec six entraîneurs pour proposer un stage à 180 enfants. Il faudra se dépêcher, car 130 places sont d’ores et déjà réservées. La venue de ces entraîneurs pourrait également entraîner celle de joueurs de NHL. En effet, pendant l’été, les stars de la plus grande ligue du monde font souvent appel à des coaches privés pour préparer la saison. Et ces derniers cherchent une destination pour leurs joueurs. Qui pourrait donc être, pourquoi pas, le Luxembourg! Quoi qu’il en soit, qu’ils soient là ou pas, ce sera de toute façon un évènement pour tout amateur de hockey qui se respecte. Et nul doute que les jeunes qui participeront à ce stage vont vivre une expérience exceptionnelle.

QUID DES ÉQUIPES NATIONALES?

Pour la première fois, le Luxembourg a pu engager trois sélections en championnat du monde. C’était le cas pour les U18 et les U20 en Thaïlande il y a quelques semaines. Et même si ça ne s’est pas très bien passé, c’est de l’expérience qui est emmagasinée pour l’avenir. Les seniors seront quant à eux dans l’avion dimanche, à destination de la Turquie pour y disputer les mondiaux de DIIIA. Ils auront cinq matches en sept jours, face à la Turquie, l’Afrique du Sud, le Turkménistan, le Kirghizistan et la Bosnie. L’équipe sera notamment privée de ses deux gardiens titulaires habituels, si bien que Sven Oberweis et Sven Cruchten se partageront la cage durant ces Mondiaux. Un gros défi!