La proposition de loi du LSAP d’accorder à l’ensemble des salariés une dispense de travail de quatre heures par an pour effectuer un don du sang est loin de faire l’unanimité. La Chambre des salariés applaudit, la Chambre de commerce fulmine.
Fin décembre, le député Mars Di Bartolomeo avait déposé ce texte, avec pour objectif «de pérenniser le modèle luxembourgeois de don du sang exclusivement basé sur le bénévolat». Un tel congé spécial, sans perte de salaire, existe déjà pour le secteur public ainsi que par le biais de certaines conventions collectives ou d’accords spécifiques entre salariés et entreprises.
Dans son avis, la Chambre des salariés (CSL) approuve la proposition de l’élu socialiste. Elle réclame toutefois que les travailleurs frontaliers puissent profiter au même titre que les salariés résidents de la dispense de travail. Tout certificat dressé par un centre de transfusion sanguine au Luxembourg ou à l’étranger devrait donc être accepté par l’employeur.
De son côté, la Chambre de commerce s’oppose fermement à la création d’une telle dispense de travail. «Il ne revient pas aux employeurs du secteur privé, mais à l’État lui-même de tout mettre en œuvre afin de maintenir des réserves de sang suffisantes», souligne l’entité patronale dans son avis. Elle propose plutôt d’élargir les plages horaires et jours d’ouverture du Centre de transfusion sanguine.
Il est à noter que le Conseil d’État a déjà accordé son feu vert. Le gouvernement ne s’est toutefois pas encore positionné. En général, les propositions de loi émanant de l’opposition parlementaire sont vouées à l’échec.