Selon les syndicats et les associations de défense des victimes du travail, les services de l’État contestent et entravent systématiquement les demandes de reconnaissance de maladies professionnelles des retraités des mines. Cela entraîne une recrudescence et un rallongement des contentieux. «L’État doit cesser de nier l’évidence de l’exposition aux poussières et aux produits cancérogènes à la mine», disent les syndicats.
Ce mercredi 16 avril, les fédérations syndicales des retraités mineurs CGT, CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC ainsi que les associations de défense des victimes de maladies professionnelles ANDEVA, CAVAM, FNATH, ADEVAT-AMP étaient réunies à Montreuil pour lancer un appel commun afin d’implorer l’État à cesser de «mépriser» les mineurs malades.
«Nous dénonçons la recrudescence des contentieux engagés par l’État sur les maladies professionnelles des anciens salariés de la corporation minière. Nous réclamons la reconnaissance officielle des expositions de tous les anciens mineurs à l’amiante, à la silice cristalline et à d’autres substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ainsi que l’engagement de l’État à ne plus entraver les démarches des victimes et de leurs familles lorsqu’elles demandent la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur, notamment dans le cadre des conciliations», écrivent les fédérations et les associations dans une lettre commune notamment adressée au ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, Eric Lombard.
Les mineurs 25 fois plus exposés aux maladies du travail
Les syndicats de mineurs montent au créneau car ils se déclarent «à bout» face à des procédures qui s’éternisent «durant 7, 8 ou 10 ans» en raison «des manœuvres dilatoires» des agents mandatés par l’État. Selon François Dosso (CFDT), les chiffres dévoilés par les Caisses primaires d’assurance maladie de Moselle et d’Artois pour la période 2017-2023 montrent que les anciens mineurs de plus de 60 ans sont victimes d’un important surrisque de développer une maladie liée au travail. En moyenne, les retraités de la mine sont 25 fois plus exposés aux maladies respiratoires et aux cancers professionnels que le reste de la population. Les maladies liées à l’amiante ont explosé et sont désormais plus nombreuses que les cas de silicose. Le nombre de maladies professionnelles liées à l’amiante reconnues pour les salariés de la corporation minière est quinze fois supérieur à celui observé dans les autres professions. En dehors des tumeurs des voies respiratoires, de nouveaux cancers font leur apparition chez les anciens des mines : cancers de la peau, du rein, de la vessie, etc.
«Face à l’évidence des expositions à des toxiques au travail, l’État fait preuve de négationnisme. En 2025, l’État doit admettre sa responsabilité et cesser de contester l’incontestable , concluent les fédérations de mineurs.