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Prospérité verte

Nos paysages ont enfin reverdi après un hiver froid et rigoureux. Depuis quelques semaines maintenant, le printemps redonne des couleurs au pays. Les paysages reprennent vie, mais tout cela ne serait-il qu’un trompe-l’œil? Gouvernement, associations sont au chevet de notre nature depuis des années maintenant. Elle subit, parfois bien malgré nous, notre empreinte et notre soif de «progrès», de croissance. La santé de nos cours d’eau n’est pas vraiment reluisante, la pression immobilière sur les terrains est immense et il suffit de regarder une carte du Grand-Duché datant d’il y a à peine vingt ans pour voir combien le pays a changé. Et il changera encore. Les clignotants s’allument quand on parle de la situation de nos forêts, victimes du réchauffement climatique, et qui ont besoin de notre accompagnement pour ne pas dépérir. Les arbres encore sains s’élèvent à 25 %. Il faut replanter, mais des essences différentes. Le travail est immense car ces forêts couvrent un tiers du territoire national. Frênes et hêtres vont disparaître, c’est presque certain. Et sur les branches de ces arbres, il y a aussi de moins en moins d’oiseaux. Des espèces tendent à disparaître et subissent les contrecoups de l’agriculture et d’une uniformisation des sols. Allez vous balader dans la nature et tendez l’oreille. Les bois ou les prés sont parfois bien silencieux.

Évidemment, tout n’est pas noir. Le pays sait se mobiliser quand il le faut et nous avons vu se créer des zones humides, des lieux préservés pour abriter une faune et une flore en voie de disparition dans nos contrées. Les réserves naturelles ont germé. Les associations tentent de préserver, morceau de terrain après morceau de terrain, ce qui peut l’être. Les rivières, comme l’Alzette ou la Pétrusse, sont en cours de renaturation. Les villes et villages multiplient les efforts pour tenter de reverdir leurs rues, leurs places. Les communes n’ont pas le choix, car elles devront supporter de longues canicules ces prochaines décennies. Ces lieux ombragés permettront à la population de supporter le calvaire qui s’annonce. Le printemps nous rappelle que la nature restera notre meilleure alliée. Aujourd’hui, il ne suffit plus de la défendre, de la protéger, mais de la faire prospérer.