APRÈS LES DEMI-FINALES Etzella et le T71, les deux finalistes, se sont qualifiés par leur talent. Mais également car la malchance ne s’en est pas – trop – mêlée.
On connaît enfin l’affiche de la finale. L’équipe qui succédera au palmarès à l’Amicale sera donc Etzella ou le T71. Deux formations qui ont réussi à se frayer un chemin jusqu’à l’explication finale grâce à leur talent. Mais le talent seul ne suffit pas. Et pour aller loin, il faut également bénéficier d’un petit coup de pouce du destin. Avoir un brin de réussite. Voir la pièce tomber du bon côté.
Soyons clairs : Etzella et Dudelange n’ont pas volé leur place en finale. D’un côté, on a des Nordistes qui n’ont perdu que trois matches depuis le début de la saison. Les hommes de Gavin Love, déjà finalistes l’an passé, ont poursuivi sur leur lancée de l’an passé avec le renfort de Thomas Henkel et l’arrivée de Quatarrius Wilson, qui s’est parfaitement intégré au jeu proposé par Sticky Gutenkauf et ses coéquipiers. De l’autre, Dudelange a réalisé une superbe saison. Et est tout simplement l’une des deux meilleures équipes, si ce n’est la meilleure, du pays depuis le début de l’année 2025. Et l’annonce du prochain départ du technicien Yves Defraigne, qui cèdera sa place à Christophe Ney la saison prochaine, n’a visiblement pas perturbé Christopher Jack et compagnie. Au contraire, ça pourrait même les avoir surmotivés pour tenter d’offrir un titre à leur coach depuis trois ans. Qui a clairement fait passer un cap à la troupe de Joe Kalmes.
Des circonstances favorables
On l’aura compris, si Ettelbruckois et Dudelangeois sont en finale, c’est d’abord et avant tout grâce à leur talent. À leur entraînement. À leur discipline. Mais dans une compétition très serrée, il faut également que toutes les planètes soient alignées. Et la chance est aussi un élément qui fait parfois la différence. Ou plutôt l’absence de malchance.
Si on regarde le parcours des deux équipes, elles ont bénéficié de circonstances favorables. Au premier tour, Etzella affronte la Résidence qui aligne un nouvel Américain tout juste arrivé, Brandon Averette. Lequel se blesse au bout de cinq minutes lors du premier match. Etzella s’impose largement et, malgré le retour d’Averette au match retour, les Nordistes fileront en deux manches en demi-finale. À ce stade, ils retrouvent le voisin de l’Arantia. Des joueurs de Larochette qui avaient écarté en deux matches secs le Basket Esch… qui était privé de son arme fatale Clancy Rugg, cloué au lit par une bronchite pour le premier match. Et à peine remis pour le second.
En demi-finale, après un premier succès à la maison face à une formation de Larochette au grand complet, Etzella a bénéficié d’un coup de pouce du destin puisqu’au retour, dans l’antre du Filano, les joueurs de Karolis Abramavicius étaient tout simplement privés de… Scott Lindsey. Ce dernier, arrivé quelques semaines plus tôt, avait notamment pulvérisé la défense eschoise en plantant 49 pts! Avec le seul Kiandre Gaddy comme joueur pro, Larochette a résisté tant bien que mal, mais n’a rien pu faire pour empêcher Etzella de retrouver la finale.
Arantia sans Scott, Amicale sans Williams
Dans la partie de tableau de Dudelange, il y a également eu de la casse. L’Amicale, qui a atteint les demi-finales, avait écarté au premier tour le Sparta. Des Bertrangeois qui avaient dû jouer le match retour à l’Atert sans Tyler Millin, lequel avait chuté lourdement à la toute fin de la première rencontre au Alain-Marchetti. En demi-finale, on aurait pu croire que le coup dur serait pour le T71. En effet, Brandon Randolph, qui s’est blessé, a été remplacé au pied levé par son compatriote Temple Gibbs en difficulté pour ses débuts après seulement quelques entraînements (4 pts à 1/9) lors du premier match contre Steinsel. Pour Dudelange, qui n’a clairement pas le banc le plus profond de la ligue, il était compliqué de lutter. Mais heureusement pour le T71, Gibbs a fait mieux au deuxième match avec 19 pts à son actif et Yves Defraigne et ses hommes se sont offert le droit de disputer une belle.
Un match décisif où, pour une fois, ce sont eux qui bénéficieront de circonstances favorables. En effet, au bout de trois minutes de jeu à peine dans cette belle, c’est Jarvis Williams, blessé, qui quitte définitivement ses coéquipiers. Bien sûr, Steinsel dispose d’un effectif bien plus dense que Dudelange, à l’image d’un Scott Morton qui a sorti un gros match (26 pts). Mais quand on voit que le match s’est joué à cinq petits points, on se dit que la donne aurait pu être différente si le champion avait pu compter sur son Américain.
Finalement, peu importe. On l’a dit, Dudelange est l’une des meilleures équipes du championnat depuis le début de l’année. Les blessures font, malheureusement, partie du jeu. Les joueurs du T71, qui ont galéré des mois durant ces dernières saisons, le savent mieux que quiconque.